La Covid, une longue crise pour les libertés

Des manifestants anti-vaccin sont arrêtés par des policiers au Luxembourg, le 11 décembre 2021. (Photo, AFP)
Des manifestants anti-vaccin sont arrêtés par des policiers au Luxembourg, le 11 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

La Covid, une longue crise pour les libertés

  • Les conséquences pourraient être durables en matière de démocratie, selon plusieurs organisations de défense des droits humains
  • Le recul des libertés «risque de continuer quand la crise sanitaire se sera calmée, car il va être difficile de faire marche arrière sur les lois et règles mises en place»

PARIS : Confinements, pass sanitaires... En deux ans, la crise de la Covid-19 a déclenché une vague exceptionnelle de restrictions, marquant un recul des libertés publiques jusqu'alors difficile à envisager dans les pays démocratiques.

"On s'était progressivement habitué à être une société d'individus libres, nous sommes une nation de citoyens solidaires", lançait, fin 2020, pour justifier les restrictions le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron. Un an plus tard, il assumait le passage à "une société de vigilance".  

Tenus par le dirigeant de l'une des principales démocraties mondiales, ces propos illustrent combien la crise sanitaire a fait accepter de vastes restrictions aux libertés.

Dès le début de la pandémie, de nombreux pays ont instauré des confinements ou des couvre-feux, obligeant leurs habitants à rester chez eux de façon plus ou moins stricte.

Un autre type de contrainte est apparu en 2021: le pass sanitaire, qui impose d'être vacciné ou testé négativement à la Covid pour entrer dans des lieux comme les restaurants et cinémas. Des pays comme la France envisagent même le durcir en le limitant à la seule vaccination.

Certains Etats, comme l'Australie ou la Chine, ont assumé une stratégie "zéro Covid" qui, pour éviter toute diffusion du virus, suppose le retour régulier de stricts confinements, ainsi que de lourdes quarantaines.   

L'ensemble de ces mesures se justifie sur le plan sanitaire. La Suède, qui s'est longtemps distinguée par des mesures moins drastiques, a subi une plus lourde mortalité liée à la Covid que ses voisins scandinaves.

Les pays "zéro Covid" ont considérablement limité les décès, même si leur stratégie a mal résisté à l'apparition de versions plus contagieuses du virus, comme les variants Delta et Omicron.

Initialement, ces restrictions ont aussi souvent obtenu un large aval des populations concernées, face au danger imminent entraîné par la maladie: la Covid-19 a tué au moins 5,4 millions de personnes en deux ans selon des données officielles, peut-être deux à trois fois plus selon l'OMS.

Mais l'adhésion a faibli avec le temps, comme en témoignent d'importantes manifestations en France et aux Pays-Bas, ou certains résultats électoraux. 

En Allemagne, le parti libéral FDP, distancé dans les sondages au début de la pandémie, a ainsi obtenu un bon score aux législatives de l'automne 2021 après avoir promu la défense des libertés publiques malgré la crise sanitaire.

Contrastes entre pays

Malgré ce retour de balancier, les conséquences pourraient être durables en matière de démocratie, selon plusieurs organisations de défense des droits humains.

Le recul des libertés "risque de continuer quand la crise sanitaire se sera calmée, car il va être difficile de faire marche arrière sur les lois et règles mises en place", a prévenu l'ONG américaine Freedom House qui établit chaque année un tableau de la démocratie dans chaque pays.

L'ONG, qui avait déploré un recul de la démocratie et des libertés dans 80 pays, en octobre 2020, note que la crise sanitaire a accéléré une dérive autoritaire déjà entamée dans certains pays. Elle cite notamment le Sri Lanka. Selon elle, les autorités y ont pénalisé toute critique du discours officiel sur la pandémie et profité de celle-ci pour s'attaquer à la minorité musulmane sous des prétextes sanitaires.

L'impression d'un recul général de la liberté dans les démocraties comme les régimes autoritaires, doit cependant être nuancée. Les restrictions ont, en réalité, connu d'importantes variations d'un pays à l'autre.

En Europe, "il y a les pays de l'Est qui s'y sont mis assez fort", résume Raul Magni-Berton, politologue à l'Institut d'études politiques de Grenoble. "Mais la France était, à l'Ouest, la plus dure".

Avec d'autres chercheurs, M. Magni-Berton a examiné les mesures prises dans une quarantaine de pays européens en fonction de leur degré de sévérité. 

Celui-ci dépend peu de la couleur du parti au pouvoir. Il n'est guère lié non plus à la gravité respective des situations sanitaires. 

Deux facteurs accompagnent un plus grand respect des libertés. D'abord, un passé démocratique ininterrompu depuis plus d'un siècle, comme au Royaume-Uni ou en Suisse.

Ensuite, les restrictions tendent à être plus légères dans les pays où les décisions politiques sont moins aisées à imposer unilatéralement.

"L'idée, c'est avec combien de monde on est obligé de négocier", résume M. Magni-Berton.

Il s'agit soit de pays fédéraux comme l'Allemagne, soit de systèmes politiques très proportionnels où les gouvernements rassemblent des coalitions diverses. C'est le cas des Pays-Bas, même si ces derniers viennent de reprendre d'importantes contraintes face à l'essor d'Omicron.


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.