«Peur», «précaution» ou «position de principe»: paroles de non-vaccinés

Cette photographie prise dans 'Les Aygalades', un quartier nord de Marseille, le 6 janvier 2022 montre une seringue et des doses de vaccin Pfizer/BioNTech Covid-19 au centre médical 'Espace Santé APHM'. (Photo d'illustration, AFP)
Cette photographie prise dans 'Les Aygalades', un quartier nord de Marseille, le 6 janvier 2022 montre une seringue et des doses de vaccin Pfizer/BioNTech Covid-19 au centre médical 'Espace Santé APHM'. (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

«Peur», «précaution» ou «position de principe»: paroles de non-vaccinés

  • «Le Covid n'est pas la peste, ni Ebola», martèle cette trentenaire, contaminée en mars 2020 et guérie à l'aide d'un «traitement classique»
  • «Vaccination oui, pour les gens fragiles, avec des comorbidités», fait écho Véronique Rogez, médecin généraliste de 63 ans à Noyon (Oise), qui n'exerce plus depuis l'obligation vaccinale imposée aux soignants

LILLE : Craintes "d'effets secondaires à long terme", défense "des libertés" ou simple "phobie des aiguilles": après deux ans de pandémie, les non-vaccinés interrogés par l'AFP avancent des arguments variés, scientifiquement discutables, mais tiennent à se démarquer des "caricatures" dont ils sont l'objet.

"J'applique le +dans le doute, abstiens-toi+, face à un produit dont on ne sait pas comment il a été fabriqué. C'est un calcul bénéfice risque", explique Virginie Figueira, employée de Pôle emploi dans le Nord.

Alors que le variant Omicron déferle sur la France, où le pass vaccinal est en voie d'adoption, ni elle ni son mari ne sont vaccinés, pas plus que leur fils de 13 ans. 

"Des vaccinés, dans mon entourage, ont eu des effets secondaires lourds", frissonne-t-elle, citant "un gamin de 14 ans, sportif", victime d'une myocardite et dont le médecin aurait "établi un lien" avec le vaccin, ou "plusieurs femmes" aux règles perturbées.

"Le Covid n'est pas la peste, ni Ebola", martèle cette trentenaire, contaminée en mars 2020 et guérie à l'aide d'un "traitement classique". "Pas méfiante envers la science", elle se défie "plutôt du gouvernement", qui selon elle "gonfle l'affaire" et agite les peurs, possiblement en raison "d'intérêts financiers".

«Principe de précaution»

"On devrait vacciner ceux qu'on vaccine contre la grippe", pour les autres "ce n'est pas indispensable", tranche pour sa part Diane Kayanakis, 51 ans. Professeure d'allemand dans un collège de la métropole lilloise, elle estime avoir observé "un grand échantillon de malades", qui n'ont "pas eu plus qu'une grippe". 

"Je ne suis pas anti-vaccin. J'ai des filles vaccinées contre le papillomavirus", insiste-t-elle, refusant d'être assimilée aux "caricatures" véhiculées par le gouvernement. 

"Mais on n'entend plus parler du principe de précaution", regrette-t-elle, "encore plus inquiète sur le plan des libertés individuelles, comme celle d'aller et venir", mises à mal par le pass vaccinal.

"Vaccination oui, pour les gens fragiles, avec des comorbidités", fait écho Véronique Rogez, médecin généraliste de 63 ans à Noyon (Oise), qui n'exerce plus depuis l'obligation vaccinale imposée aux soignants. 

"On n'a pas le recul" nécessaire pour "vacciner des populations entières", et il est "criminel" de contraindre les jeunes, juge-t-elle, dans une région proche du niveau national en matière de vaccination. 

A l'autre bout de la France, à Montpellier, Nathalie Silovy, paysagiste de 59 ans, est elle guidée, après deux cancers, par sa peur d'une récidive, au vu du "manque de recul" sur l'ARN messager. 

"J'ai peur que cela affaiblisse mes défenses" et "la trouille l'emporte sur le truc raisonnable, l'envie d'aller à la piscine, au restau ou au ciné".

«Obsession vaccinale»

Rivée sur l'actualité médicale, elle "attend le vaccin du laboratoire franco-autrichien Valneva", ou encore de l'américain Novavax, aux technologies "plus classiques". 

"Nous ne sommes pas tous des cerveaux ramollis, fascistes ou complotistes", ajoute-t-elle, en colère contre des autorités qui "infantilisent les gens". 

Pour Lenny, chauffeur routier de 40 ans, ce qui était "une envie d'attendre, voir si c'est efficace" est devenu une "position de principe". 

"Il y a trop de bourrage de crâne médiatique. Je comprends pas cette obsession du vaccin. Parmi mes connaissances, tous ceux qui ont eu le Covid étaient vaccinés. A quoi ça sert ?", s'interroge-t-il. 

Si certains de ces réfractaires ont longtemps "fait des tests" pour garder "une vie sociale", tous vont désormais "s'organiser autrement", "inviter des amis", "aller marcher", ou "se priver" de certaines activités.

Tous condamnent aussi les dernières déclarations d'Emmanuel Macron, qui a dit vouloir "emmerder" les non-vaccinés. "Il cherche quelqu'un sur qui taper, pour se délester" de ses responsabilités, pense Clément Bostin, demandeur d'emploi de 28 ans à Lille.

Lui est "juste phobique des aiguilles". "J'ai même pas fait le rappel des 25 ans du Tétanos", avoue-t-il. 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.