Présidentielle: Macron « assume » ses attaques contre les non vaccinés, Le Pen le qualifie de « pyromane »

 Le président Emmanuel Macron a provoqué un tollé au Parlement en utilisant un langage familier pour décrire sa stratégie pour faire pression sur les anti-vaccins. (AP)
Le président Emmanuel Macron a provoqué un tollé au Parlement en utilisant un langage familier pour décrire sa stratégie pour faire pression sur les anti-vaccins. (AP)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

Présidentielle: Macron « assume » ses attaques contre les non vaccinés, Le Pen le qualifie de « pyromane »

  • « La vraie fracture du pays est là, quand certains font de leur liberté, qui devient une irresponsabilité, un slogan »
  • Il n'a pas répété ce terme familier, très inhabituel dans la bouche d'un chef d'Etat

PARIS: Le président et quasi candidat à la présidentielle Emmanuel Macron a assumé "totalement" vendredi ses propos controversés sur les non-vaccinés, à la veille de manifestations contre le pass vaccinal, tandis que la candidate RN Marine Le Pen l'accuse d'être un "pyromane" à trois mois du premier tour.

"On peut s'émouvoir sur des formes d'expression qui paraissent familières que j'assume totalement", a déclaré M. Macron, donnant de nouveau le tempo de la journée trois jours après avoir déclaré au Parisien vouloir "emmerder" ceux qui refusent de se faire vacciner contre le Covid-19. 

Il n'a toutefois pas répété ce terme familier, très inhabituel dans la bouche d'un chef d'Etat.

"La vraie fracture du pays est là, quand certains font de leur liberté, qui devient une irresponsabilité, un slogan", a-t-il insisté lors d'une conférence de presse à l'Elysée. "Il était de ma responsabilité de sonner un peu l'alarme, a-t-il estimé au moment où la moyenne quotidienne des nouvelles contaminations sur les sept derniers jours dépasse les 200 000.

Anti-pass mobilisés samedi 

Cette nouvelle sortie présidentielle sur les cinq millions de non-vaccinés intervient la veille de manifestations nationales des antipass. Les autorités anticipent un rebond de la mobilisation avec 29.000 à 39.000 manifestants attendus dans toute la France, contre 25 500 avant Noël, selon une source policière. 

PARIS : Les propos polémiques du président mardi avait déclenché une tempête politique et accru les tensions à l'Assemblée nationale pour l'examen du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal. Adopté dans la douleur, il arrivera lundi en commission au Sénat.

Mais cet épisode lui a également permis, selon la majorité, de dire tout haut ce que nombre de Français pensent tout bas, et de pousser dans leurs retranchements les oppositions, droite et extrême droite en tête, en les obligeant à clarifier leur positionnement vis-à-vis des non-vaccinés et du pass vaccinal.

A Béziers (Hérault), la ville de Robert Ménard qui vient de lui accorder son parrainage, Marine Le Pen a de nouveau tiré à boulets rouges sur Emmanuel Macron, qualifié de "pyromane" alors que "c'est dans l'unité du pays qu'on résout les crises (…) et pas dans la division".

"Est-ce qu'Emmanuel Macron se sert de la crise sanitaire pour entrer en campagne ? La réponse est oui. Est-ce que c’est utile ? La réponse est non. Est-ce que c'est efficace ? La réponse est non", a-t-elle martelé.

« Voler » la présidentielle 

L'autre candidat d'extrême droite, Eric Zemmour, est lui en Eure-et-Loir, un retour sur le terrain également après la trêve des fêtes. Pour lui, Macron "veut apparaitre comme le champion des français vaccinés et mettre tous ses adversaires avec ceux qui sont non vaccinés. C’est ridicule, puéril et c’est cynique".

"Il veut voler cette élection aux Français, il veut dériver la campagne sur le Covid pour qu’on ne parle pas de cette question essentielle et vitale de l’identité de la France", a-t-il répété. 

A gauche, Jean-Luc Mélenchon a vertement dénoncé les arguments d'Emmanuel Macron. Pour le candidat LFI, "les devoirs avant les droits, c'est la monarchie féodale et ses sujets. Le respect des droits créant le devoir, c'est la République et la citoyenneté".

La quasi-candidate Christiane Taubira et son rival écologiste Yannick Jadot ont eux concentré leurs attaques sur la gestion de l'école, où des parents d'élèves et enseignants se débattent avec le protocole sanitaire et les tests anti-Covid, la première dénonçant les "défaillances" et le second qualifiant le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer de "boulet".

Pour prendre la main sur le tempo de la campagne, la candidate LR Valérie Pécresse avait elle, jeudi en Provence, affirmé vouloir "ressortir le Kärcher" pour lutter contre l'insécurité, à l'instar du ministre de l'Intérieur pas encore président Nicolas Sarkozy en 2005, "ressortir le Kärcher". 

La réponse d'Emmanuel Macron viendra lundi: il sera à Nice sur ce même thème.

En attendant, le sondage du jour (BVA pour RTL et Orange) donne Valérie Pécresse (16%, -1 point) et Marine Le Pen (17%, +1) au coude-à-coude derrière Emmanuel Macron (25%) au premier tour de la présidentielle, mais devant Eric Zemmour (12%, -1).

La gauche, elle, fragmentée entre cinq candidats (Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Fabien Roussel et Arnaud Montebourg), reste suspendue à l'annonce d'une possible candidature de l'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, attendue la semaine prochaine.

Tenante d'une primaire à gauche pour une candidature unique, Anne Hidalgo (PS), qui a ses 500 parrainages mais recule à 3,5% dans le dernier sondage BVA, essuie le refus persistant de l'écologiste Yannick Jadot, qui peut se prévaloir d'environ 4 points de plus qu'elle dans les sondages.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.