L'Ethiopie amnistie des responsables de l'opposition et de la rébellion du Tigré

Photo d'archive d'Eskinder Nega, une figure de l'opposition condamné à 18 ans de prison et qui fait partie des chefs politiques amnistiés. (Photo, AFP)
Photo d'archive d'Eskinder Nega, une figure de l'opposition condamné à 18 ans de prison et qui fait partie des chefs politiques amnistiés. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 08 janvier 2022

L'Ethiopie amnistie des responsables de l'opposition et de la rébellion du Tigré

  • Cette annonce surprise intervient après un appel à la réconciliation nationale, lancé par le Premier ministre Abiy Ahmed
  • Guterres a salué cette amnistie qui coïncide avec la mission de l'Envoyé spécial américain pour la Corne de l'Afrique, Jeffrey Feltman

Le gouvernement éthiopien a annoncé vendredi l'amnistie et la libération de plusieurs personnalités politiques incarcérées, dont des dirigeants de l'opposition et du TPLF, parti de la région septentrionale du Tigré devenu groupe rebelle.

Cette annonce surprise intervient après un appel à "la réconciliation nationale", lancé plus tôt vendredi à l'occasion de la célébration du Noël orthodoxe par le Premier ministre Abiy Ahmed, dont le pays est déchiré depuis 14 mois par un conflit entre le gouvernement fédéral et les rebelles du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF).

L'objectif de l'amnistie "est d'ouvrir la voie à une solution durable aux problèmes de l'Ethiopie, de façon pacifique et non violente", selon le communiqué du gouvernement.

"La clé d'une unité durable est le dialogue. L'Ethiopie fera tous les sacrifices à cette fin", selon le texte où sont énumérés les noms de plusieurs dirigeants de l'opposition, mais aussi de membres importants du TPLF.

Le TPLF, parti qui a dirigé de fait l'Ethiopie durant près de 30 ans, a pris les armes depuis que le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé en novembre 2020 l'armée fédérale au Tigré pour en destituer les autorités régionales - issues du TPLF - qui contestaient son autorité et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires.

Il n'est pas clair dans l'immédiat combien des détenus concernés ont déjà été libérées.

Néanmoins, le parti d'opposition Balderas a annoncé la libération de son fondateur Eskinder Nega, une figure de l'opposition, dont le nom figure dans la liste des personnes amnistiées.

Le parti a posté sur Facebook une photo de M. Eskinder et de l'un de ses codétenus, poings levés, devant la prison de haute sécurité de Kality, à Addis Abeba, où ils étaient incarcérés.

Dans la liste des personnalités amnistiées figure aussi l'ancien magnat des médias Jawar Mohammed, membre du Congrès fédéraliste oromo. Ancien allié de M. Abiy - lui-même oromo, l'ethnie la plus nombreuse du pays - M. Jawar était devenu un de ses plus farouches détracteurs.

Comme M. Eskinder, M. Jawar avait été arrêté en juillet 2020 avec d'autres figures de l'opposition, après une flambée de violences déclenchée par le meurtre par balles à Addis Abeba le mois précédent d'un très populaire chanteur, Hachalu Hundessa, porte-drapeau de l'ethnie oromo.

Ces manifestations et violences avaient fait 239 morts en quelques jours, sur fond de tensions et de ressentiments ethniques.

Parmi les responsables du TPLF cités dans le communiqué du gouvernement figurent Sibhat Nega - un des fondateurs du parti - Kidusan Nega, Abay Woldu, Abadi Zemu (ancien ambassadeur au Soudan) et Mulu Gebregziabher.

Le conflit au Tigré, peuplé de six millions d'habitants, a fait des milliers de morts et la région, soumise à ce que les Nations unies qualifient de "blocus de facto" de l'aide humanitaire, manque de nourriture et de médicaments.

Cette amnistie coïncide aussi avec une mission en Ethiopie de l'Envoyé spécial américain pour la Corne de l'Afrique, Jeffrey Feltman, qui essaie d'encourager des pourparlers de paix entre le gouvernement et le TPLF.

Ce conflit dans le deuxième pays le plus peuplé du continent menace de déstabiliser toute la Corne de l'Afrique.

M. Feltman - qui a démissionné cette semaine de son poste - a eu des "discussions riches et constructives" avec M. Abiy à Addis, a indiqué jeudi à la presse le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price.

Les Etats-Unis vont oeuvrer à ce que "tout élan positif tiré de ces discussions puisse se concrétiser", a-t-il indiqué.

Sur Twitter, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a salué cette amnistie.

"Je reste activement engagé à aider l'Ethiopie à mettre fin aux combats et à rétablir la paix et la stabilité, a-t-il ajouté.

M. Abiy avait proclamé rapidement la victoire au Tigré fin 2020, mais une contre-offensive du TPLF a permis aux rebelles tigréens de reconquérir fin juin dernier l'essentiel de la région et de progresser dans celles voisines de l'Amhara et de l'Afar.

Les rebelles ont affirmé en novembre être arrivés à 200 km d'Addis Abeba, poussant plusieurs pays à appeler leurs citoyens à quitter le pays.

Fin décembre, le TPLF a annoncé se retirer au Tigré après que l'armée fédérale eut repris plusieurs localités stratégiques sur la route menant à la capitale, dont Lalibela, site historique et touristique connu pour ses églises taillées dans la roche et inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.