Un nouveau rapport dévoile la contribution de l'aide saoudienne au bien-être des pays en développement

Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
Une photo montrant une mère est ses deux enfants dans un camp de réfugiés (Photo fournie)
Une photo montrant une mère est ses deux enfants dans un camp de réfugiés (Photo fournie)
KSrelief a soutenu des cliniques fournissant des prothèses aux victimes de mines terrestres au Yémen. (Photo fournie)
KSrelief a soutenu des cliniques fournissant des prothèses aux victimes de mines terrestres au Yémen. (Photo fournie)
L'Arabie saoudite soutient la poursuite des opérations de déminage au Yémen. (Photo fournie)
L'Arabie saoudite soutient la poursuite des opérations de déminage au Yémen. (Photo fournie)
Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
Des colis de secours humanitaires ont aidé les communautés déplacées à survivre à l'hiver le long de la frontière pakistanaise. (Photo fournie)
KSRelief a financé des projets d'approvisionnement en eau potable dans de nombreuses communautés en Afrique et en Asie. (Photo fournie)
KSRelief a financé des projets d'approvisionnement en eau potable dans de nombreuses communautés en Afrique et en Asie. (Photo fournie)
Des milliers de patients indigents ont bénéficié d'interventions chirurgicales spéciales financées par l'aide saoudienne dans le monde. (Photo fournie)
Des milliers de patients indigents ont bénéficié d'interventions chirurgicales spéciales financées par l'aide saoudienne dans le monde. (Photo fournie)
Des milliers de patients indigents ont bénéficié d'interventions chirurgicales spéciales financées par l'aide saoudienne dans le monde. (Photo fournie)
Des milliers de patients indigents ont bénéficié d'interventions chirurgicales spéciales financées par l'aide saoudienne dans le monde. (Photo fournie)
Le King Salman Relief Center continue de distribuer de l'aide aux refuges dans un certain nombre de gouvernorats jordaniens. (SPA)
Le King Salman Relief Center continue de distribuer de l'aide aux refuges dans un certain nombre de gouvernorats jordaniens. (SPA)
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Publié le Samedi 08 janvier 2022

Un nouveau rapport dévoile la contribution de l'aide saoudienne au bien-être des pays en développement

Les écoliers du monde entier ont également bénéficié de l'aide saoudienne. (Photo fournie)
  • Le rapport de KSRelief, «Pourquoi le monde a besoin d'un partenariat avec l'Arabie saoudite» détaille le long bilan de la générosité du Royaume
  • L'Arabie saoudite a fourni des aides significatives à plus de 150 pays depuis plus de 46 ans

DJEDDAH : Depuis que l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution en 1970 appelant les pays économiquement avancés à contribuer d'au moins de 0,7 % de leur revenu national brut aux pays en développement, le besoin mondial d'aide humanitaire et de développement n'a évolué que dans une seule direction : en augmentant.

Le dernier rapport de l'aide humanitaire mondiale montre que 235 millions de personnes sont dans le besoin et font face à un avenir incertain, et que la pandémie de la Covid-19 a déclenché «la récession mondiale la plus profonde depuis les années 1930».

En regardant du bon côté, cependant, les deux dernières décennies ont vu de nombreuses conférences d'aide et événements de collecte de fonds organisés et une augmentation constante du nombre de fournisseurs d'aide. L'aide humanitaire et l’aide au développement fournie par l'Arabie saoudite à elle seule témoigne de l'impact significatif que l'aide étrangère, associée à des politiques claires, à l'efficacité et à la responsabilité, a eu sur la vie des personnes dans les pays bénéficiaires.

En 2020, le service de suivi financier du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies a montré que l'Arabie saoudite se classait au sixième rang des donateurs les plus généreux au monde, fournissant 3 % de l'aide humanitaire mondiale. En octobre 2021, le Royaume se classait au troisième rang des principaux donateurs mondiaux, sa part d'aide humanitaire étant passée à 5 %.

Pendant un certain temps, l'aide apportée par l'Arabie saoudite n'a ni reçu la reconnaissance médiatique qu'elle méritait ni pris de l'importance dans les plateformes d'aide internationales. Le Royaume lui-même n'a pas publié de données ou de rapports liés à l'aide étrangère, choisissant de garder un profil bas conformément à la culture saoudienne et à la pratique islamique de préserver la dignité du bénéficiaire lors des dons de bienfaisance.

Mais maintenant, un rapport de recherche intitulé «Pourquoi le monde a besoin d'un partenariat avec l'Arabie saoudite : l'aide humanitaire et l’aide au développement mondial de l'Arabie saoudite» a mis en lumière la façon dont l'aide fournie par l'Arabie saoudite aux pays en développement du monde entier a contribué de manière significative à leur bien-être.

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5 211 331 962 $

Le soutien financier de l'Arabie saoudite à différentes agences des Nations Unies

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Publié par le Centre du Roi Fayçal pour la recherche et les études islamiques, le rapport présente le programme humanitaire et l’aide au développement du Royaume, décrivant les différentes catégories d'aide, où elle est dispersée (par pays et par région), les secteurs ciblés et son évolution au fil du temps. Il met également en évidence l'aide saoudienne aux pays en développement dans leurs efforts dans le but d’atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies, la réponse à la pandémie de la Covid-19 et le soutien apporté aux réfugiés à l’intérieur des pays.

L'auteur du rapport, Makki Hamid, directeur de la recherche et de l'information au Centre d'aide humanitaire et de secours Roi Salmane, a déclaré que le Fonds saoudien pour le développement, le principal fournisseur d'aide du Royaume au développement, avait généreusement financé des projets dans différents domaines, surtout la santé, l'agriculture, l'irrigation, l'électricité et les transports, au fil des ans dans un grand nombre de pays.

«L'aide saoudienne au développement a été fournie sous forme de subventions et de prêts concessionnels et a fourni un financement important sous forme de budget et de dépôts dans les banques centrales de nombreux pays à revenu faible et intermédiaire», a déclaré Hamid à Arab News. «Ces soutiens budgétaires et ces dépôts contribuent à renforcer et à améliorer l'économie de ces pays».

Comme le constate le document, l'Arabie saoudite a une longue histoire d'aide aux pays en développement touchés par des catastrophes naturelles et aux pays ayant besoin d'une assistance immédiate. Elle a communiqué ses données d'aide à l'Organisation de coopération et de développement économiques et au Comité d'aide au développement pendant de nombreuses années sous la forme d'un ensemble de données agrégées, jusqu'en 2018, lorsqu'elle est devenue membre participant de l'OCDE  et du CAD, représenté par KSRelief.

KSRelief a commencé à rassembler les données des différents fournisseurs d'aide du Royaume pour procéder à l'aide à l'étranger via les services de suivi financier de l'UNOCHA, l'OCDE-DAC et l'Initiative internationale pour la transparence de l'aide.

Actuellement, l'Arabie saoudite fournit plusieurs catégories d'aide publique au développement, à savoir l'aide humanitaire (donnée en cas d'urgence), l'aide au développement (pour améliorer le bien-être économique et social des pays en développement) et l'aide caritative (qui est fournie à des fins culturelles ou religieuses), telles que la construction de mosquées ou le soutien aux pèlerins du Hajj).

L'aide publique au développement (APD) saoudienne est fournie sous forme d'aide financière ou en nature sous forme de biens ou de services à l'organisation ou au pays bénéficiaire. Cela peut s'agir d'aide alimentaire, de véhicules, de soutien logistique, de fournitures médicales, de médicaments et d'équipements. Cette aide est fournie par le biais du Fonds saoudien pour le développement, de KSRelief et d'autres entités donatrices enregistrées dans une base de données unifiée, la plate-forme d'aide saoudienne, fondée par un décret royal en 2018.

En outre, l'Arabie saoudite fournit une aide bilatérale par l'intermédiaire des gouvernements, des organisations non gouvernementales nationales, des ONG internationales et multilatéralement par l'intermédiaire d'institutions telles que les agences des Nations Unies concernées et les organisations de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Grâce à des partenariats stratégiques, l'Arabie saoudite, membre fondateur de l'ONU, a fourni une aide financière totalisant 5,2 milliards de dollars à différentes agences des Nations Unies, le Programme alimentaire mondial recevant le plus (1,9 milliard de dollars), suivi de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens au Proche-Orient (955,5 millions de dollars).

«L'Arabie saoudite fournit une aide bilatérale sur la base d'une évaluation rigoureuse des besoins aux pays et aux institutions éligibles pour recevoir une telle aide. Les projets humanitaires et de développement sont soigneusement identifiés et une évaluation des risques est effectuée avant l'envoi des fonds», a expliqué Hamid à Arab News.

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Les 10 principaux pays bénéficiaires de l'APD entre 1975 et 2021 :

Yémen

Syrie

Palestine

Pakistan

Soudan

Liban

Égypte

Maroc

Tunisie

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«Le financement est également versé en plusieurs versements liés à des résultats clairs. Le suivi et l'évaluation sont effectués pendant la période de mise en œuvre du projet afin de s'assurer que l'aide parvient aux bénéficiaires et a l'impact escompté».

Parmi ses nombreuses réalisations, l'Arabie saoudite a joué un rôle de premier plan en 2015 dans l'élaboration du Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations Unies, qui vise principalement à réduire la pauvreté d'au moins 50 % d'ici 2030. De 2016 à octobre 2021, le Royaume a donné 24,04 milliards de dollars aux pays à revenu faible et intermédiaire de manière à leur permettre d'atteindre les objectifs de développement durable de l'ONU.

Un rapport de 2016 du Programme des Nations Unies pour le développement a constaté que l'aide fournie par l'Arabie saoudite entre 2005 et 2014 représentait 1,9 % de son APD/RNB, battant le record du pourcentage le plus élevé atteint par un seul donateur.

En novembre 2020, en tant que président du sommet du G20 à Riyad, le royaume a réussi à mobiliser les donateurs pour qu'ils engagent des fonds importants afin de répondre au niveau international à la pandémie de la Covid-19. Selon le rapport de Hamid, la réponse internationale du Royaume à la Covid-19 s'est élevée à plus de 825 millions de dollars gérée par KSRelief, comprenant des vaccins, des fournitures médicales et du matériel médical pour 33 pays.

Un soutien financier supplémentaire de 10 millions de dollars au Fonds de réponse solidaire de l'Organisation mondiale de la santé et environ 300 millions de dollars pour la recherche sur les vaccins ont été fournis par l’Arabie saoudite.

Dans l'ensemble, les archives montrent que l'Arabie saoudite, dont la politique s'inspire des enseignements islamiques depuis sa fondation, a contribué de manière significative au bien-être de plus de 150 pays pendant plus de 46 ans (1975-2021) grâce à une aide totalisant 65,7 milliards de dollars.

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EN CHIFFRES

             ASSISTANCE DANS LE PAYS AUX « VISITEURS »

             Exonération des frais d'immigration 6,68 milliards de dollars

             Soutien à l'éducation 4,96 milliards de dollars

             Soins de santé gratuits 4,37 milliards de dollars

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«Le Royaume n'est pas un nouveau donateur. Il a fourni une aide humanitaire et une aide au développement importante à de nombreux pays du monde», a soutenu Hamid, mettant en perspective la contribution démesurée de l'Arabie saoudite en tant que fournisseur d'aide.

«Cependant, ces dernières années, l'aide fournie par l'Arabie saoudite a été systématiquement documentée et enregistrée sur les plateformes d'aide internationales. De plus, il y a une augmentation significative de l'aide fournie par le Royaume dans la lutte contre la pandémie et les aides d’urgence aux pays comme le Yémen, la Somalie, la Syrie et la Palestine. Ce sont les facteurs qui ont contribué à la montée du classement humanitaire mondial de l’Arabie saoudite».

Enfin et surtout, comme le montre le rapport, l'Arabie saoudite abrite la sixième plus grande population de réfugiés dans le monde. Les 1,07 million de réfugiés accueillis par le Royaume ces dernières années représentent 5,5 % de sa population.

Contrairement à d'autres pays qui gardent les réfugiés dans des camps spéciaux, l'Arabie saoudite les considère comme des visiteurs, leur accorde une exemption des frais d'immigration, fournit des soins de santé et l’éducation gratuits à leurs enfants et leur donne la permission de travailler.

Cette aide et ce soutien, qui contribuent à la stabilité financière des visiteurs, se sont élevés à 16,01 milliards de dollars de 2011 à 2020.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Bethléem renoue avec l'esprit de Noël à la faveur de la trêve à Gaza

Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À Bethléem, Noël retrouve une dimension festive après deux ans de guerre, porté par un message de paix, de solidarité et de renouveau, malgré une crise humanitaire persistante à Gaza
  • Du Vatican au Moyen-Orient, les célébrations de Noël sont marquées par des appels forts à la justice, à la trêve et à l’espérance dans un monde traversé par les conflits

BETHLÉEM: Bethléem, ville de Cisjordanie occupée et berceau du christianisme, a célébré mercredi son premier Noël festif depuis le début de la guerre à Gaza, alors qu'à des milliers de kilomètres de là, le pape Léon XIV célébrait au Vatican la première messe de Noël de son pontificat.

Sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome, devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, le pape a délivré dans son homélie un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Le chef de l'Eglise catholique devrait renouveler jeudi, en prononçant sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) ses appels à la paix. Mardi soir, il avait demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

A Bethléem, des centaines de fidèles se sont massés à l'approche de minuit dans la basilique de la Nativité, comble au point qu'ils étaient nombreux à être assis à même le sol.

Les célébrations de Noël de ces deux dernières années y avaient été ternies par la guerre dévastatrice à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023.

Par solidarité avec les Palestiniens du territoire, les festivités avaient été annulées mais cette année, avec la trêve entrée en vigueur à Gaza en octobre, l'immense sapin de Noël s'est de nouveau illuminé devant la basilique de la Nativité, construite sur la grotte où la tradition chrétienne situe la naissance du Christ.

- "Solidarité" et "justice" -

Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, arrivé mercredi, y a délivré lors de la messe une homélie pour la paix, l'espoir et le renouveau, face aux décisions politiques et équilibres de pouvoirs qui "semblent souvent déterminer le destin des peuples".

"Noël, cependant, nous invite à regarder au-delà de la logique de la domination, à redécouvrir le pouvoir de l'amour, de la solidarité et de la justice", a dit le cardinal, qui avait célébré une messe à Gaza dimanche.

Le vice-président de l'Autorité palestinienne, Hussein al-Cheikh, était présent à la messe de Bethléem.

Dans la journée, des centaines de personnes ont envahi les rues de la ville pour assister au défilé des scouts sur l'emblématique place de la Mangeoire, égrenant les chants traditionnels.

"C'est une journée pleine de joie, parce qu'avant on ne pouvait pas célébrer à cause de la guerre", dit à l'AFP Milagros Anstas, 17 ans, dans son uniforme bleu et jaune.

Des hommes déguisés en Père Noël vendaient des pommes d'amour et des jouets, tandis que des familles se faisaient photographier devant une crèche encadrée par une étoile géante.

"Je suis venue en Terre sainte pour réaliser le rêve de toute une vie : passer Noël ici", a déclaré Ursula Whalen, venue de Caroline du Nord, aux Etats-Unis.

- Crise humanitaire -

Comme ailleurs au Moyen-Orient, les chrétiens représentent une minorité en Terre sainte, avec une communauté de 185.000 personnes en Israël et 47.000 dans les Territoires palestiniens.

Malgré l'esprit de fête qui règne dans la ville, la municipalité de Bethléem a tenu à tempérer le faste des célébrations. Car en dépit du cessez-le-feu, les Palestiniens de Gaza restent frappés par une grave crise humanitaire.

La grande majorité des plus de 2 millions de Gazaouis ont été déplacés par le conflit et vivent dans des conditions très difficiles. Des centaines de milliers d'entre eux sont encore sous des tentes, impuissants face aux pluies hivernales.

Carmelina Piedimonte, venue d'Italie avec un groupe catholique, a estimé qu'il était essentiel que les pèlerins et les touristes reviennent dans la ville sainte afin d'aider à relancer son économie en difficulté, qui dépend quasi exclusivement du tourisme.

En Syrie, la communauté chrétienne de Damas a fêté Noël sous haute surveillance dans la vieille ville, après un attentat suicide perpétré en juin dans une église de la capitale.

En Australie, les festivités sont particulièrement assombries par l'attentat antisémite survenu le 14 décembre sur la plage de Bondi, à Sydney.

"Noël sera différent cette année", a écrit sur X le Premier ministre Anthony Albanese, évoquant "une profonde tristesse".


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".