Nigeria: au moins 140 personnes tuées par des hommes armés dans le nord-ouest

Une fille kidnappée retrouve un membre de sa famille à Jangebe, dans l'État de Zamfara, le 3 mars 2021 après avoir été kidnappée dans un pensionnat du nord-ouest du Nigéria, la semaine dernière, le 26 février 2021. (AFP)
Une fille kidnappée retrouve un membre de sa famille à Jangebe, dans l'État de Zamfara, le 3 mars 2021 après avoir été kidnappée dans un pensionnat du nord-ouest du Nigéria, la semaine dernière, le 26 février 2021. (AFP)
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Publié le Dimanche 09 janvier 2022

Nigeria: au moins 140 personnes tuées par des hommes armés dans le nord-ouest

  • Des centaines d'hommes armés arrivés à moto ont lancé des attaques dans dix villages des districts d'Anka et de Bukkuyum de mercredi à jeud
  • Le nord-ouest et le centre du Nigeria sont le théâtre depuis plusieurs années des activités de bandes de criminels, qui attaquent, pillent et enlèvent les villageois

KANO : Le président nigérian Muhammadu Buhari a condamné samedi les attaques ayant fait au moins 140 morts cette semaine dans l'Etat de Zamfara, perpétrées selon lui par des "meurtriers de masse" qui terrorisent les populations du nord-ouest rural du Nigeria.

Le nord-ouest et le centre du Nigeria sont le théâtre depuis plusieurs années des activités de criminels désignés localement comme des "bandits", qui attaquent, pillent et enlèvent les habitants, dont ils volent le bétail et brûlent les maisons.

Le chef de l'Etat n'a fait état d'aucun bilan précis, mais un responsable local et plusieurs habitants ont affirmé qu'au moins 140 personnes avaient péri ces derniers jours.

Des centaines d'hommes armés ont envahi à moto dix villages des districts d'Anka et de Bukkuyum entre mercredi et jeudi, tirant sur les habitants, pillant et incendiant des bâtiments, selon ces sources.

"Nous avons enterré au total 143 personnes tuées par les bandits dans ces attaques", a déclaré à l'AFP Balarabe Alhaji, chef d'un des villages attaqués.

Un habitant du village de Kurfa Danya, Babandi Hamidu, a déclaré que ces hommes armés tiraient à "vue" sur toute personne qu'ils croisaient sur leur chemin. 

"Plus de 140 personnes ont été enterrées dans les dix villages et nous sommes à la recherche d'autres corps car de nombreuses personnes sont portées disparues", a déclaré M. Hamidu. 

Idi Musa, un habitant d'un autre village, a déclaré que "le nombre de morts est énorme", mentionnant le chiffre d'environ "150 personnes tuées par les bandits". Selon lui, les criminels ont par ailleurs volé "2 000 têtes de bétail".

Un autre habitant, qui n'a décliné que son prénom, Babangida, a évoqué le même bilan.

Le chef comme les trois habitants ont déclaré avoir assisté aux funérailles des victimes dans leurs villages respectifs.

«Représailles»

"Les dernières attaques des bandits contre des personnes innocentes sont un acte de désespoir de la part de meurtriers de masse", a déclaré le président Buhari dans un communiqué samedi.

"Laissez-moi rassurer ces communautés assiégées et les autres Nigérians, ce gouvernement ne les abandonnera pas à leur sort car nous sommes plus que jamais déterminés à nous débarrasser de ces hors-la-loi", a-t-il ajouté.

Mercredi, le gouvernement a officiellement qualifié les "bandits" opérant au Nigeria de "terroristes", afin de durcir les sanctions à l'encontre des auteurs d'attaques, de leurs informateurs et de leurs partisans.

Dans le journal officiel, les activités de "Yan Bindiga" et "Yan Ta'adda" - termes signifiant bandits en langue locale hausa - ont été classées comme des "actes de terrorisme". 

"Nous les avons qualifiés de terroristes (...) nous allons les traiter comme tels", a déclaré le président Muhammadu Buhari à la télévision nigériane cette semaine.

L'ancien général de l'armée, âgé de 79 ans, est très critiqué pour son incapacité à enrayer l'insécurité généralisée dans le pays. Outre la lutte contre le banditisme, l'armée nigériane est déployée sur de multiples fronts, notamment dans le nord-est en proie à une insurrection djihadiste depuis plus de dix ans et dans le sud-est agité par des mouvements séparatistes.

Depuis la fin de l'année 2020, les gangs criminels ont également commencé à prendre pour cible des écoles, enlevant plus de 1.400 élèves et suscitant une indignation internationale. La plupart ont pu être libérés depuis mais des centaines restent aux mains de leurs ravisseurs.

Les forces armées nigérianes ont déclaré cette semaine avoir tué 537 "bandits armés et autres éléments criminels" et en avoir arrêté 374 autres dans le nord-ouest depuis mai 2020, tandis que 452 "civils enlevés ont été secourus".

Selon Kabir Adamu, du cabinet d'analyse en sécurité Beacon Consulting Nigeria, basé à Abuja, les attaques de cette semaine pourraient être une réponse aux récentes opérations militaires visant à les déloger de leurs fiefs dans l'Etat de Zamfara.

"La plupart d'entre eux (les bandits), pour se venger, et peut-être parce qu'ils risquaient une mort certaine, ont décidé de se déplacer vers d'autres zones et c'est dans ce cadre qu'ils semblent mener ces attaques", a déclaré Adamu. 

Selon certains habitants, les raids pourraient également être des représailles à l'attaque par des milices locales d'auto-défense d'un convoi de bandits qui tentaient de fuir l'armée nigériane.


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.


L'Australie en deuil après un attentat antisémite qui a fait 15 morts sur une plage de Sydney

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  • Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang
  • "Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique

SYDNEY: L'Australie est en deuil lundi au lendemain d'un attentat antisémite perpétré par un père et son fils qui ont ouvert le feu sur un millier de personnes rassemblées sur une plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, faisant 15 morts, dont une enfant, et 42 blessés.

Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang, une vingtaine d'heures après une tuerie de dix minutes qui a provoqué une onde de choc dans cet immense pays d'Océanie et à l'international.

"Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique.

L'Australie, qui n'avait pas été frappée par une telle tuerie depuis 1996, a mis tous ses drapeaux en berne, a ordonné M. Albanese, qui a proposé aussi une législation encore plus stricte sur les armes à feu.

Dès dimanche, il avait dénoncé "une attaque ciblée contre les juifs australiens, au premier jour de Hanouka", la fête juive des "lumières" qui se tient durant neuf jours en décembre. Et il avait jugé que l'attentat visait "tous les Australiens".

Le chef de la police locale, Mal Lanyon, a précisé que ses enquêteurs avaient "découvert un engin explosif artisanal dans une voiture liée au criminel décédé", l'un des deux tireurs, le père, abattu par la police.

Et son fils, grièvement blessé, a fait l'objet d'une enquête du renseignement australien en 2019 pour des liens avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a révélé la chaîne publique australienne ABC.

"Dix minutes" 

L'attentat a meurtri dimanche vers 18H45 (07H45 GMT) l'immense plage de Bondi, la plus connue d'Australie et à l'étranger, envahie par des milliers de promeneurs, nageurs et surfeurs en ce début d'été austral.

"Nous avons entendu les coups de feu (...) Dix minutes de détonations incessantes", a déclaré à l'AFP Camilo Diaz, étudiant chilien de 25 ans.

Timothy Brant-Coles, touriste britannique, a confié à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques".

"C'est allé très vite", a confié aussi à l'AFP un Français de 23 ans, Alban Baton, qui s'est réfugié dans la chambre froide d'une épicerie.

Les assaillants étaient Sajid Akram, 50 ans, entré grâce à un visa en Australie en 1998 et qui avait un permis pour le port de six armes, et son fils Naveed Akram, 24 ans, né dans le pays, selon la police de la Nouvelle-Galles-du-Sud, Etat dont Sydney est la capitale.

Le père a été abattu par des policiers, le fils est hospitalisé dans un état critique, selon la police et la presse.

Sur la colline verdoyante surplombant la plage, un journaliste de l'AFP a vu lundi encore une poussette, des sacs et des serviettes laissés par les gens qui ont couru se mettre à l'abri. Depuis la nuit de dimanche à lundi, ce quartier d'habitude très animé a été bouclé.

"Héros" 

Le Premier ministre Albanese, tout comme le président américain Donald Trump, ont salué des "héros" qui sont intervenus dimanche.

Une vidéo virale sur les réseaux sociaux montre un homme sur un parking se précipiter par derrière sur un assaillant, l'agripper et lui arracher son arme, avant de le mettre en joue et de le faire fuir.

Nombre de dirigeants mondiaux ont condamné avec force un attentat qui a tué 15 personnes âgées de dix ans pour une fillette, à 87 ans, un Français de 27 ans, Dan Elkayam, un rabbin de 41 ans né à Londres, Eli Schlanger, et Alex Kleytman, un survivant de la Shoah né en UKraine.

On compte au moins 42 blessés.

Donald Trump a fustigé un attentat "purement antisémite".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que "l"Europe se tenait aux côtés de l'Australie et des communautés juives partout dans le monde".

En Israël, le président Isaac Herzog a parlé d'une "attaque très cruelle contre des juifs" perpétrée par "d'ignobles terroristes".

Son Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dénonce la résurgence de l'antisémitisme dans le monde depuis le massacre du 7 octobre 2023 et la guerre dans la bande de Gaza, a fustigé un "cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n'agissent pas".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont fait part de leur solidarité.

Le Conseil national des imams australien a appelé "tous les Australiens, y compris la communauté musulmane australienne, à se serrer les coudes dans l'unité, la compassion et la solidarité".

Une série d'attaques antisémites a semé la peur chez les juifs d'Australie depuis plus de deux ans et Canberra a accusé Téhéran d'être à l'origine de deux de ces actes et a expulsé il y a quatre mois l'ambassadeur iranien.

 

 


Tirs sur la plage de Bondi à Sydney, deux suspects arrêtés

La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
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  • "Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle
  • "Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance

SYDNEY: La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant".

Un témoin, un touriste britannique, a raconté à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir" sur cette plage, la plus célèbre d'Australie, prise d'assaut durant le week-end par des foules de touristes, nageurs et surfeurs.

"Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle.

"Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud.

La police de l'Etat a annoncé sur les réseaux sociaux que deux suspects avaient été interpellés, sans plus de détails.

Selon le journal Sydney Morning Herald, un tireur présumé a été atteint par balles par la police et un autre a été arrêté.

"Les scènes à Bondi sont choquantes et bouleversantes", a écrit le Premier ministre australien Anthony Albanese dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. "Mes pensées vont à toutes les personnes affectées", a-t-il ajouté.

La police avait initialement annoncé un "incident en cours" sur la plage et ordonné au public d'éviter le secteur et de "se mettre à l'abri".