Pass vaccinal: 2e round au Sénat dominé par la droite

Le président du Sénat français Gérard Larcher accompagné du (de gauche à droite) président du parti de droite Les Républicains (LR) Christian Jacob, Xavier Bertrand, la vice-présidente LR Annie Genevard, la candidate LR à l'élection présidentielle française de 2022 Valérie Pecresse, Michel Barnier et le député Eric Ciotti, prend la parole lors d'une conférence de presse au siège de campagne du candidat à Paris le 8 janvier 2022. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher accompagné du (de gauche à droite) président du parti de droite Les Républicains (LR) Christian Jacob, Xavier Bertrand, la vice-présidente LR Annie Genevard, la candidate LR à l'élection présidentielle française de 2022 Valérie Pecresse, Michel Barnier et le député Eric Ciotti, prend la parole lors d'une conférence de presse au siège de campagne du candidat à Paris le 8 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 09 janvier 2022

Pass vaccinal: 2e round au Sénat dominé par la droite

  • Du fait du retard pris au Palais-Bourbon, le gouvernement compte sur une entrée en vigueur de la loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal
  • La majorité sénatoriale a certes affiché son intention de voter le texte, mais certainement pas sans y apporter des modifications

PARIS : Les quelques jours de pause depuis l'adoption mouvementée par les députés du pass vaccinal auront-ils apaisé les esprits ? Réponse en début de semaine au Sénat, à majorité de droite, qui examinera le projet de loi lundi en commission, puis mardi dans l'hémicycle.

Du fait du retard pris au Palais-Bourbon, le gouvernement compte sur une entrée en vigueur de la loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal "au plus tard dans les premiers jours de la semaine du 17 janvier", et non plus dès le 15.

Il faudra alors aux plus de 12 ans pouvoir justifier d'un statut vaccinal pour accéder aux activités de loisirs, restaurants et bars, foires ou transports publics interrégionaux. Un test négatif ne suffira plus, sauf pour accéder aux établissements et services de santé.

Pour le Premier ministre Jean Castex, l'objectif est clair: pousser encore à la vaccination, dans une situation épidémique inédite alors que la moyenne quotidienne des nouvelles contaminations sur sept jours bat record sur record. 

Après trois jours et nuits de débats agités à l'Assemblée nationale, électrisés par les propos polémiques d'Emmanuel Macron, prêt à "emmerder les non-vaccinés", le gouvernement n'est toutefois pas au bout de ses peines.

La majorité sénatoriale a certes affiché son intention de voter le texte, mais certainement pas sans y apporter des modifications.

Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a été très clair vendredi dans un entretien au journal Le Figaro: "J’ai dit, comme une large majorité des sénateurs, que nous voterions le pass vaccinal sous réserve d'ajustements, comme nous l’avions fait pour le pass sanitaire".

Première étape lundi après-midi, avec l'examen en commission, après l'audition du ministre de la Santé Olivier Véran.

Contrairement à l'Assemblée nationale, l'examen des textes en commission se déroule au Sénat à huis clos. Pour la commission des Lois, ce sera à nouveau Philippe Bas (LR) qui sera aux manettes.

Le rapporteur devrait notamment proposer un dispositif prévoyant une extinction du pass vaccinal, une fois certaines conditions réunies.

Cette disposition s'inscrirait dans la droite ligne des ajustements proposés par la droite sénatoriale depuis le début de la crise sanitaire: donner au gouvernement les moyens nécessaires à la lutte contre le Covid-19, mais proportionnés à la situation.

« Piège »

Autre point qui fera débat: la possibilité pour les cafetiers ou restaurateurs d'effectuer des contrôles d'identité en cas de "raisons sérieuses" de penser qu'il y a fraude au pass vaccinal. 

Les députés ont déjà repoussé de 12 à 16 ans la nécessité d'un pass vaccinal pour les sorties scolaires et activités péri et extrascolaires.

La discussion dans l'hémicycle du palais du Luxembourg débutera mardi après-midi et pourra se poursuivre mercredi.

Ce sera l'épreuve de vérité pour le premier groupe du Sénat. Les sénateurs LR suivront-ils leur chef de file Bruno Retailleau, qui a clamé haut et fort son intention de voter le pass vaccinal ? Ou se diviseront-ils comme les députés LR ?

Le groupe entend déjouer le "piège" tendu par le chef de l'Etat avec ses propos sur les non-vaccinés, assumés pleinement devant le Sénat par le Premier ministre. Et ne pas désavouer la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse "favorable à ce pass vaccinal dès lors que la protection des Français est liée au respect de la protection des libertés".

"Le Sénat ne tombera pas dans le piège que lui tend Emmanuel Macron, qui veut se poser en seul protecteur des Français", a lancé dans le JDD M. Retailleau.

Le report du texte aura permis de sortir du "climat hystérisé", selon lui, qui a prévalu en fin de semaine. Reste que le 25 juillet dernier, 26 sénateurs du groupe (sur 147) avaient voté contre le projet de loi instituant le pass sanitaire, tandis que 12 s'étaient abstenus.

Parmi les irréductibles LR anti-pass, Alain Houpert fera "tout pour que le pass vaccinal ne passe pas". Laurence Muller-Bronn votera contre une "loi discriminatoire" qui "ne repose sur aucune rationalité scientifique".

Les manifestations des anti-pass sanitaire et "antivax" ont connu samedi un très net rebond, après les propos choc de M. Macron.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.