En Bulgarie, mystérieux rite nuptial dans un village musulman

La mariée bulgare Pomak (musulmans de langue bulgare) Nefie Eminkova, 21 ans, et son fiancé Schaban Kiselov, 24 ans, dansent lors de leur cérémonie de mariage dans le village de Ribnovo le 9 janvier 2022.  (Nikolay Doychinov/AFP)
La mariée bulgare Pomak (musulmans de langue bulgare) Nefie Eminkova, 21 ans, et son fiancé Schaban Kiselov, 24 ans, dansent lors de leur cérémonie de mariage dans le village de Ribnovo le 9 janvier 2022. (Nikolay Doychinov/AFP)
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Publié le Lundi 10 janvier 2022

En Bulgarie, mystérieux rite nuptial dans un village musulman

  • «Nous avons voulu nous marier à la mode locale», confie la mariée, qui n'ouvrira les yeux qu'après la bénédiction de l'imam
  • De nombreux habitants de cette localité de 3.000 âmes se disent fiers d'avoir rétabli ces noces traditionnelles, oubliées ailleurs

RIBNOVO, Bulgarie : Derrière des guirlandes argentées et son maquillage blanc parsemé de fleurs, Nefie Eminkova garde les paupières closes le temps de la procession nuptiale.

Dans le village montagneux de Ribnovo en Bulgarie, la jeune femme de 21 ans célèbre un rituel ancestral, que la minorité musulmane Pomak a réussi à préserver malgré les politiques d'assimilation endurées du temps du communisme.

Cette tradition haute en couleurs dure deux jours entiers, culminant avec la peinture du visage de la mariée.

A l'abri des regards, cette séquence appelée «gelina» consiste à apposer une épaisse couche blanche avant d'y coller des paillettes multicolores.

«Nous avons voulu nous marier à la mode locale», confie la mariée, qui n'ouvrira les yeux qu'après la bénédiction de l'imam.

«Mes parents n'ont pas eu la chance d'avoir une telle cérémonie. J'ai choisi ce rituel ancien pour leur faire plaisir», ajoute son fiancé Schaban Kiselov.

Pari visiblement réussi: «ils ont l'air plus heureux que nous!», sourit ce Bulgare de 24 ans, dont la tenue décontractée contraste avec la parure de sa compagne.

- «Forte résistance» -

De nombreux habitants de cette localité de 3.000 âmes se disent fiers d'avoir rétabli ces noces traditionnelles, oubliées ailleurs.

Sous le régime communiste, qui s'est effondré en 1989, le pouvoir, déjà hostile au christianisme orthodoxe dominant, était très dur envers les musulmans.

Il alla jusqu'à changer de force leurs noms pour les remplacer par des patronymes slaves «dans les années 1970», explique à l'AFP Mihail Ivanov, auteur d'une large étude sur les Pomaks.

Ces descendants de Bulgares islamisés pendant la domination ottomane (14e-19e siècle) ont particulièrement souffert.

«Une première tentative d'assimilation a eu lieu à Ribnovo en 1964 et s'est heurtée à une forte résistance», souligne l'expert, ancien conseiller à la présidence sur le sujet des minorités.

Environ 200.000 Pomaks vivent aujourd'hui en Bulgarie mais seul ce village du massif de Rhodopes ainsi qu'un autre dans le sud du pays, Draguinovo, ont redonné vie à cette tradition hivernale.

- Billets de banque -

C'est sans doute lié à la position géographique «isolée» de Ribnovo, «le fait que la communauté musulmane y vit repliée sur elle-même», analyse Evguenia Ivanova, professeur d'ethnologie.

«Personne ne sait depuis quand cette cérémonie existe exactement», note-t-elle, précisant qu'elle est aussi pratiquée en Turquie.

Comme «le voile de la mariée dans la religion chrétienne», la peinture masque les traits de la jeune femme qui ne seront révélés que le soir, quand son époux lavera son visage au lait.

Avant ce rituel, la fête est rythmée par les sons du tambour, les danses et une profusion de mets - l'alcool, lui, est interdit -, tandis que le couple marche main dans la main affublé de billets de banque.

On y expose aussi, à même la rue, la dot qui comprend «tout ce dont la nouvelle famille aura besoin», détaille Nefie. Des chaussettes tricotées pour nouveau-né au lit tout prêt des mariés, à côté d'une télévision flambant neuve ou d'un lot d'ustensiles de cuisine.

Bientôt elle partira en Allemagne, où Schaban gère une petite entreprise de pose de parquet. Comme de nombreux autres Bulgares, il a dû quitter sa terre natale pour chercher meilleure fortune en Europe de l'ouest.


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.