Les «fillonistes» de 2017, électorat cajolé par la droite et l'extrême droite

L'ancien Premier ministre français François Fillon (à droite) et son épouse Penelope Fillon (à gauche) arrivent au palais de justice de Paris pour le procès en appel dans l'affaire d'un emploi fictif présumé, le 22 novembre 2021.
L'ancien Premier ministre français François Fillon (à droite) et son épouse Penelope Fillon (à gauche) arrivent au palais de justice de Paris pour le procès en appel dans l'affaire d'un emploi fictif présumé, le 22 novembre 2021.
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Publié le Mercredi 12 janvier 2022

Les «fillonistes» de 2017, électorat cajolé par la droite et l'extrême droite

  • Comme Eric Zemmour, Valérie Pécresse a consacré son premier déplacement à l'étranger à l'Arménie en décembre, en soutien aux Chrétiens d'Orient, une cause chère à François Fillon
  • Plusieurs jeunes zemmouriens, dont son responsable du numérique Samuel Lafont, ancien de la Manif pour tous, faisaient campagne chez François Fillon en 2017

PARIS: C'est un des enjeux de la compétition acharnée entre Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour qui naviguent dans un mouchoir de poche derrière Emmanuel Macron dans les sondages: attirer l'électorat filloniste de 2017, plutôt âgé, aisé et... divisé pour la présidentielle 2022.
Malgré sa mise en examen en mars 2017, Francois Fillon était parvenu à récolter 7,2 millions de voix au premier tour (20% des votes exprimés), derrière Emmanuel Macron (24%) et Marine Le Pen (21,3%).
La droite LR espère s'appuyer sur le gros de cet électorat, qu'elle doit en partie reconquérir: les différentes enquêtes suggèrent à ce stade que 22 à 33% des électeurs de François Fillon s'apprêteraient à voter Emmanuel Macron en avril.
Valérie Pécresse conserverait au moins la moitié des intentions de vote des "fillonistes". Eric Zemmour en attirerait entre 11 et 15% et Marine Le Pen seulement 2 à 4%.
"Le filloniste type, c'est un retraité propriétaire de son logement et relativement aisé, manifestant une préoccupation énorme pour les questions fiscales, assez libéral sur les questions économiques et très autoritaire sur le régalien (sécurité, immigration)", décrit le sondeur Jérôme Sainte-Marie (PollingVox).
C'est la "France des communes urbaines de province", disait une enquête de la Fondation Jean-Jaurès en 2017.
Plutôt diplômé et âgé - plus de la moitié des électeurs fillonistes étaient retraités - cet électorat présente l'intérêt pour les candidats de se mobiliser traditionnellement très fortement aux élections.
Valérie Pécresse développe des thèmes propres à le séduire: quotas migratoires et impunité zéro sur le régalien, allègement de la fiscalité sur les successions, suppression de postes de fonctionnaires, rétablissement de l'universalité des allocations familiales...
Le directeur de campagne de Mme Pécresse est Patrick Stefanini, qui avait occupé le même poste auprès de François Fillon. Arrivé deuxième de la primaire en se réclamant clairement de la "droite du Trocadero", Eric Ciotti pèse beaucoup sur sa campagne.

Plus souverainiste
Comme Eric Zemmour, la candidate a consacré son premier déplacement à l'étranger à l'Arménie en décembre, en soutien aux Chrétiens d'Orient, une cause chère à François Fillon. Elle était accompagnée de Bruno Retailleau, M. "100 premiers jours" de son éventuel quinquennat, et successeur de François Fillon à la tête de son microparti Force Républicaine.
"Plein de gens sont partis chez Zemmour, il faut les faire revenir", tranche un élu LR.
De fait, le candidat d'extrême droite multiplie les appels du pied aux LR, notamment sur les réseaux sociaux avec le hashtag #LRavecZemmour.
Plusieurs jeunes zemmouriens, dont son responsable du numérique Samuel Lafont, ancien de la Manif pour tous, faisaient campagne chez François Fillon en 2017.
Même s'il peine à attirer des cadres, il a convaincu l'ancien numéro 2 de LR Guillaume Peltier ou l'aile des catholiques les plus conservateurs, émanation de la Manif pour tous, avec Laurence Trochu (Mouvement conservateur) et Jean-Frédéric Poisson (Via- La voie du peuple).
"Zemmour a récupéré un électorat de droite qui aurait pu être tenté par Marine Le Pen. Bien que plus radical et souverainiste, son discours ressemble profondément à François Fillon par exemple sur les questions fiscales", les donations et la transmission d'entreprises familiales, considère Jérôme Sainte-Marie.
Marine Le Pen (RN) avait elle aussi manifesté sa volonté de rassembler en accueillant sur sa liste aux européennes de 2019 l'ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani et l'ancien député LR Jean-Paul Garraud, après avoir changé le nom du parti, de FN à RN, en juin 2018.
Elle sait la nécessité d'élargir sa base en vue d'un éventuel second tour. Marine Le Pen mise sur la dédiabolisation: elle promet aux CSP+ la "sécurité" et un projet économique "raisonnable", en renonçant à la sortie de l'euro. Mais cet électorat risque de buter sur sa proposition de retraite à 60 ans avec 40 annuités.
Et la candidate d'extrême droite répète malgré tout sa volonté de soigner son coeur de cible. "Notre électorat jeune et populaire, on va continuer à lui parler", soulignait-elle dimanche à Perpignan.

 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.