Le Pen accuse Zemmour de servir de «marchepied» à Pécresse pour le second tour

Marine Le Pen a accusé mercredi son rival à l'extrême droite Eric Zemmour de servir de «marchepied» à la candidate de la droite Valérie Pécresse pour le second tour de la présidentielle. (AFP)
Marine Le Pen a accusé mercredi son rival à l'extrême droite Eric Zemmour de servir de «marchepied» à la candidate de la droite Valérie Pécresse pour le second tour de la présidentielle. (AFP)
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Publié le Vendredi 14 janvier 2022

Le Pen accuse Zemmour de servir de «marchepied» à Pécresse pour le second tour

  • «Si Eric Zemmour est là pour faire gagner Valérie Pécresse, alors il faut qu'il l'admette. Valérie Pécresse, c'est son actionnaire majoritaire»
  • Eric Zemmour avait estimé que «si les LR font cette bêtise tactique» d'empêcher leurs élus de le parrainer, «Mme Le Pen sera à 25% et Mme Pécresse ne sera pas au second tour»

PARIS: Marine Le Pen a accusé mercredi son rival à l'extrême droite Eric Zemmour de servir de "marchepied" à la candidate de la droite Valérie Pécresse pour le second tour de la présidentielle, avant que celui-ci ne taxe Mme Le Pen "d'Arlette Laguiller de la droite nationale" avec une "candidature de routine".


"Est-ce qu'(Eric Zemmour) a l'ambition d'être au second tour, ce que je ne crois pas, ou est-ce qu'en réalité il sert de marchepied pour permettre à Valérie Pécresse d'être au second tour à la place de Marine Le Pen ?", a interrogé la candidate du Rassemblement national sur BFMTV et RMC.


"Si Eric Zemmour est là pour faire gagner Valérie Pécresse, alors il faut qu'il l'admette. Valérie Pécresse, c'est son actionnaire majoritaire", a ajouté Mme Le Pen, qui avait dit dimanche préférer "débattre avec le patron (Valérie Pécresse), plutôt qu'avec les sous-fifres" comme Eric Zemmour.


"Il y a une problématique de sincérité derrière cette candidature" d'Eric Zemmour, selon la candidate RN, en référence à des propos tenus par son concurrent sur C8 le 16 décembre, à propos des 500 parrainages nécessaires à une candidature à la présidentielle.


Eric Zemmour avait estimé que "si les LR font cette bêtise tactique" d'empêcher leurs élus de le parrainer, "Mme Le Pen sera à 25% et Mme Pécresse ne sera pas au second tour".


Les LR devraient-ils encourager les parrainages en sa faveur ? "S'ils (Les Républicains) étaient malins tactiquement, c'est ce qu'ils feraient", avait ajouté l'ancien éditorialiste.


Depuis, Marine Le Pen accuse la candidate LR de laisser des élus LR parrainer Eric Zemmour pour diviser l'extrême droite.


Eric Zemmour a vertement répondu à Mme Le Pen mercredi soir sur BFM. "Peut-être que Madame Le Pen a l'habitude de ce genre de combines politiciennes, moi, c'est pas mon truc", a-t-il souligné.


"Je n'ai pas vraiment de leçons à recevoir de Madame Le Pen. C'est quand même à cause d'elle et de son débat calamiteux que nous avons eu cinq ans d'Emmanuel Macron. C'était déjà d'ailleurs à cause d'elle, parce qu'elle avait refusé d'appeler à voter pour Nicolas Sarkozy, qu'on avait eu François Hollande", a ajouté le candidat Reconquête!.


"Marine Le Pen ne m'intéresse pas beaucoup, c'est une candidature de routine. Elle était là la dernière fois, elle était là l'avant-dernière fois, elle sera là la prochaine fois", a-t-il poursuivi.


"J'ai une pensée émue pour les électeurs du Rassemblement national. Est-ce qu'ils sont prêts à perdre avec Marine Le Pen en 2032? C'est un peu notre Arlette Laguiller de la droite nationale", a-t-il lancé, dans un parallèle  avec l'ancienne porte-parole de Lutte ouvrière à l'extrême gauche, six fois candidate à l'élection présidentielle de 1974 à celle de 2007, un record. 


Du côté de Valérie Pécresse, son directeur de la communication Geoffroy Didier a affirmé dimanche que les maires LR qui donneraient leur parrainage à Eric Zemmour "s'excluraient d'eux-mêmes" du parti mais qu'ils restaient "libres de leurs choix" et qu'"aucune consigne n'est donnée" par LR.


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).