Les artistes saoudiens voient plus loin et mettent en évidence des problèmes urgents

Al-Sonare a réalisé des illustrations qui évoquent le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH), l'autisme, la dyslexie, la dépression et le trouble bipolaire. (Fourni)
Al-Sonare a réalisé des illustrations qui évoquent le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH), l'autisme, la dyslexie, la dépression et le trouble bipolaire. (Fourni)
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Publié le Jeudi 13 janvier 2022

Les artistes saoudiens voient plus loin et mettent en évidence des problèmes urgents

  • «Il ne s’agit pas seulement de regarder et d’apprécier: je veux proposer des réalisations artistiques auxquelles les gens puissent s'identifier», explique Jawahir Khaldi
  • Al-Sonare a réalisé des illustrations qui évoquent le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH), l'autisme, la dyslexie, la dépression et le trouble bipolaire

DJEDDAH: L'art est souvent considéré comme un simple canal destiné à ce que s’expriment les émotions d’un créateur, mais, dans différents domaines, de jeunes artistes saoudiens utilisent désormais leur travail pour explorer des sujets qui vont de la culture saoudienne aux problèmes de santé mentale.

Jawahir Khaldi, 23 ans, est une spécialiste de l'art numérique. Elle déclare à Arab News qu'elle souhaite représenter la culture saoudienne dans le monde.

«Il ne s’agit pas seulement de regarder et d’apprécier: je veux proposer des réalisations artistiques auxquelles les gens puissent s'identifier. Je souhaite que se produise un phénomène d’appropriation lorsque vous regardez l'une de mes œuvres.»

Khaldi, qui a acquis ses compétences sur des plates-formes telles que Skillshare et YouTube, explique: «Développer mon style a été difficile. Il révèle aux autres vos préférences. J'avais l'habitude de lire beaucoup de romans graphiques, et c'est un peu mon style aujourd’hui. Au fond, le style est quelque chose que vous cultivez au fil des ans.»

Cette artiste autodidacte déclare que, si elle dessine, c’est pour faire ressortir ses sentiments et ses pensées. Dans ce but, elle doit capter les éléments de son environnement.

Elle explique d’ailleurs qu'elle aurait du mal à s'exprimer en dehors de l’environnement saoudien parce que c'est là qu'elle a grandi.

«Il y a une œuvre, intitulée Hissa Sadsa (“La Sixième Heure”), que j’ai exécutée de mémoire. J'étais dans une école publique, nous avions manqué le sixième cours, et nous nous étions cachées dans les escaliers pour traîner. C'est mon souvenir favori et, par conséquent, ma pièce préférée.»

Hissa Sadsa («La Sixième Heure») de Jawahir Khaldi.
Hissa Sadsa («La Sixième Heure») de Jawahir Khaldi.

La plupart des commentaires que Khaldi reçoit sont positifs. «Cependant, il se trouvera toujours quelqu’un pour dire des choses comme: “Pourquoi ce garçon porte-t-il des bijoux? Ce n'est pas fidèle à la réalité.” Mais j'essaie de dépasser ces critiques», confie-t-elle.

Shahad Matok al-Sonare se sert de son goût pour la psychologie pour créer un art qui vise à solliciter l'empathie vis-à-vis des personnes confrontées à des problèmes de santé mentale.

Elle déclare que son objectif principal n'est pas de rendre les gens plus compréhensifs, mais de «leur faire prendre conscience du combat».

Al-Sonare a réalisé des illustrations qui évoquent le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH), l'autisme, la dyslexie, la dépression et le trouble bipolaire.

«Mes dessins sont censés mettre les gens mal à l'aise, parce que c'est ce que ressentent les patients», souligne-t-elle.

Cette artiste suit un processus complexe afin d’éviter toute erreur d'interprétation; elle passe jusqu'à six mois à étudier un cas. Elle s’investit longuement avec un patient, puis essaie de transmettre ses sentiments à travers ses peintures et ses dessins.

Al-Sonare déclare qu’elle ressent souvent une forme de pression lorsqu’elle évoque les différents cas, car elle tient à éviter toute erreur.

«Quand j'ai compris à quel point c'était important, cela a stimulé ma motivation et cela m'a poussée à terminer mes peintures et à les diffuser sur les réseaux sociaux.»

Son parcours d’artiste est loin d'être un long fleuve tranquille. Par exemple, le public a pu affirmer que son travail aurait un impact plus important s'il était produit dans un style artistique plus «sérieux».

«Certaines personnes sont même allées jusqu'à dire que mes œuvres n'étaient pas réellement de l'art. Cependant, il y a eu tant de commentaires positifs de la part des gens que je pense que, malgré les commentaires négatifs, j'ai élaboré mon style de manière à ce que les gens puissent reconnaître mon art sans avoir à regarder la signature», raconte-t-elle.

Al-Sonare exhorte les gens à être plus ouverts d'esprit avec les personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale et à «faire de leur mieux pour les comprendre».


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.


La Riyadh Fashion Week ouvre ses portes aux marques internationales pour l’édition 2025

Pour sa troisième édition, qui se déroulera du 16 au 21 octobre, cette manifestation de six jours proposera plus de 25 défilés, 10 présentations de créateurs, une salle d'exposition spécialisée et des activités à l'échelle de la ville. (Fourni)
Pour sa troisième édition, qui se déroulera du 16 au 21 octobre, cette manifestation de six jours proposera plus de 25 défilés, 10 présentations de créateurs, une salle d'exposition spécialisée et des activités à l'échelle de la ville. (Fourni)
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  • L’édition 2025 de la Riyadh Fashion Week (16–21 octobre) inclura pour la première fois des marques internationales, aux côtés de designers saoudiens
  • L’événement vise à renforcer la place du Royaume dans l’industrie mondiale de la mode en créant des liens entre talents locaux et acteurs internationaux

DUBAÏ : Pour la première fois, l’édition 2025 de la Riyadh Fashion Week ouvrira son calendrier aux marques internationales.

De retour pour sa troisième édition du 16 au 21 octobre, le rendez-vous de six jours présentera plus de 25 défilés, 10 présentations de créateurs, un showroom sélectionné avec soin, ainsi que des activations à l’échelle de la ville.

La liste des créateurs participants n’a pas encore été dévoilée.

Organisé par la Commission de la mode saoudienne, l’une des 11 commissions culturelles du ministère de la Culture d’Arabie saoudite, l’événement mettra également en lumière les talents locaux.

Le programme comprendra des pièces de haute couture, des tenues de soirée, du prêt-à-porter féminin et masculin, ainsi que du streetwear.

« La Riyadh Fashion Week est devenue une porte d’entrée pour celles et ceux qui souhaitent comprendre et participer à l’avenir de l’industrie de la mode saoudienne », a déclaré Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode saoudienne, dans un communiqué.

« En accueillant le monde à Riyad, nous créons une plateforme unique où les leaders internationaux peuvent établir des liens concrets avec les acheteurs, les médias et les consommateurs locaux. »

« Dans le même temps, l’événement braque les projecteurs sur les talents saoudiens, dont la créativité va de l’artisanat au design contemporain, renforçant ainsi l’influence croissante du Royaume sur la scène mode internationale », a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com