Enquête administrative sur la secrétaire d'État Nathalie Elimas, accusée de harcèlement dans son cabinet

Sur cette photo d'archive prise le 26 août 2021, la ministre déléguée chargée de l'éducation prioritaire Nathalie Elimas donne une conférence de presse sur la rentrée au ministère de l'Education à Paris.(AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 26 août 2021, la ministre déléguée chargée de l'éducation prioritaire Nathalie Elimas donne une conférence de presse sur la rentrée au ministère de l'Education à Paris.(AFP)
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Publié le Samedi 15 janvier 2022

Enquête administrative sur la secrétaire d'État Nathalie Elimas, accusée de harcèlement dans son cabinet

  • Une demi-douzaine de personnes en seraient victimes, selon deux personnes ayant travaillé depuis juillet 2020 au sein du cabinet de cette spécialiste des ressources humaines
  • Cinq sources ont indiqué à l'AFP samedi que Mme Elimas faisait l'objet d'une enquête administrative alors qu'elle est accusée d'avoir harcelé des collaborateurs

PARIS : Une affaire de harcèlement au sein du gouvernement ? Une enquête administrative vise Nathalie Elimas, secrétaire d’État à l'enseignement prioritaire, après des signalements de "dysfonctionnements" au sein de son cabinet.

Cinq sources ont indiqué à l'AFP samedi que Mme Elimas faisait l'objet d'une enquête administrative alors qu'elle est accusée d'avoir harcelé des collaborateurs. 

Sollicité, le ministère "confirme qu'il y a bien une enquête administrative" en cours "sur le fonctionnement ressources humaines du cabinet de Mme Elimas".

"Il n'y a pas de date arrêtée, à ce stade, de remise du rapport", a précisé le ministère, même si quatre des cinq sources ont de leur côté indiqué que l'essentiel des auditions étaient faites et que la remise du rapport serait imminente.

Sollicitée samedi par l'AFP, la secrétaire d'État, entrée au gouvernement en juillet 2020 et âgée de 48 ans, n'a pas souhaité commenter, renvoyant vers son entourage.

"Le ministère a demandé à l'Inspection générale de l'Éducation, du Sport et de la Recherche (IGESR) de mener une inspection interne au sein du cabinet du secrétariat d'Etat, afin de faire la lumière sur d'éventuelles difficultés liées aux relations de travail au sein du cabinet", a confirmé le cabinet de la secrétaire d'Etat.

Cette inspection porte sur le fonctionnement du cabinet en général et ne vise pas spécifiquement la secrétaire d'Etat, a-t-on insisté.

"Cette inspection a commencé début janvier et les conclusions doivent être rendues dans les semaines à venir", a ajouté cette source.

"Si des dysfonctionnements devaient être mis au jour par ce rapport, il est évident que toutes les mesures nécessaires seraient prises pour y remédier", a-t-on encore indiqué.

Selon des sources concordantes, tous les membres du cabinet, y compris Mme Elimas, ont été entendus.

« Descente aux enfers »

Plusieurs sources ont indiqué à l'AFP que Mme Elimas se voyait reprocher des faits de "harcèlement" voire de "maltraitance" sur des collaborateurs. Toutes ont préféré garder l'anonymat.

Une demi-douzaine de personnes en seraient victimes, selon deux personnes ayant travaillé depuis juillet 2020 au sein du cabinet de cette spécialiste des ressources humaines.

L'une de ces deux sources évoque "de nombreux arrêts maladie" et "départs de collaborateurs".

Une autre personne ayant travaillé au sein du cabinet évoque un problème de harcèlement "généralisé".

Une troisième personne évoque sa "descente aux enfers", insistant sur les nombreuses "crises de colère" de celle qui était députée du Val-d'Oise jusqu'à son arrivée au gouvernement, visant ses collaborateurs, notamment lors de réunions.

Au moins trois sources ont aussi souligné qu'un autre des dysfonctionnements sur lequel l'enquête administrative se pencherait serait l'emploi au sein du cabinet d'un très proche de Mme Elimas, décrit par l'une de ces sources comme "intouchable". 

Le cabinet n'a pas souhaité commenter ce sujet.

Nathalie Elimas avait été élue en 2017 députée MoDem du Val d'Oise. 

Au début du quinquennat, plusieurs membres MoDem du gouvernement, parmi lesquels Sylvie Goulard (Armées), Marielle de Sarnez (Affaires européennes) et François Bayrou (Justice) ont dû quitter le gouvernement à la suite de l'ouverture d'une enquête sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants d'eurodéputés.

Mme Elimas a justement fait de la lutte contre le harcèlement en milieu scolaire une des priorités de son action depuis son entrée au gouvernement.

Elle a effectué à ce sujet des déplacements, par exemple en Finlande.

En octobre, un audit commandé par Matignon et que l'AFP s'est procuré avait conclu sur l'absence de dysfonctionnement majeur au service d'information du gouvernement (SIG), dont le management avait été mis en cause dans un article du Monde. 

L'audit n'avait pas relevé de "harcèlement", mais des "comportements d'emportement" occasionnels.

Fin décembre, une mission sur le harcèlement au sein des services du Premier ministre a été mise en place.


L'ancien patron de M6 Nicolas de Tavernost rejoint la branche médias de CMA CGM

Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
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  • CMA Médias, «holding de tête du pôle média» du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média
  • Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur

PARIS: A peine parti de M6 après 37 ans à sa barre, Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias, a annoncé mercredi l'armateur marseillais.

Nicolas de Tavernost, 73 ans, "assurera en outre la présidence du comité stratégique et mobilisera son expérience pour assister le groupe dans ses activités médias, dans le choix des investissements et la conduite des opérations", précise CMA CGM dans un communiqué.

CMA Médias, "holding de tête du pôle média" du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média (BFMTV, RMC...) annoncée en mars, a indiqué CMA CGM à l'AFP.

Cette structure doit à terme englober WhyNot Media (La Tribune, La Provence...), le pôle presse du groupe dirigé par Jean-Christophe Tortora et dont Véronique Albertini-Saadé, épouse de Rodolphe Saadé, est la présidente non exécutive, ainsi que l'entité audiovisuelle découlant du rachat d'Altice Média, selon la même source.

Elle sera présidée par Mme Albertini-Saadé.

Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur.

Outre le rachat prévu d'Altice Media, M. Saadé a déjà mis la main ces deux dernières années sur le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse Matin), en plus de participations dans M6 et le média vidéo en ligne Brut.

De son côté, M. de Tavernost prouve qu'il n'entend pas prendre sa retraite. Deux jours après son départ officiel de M6, où David Larramendy lui a succédé fin avril, il avait également été nommé vice-président du conseil d'administration de GL Events, entreprise spécialisée dans l'évènementiel, où il était déjà administrateur indépendant.

Cité dans le communiqué, Rodolphe Saadé s'est "réjoui" de son arrivée dans son groupe, où "il apportera ses compétences au sein de l'équipe média pour accompagner notre diversification dans le secteur".


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
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  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
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  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.