Pour Anne Hidalgo, la candidature de Taubira est une « mauvaise nouvelle »

La maire de Paris et candidate à la présidence du Parti socialiste français (PS) Anne Hidalgo fait un geste alors qu'elle présente son projet présidentiel aux médias à Paris le 13 janvier 2022.(AFP)
La maire de Paris et candidate à la présidence du Parti socialiste français (PS) Anne Hidalgo fait un geste alors qu'elle présente son projet présidentiel aux médias à Paris le 13 janvier 2022.(AFP)
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Publié le Dimanche 16 janvier 2022

Pour Anne Hidalgo, la candidature de Taubira est une « mauvaise nouvelle »

  • La candidate socialiste à la présidentielle Anne Hidalgo a jugé dimanche que la nouvelle candidature de Christiane Taubira était « une mauvaise nouvelle » qui crée de « la confusion »
  • Elle a dit "espérer" que cette primaire ne soit pas une consultation faite "sur mesure" pour Christiane Taubira

PARIS : La candidate socialiste à la présidentielle Anne Hidalgo a jugé dimanche que la nouvelle candidature de Christiane Taubira était "une mauvaise nouvelle" qui crée de "la confusion".

"C'est une candidature de plus, c'est une mauvaise nouvelle pour celle et ceux qui cherchent l'union de la gauche, qui cherchent à rassembler", a estimé sur BFMTV la maire de Paris, au lendemain de l'officialisation de la candidature de l'ex-ministre de la Justice Christiane Taubira, à moins de trois mois du scrutin.

"Chacun peut être candidat comme il l'entend" mais "arriver si tard avec une proposition qui ajoute une candidature, je crois que pas grand monde ne comprend aujourd'hui", a-t-elle critiqué.

De plus, "cela crée de la confusion. Chacun sera comptable de ses propositions, de son action, et ce sera projet contre projet", a-t-elle ajouté.

 

Présidentielle: Hidalgo juge Zemmour « disqualifié »

PARIS : Anne Hidalgo a affirmé dimanche avoir eu "plusieurs fois le sentiment qu'il valait mieux être un homme d'extrême droite négationniste qu'une femme de gauche social-démocrate" dans les médias, jugeant Eric Zemmour "disqualifié" pour la présidentielle.

Elle a aussi jugé "intéressante" la proposition du communiste Fabien Roussel de rendre inéligibles les personnes condamnées pour racisme ou incitation à la haine raciale.

Interrogée sur BFMTV sur les dernières déclarations du candidat d'extrême droite Eric Zemmour concernant l'inclusion à l'école des enfants handicapés, elle a nouveau dénoncé "l'horreur" de ces propos. 

"Il est disqualifié pour moi depuis le début", a-t-elle expliqué, regrettant qu'il ait "son rond de serviette sur beaucoup de plateaux".

"J'ai eu plus d'une fois le sentiment qu'il valait mieux être un homme d'extrême droite négationniste, qu'on était mieux accueilli, que lorsqu'on était une femme de gauche social-démocrate", dans les medias, a-t-elle souligné.

Quand vous venez avec une parole raisonnable, on vous dit que vous êtes inaudible. Il faut quoi, tenir des propos à la Zemmour pour être audible?", a-t-elle demandé. 

La candidate socialiste a estimé qu'un jour il faudra se poser la question de +qui peut être candidat à nos élections", et que même s'il y avait déjà des règles, "la piste qu'a ouverte Fabien Roussel", concernant l'inéligibilité des personnes condamnées pour racisme ou incitation à la haine raciale "est plutôt une piste assez intéressante".

Pour la maire de Paris, Eric Zemmour est une "construction". "C'est en partie une construction médiatique", puisqu'il "est issu de cet univers médiatique" et il est arrivé "à un moment de notre histoire où toute parole était possible pourvu qu'elle soit provocatrice, et pourvu qu'elle provoque le buzz et le clic".

"Vous vous rendez compte vers quoi on a dérivé, quand vous voyez la violence de la société", a-t-elle déploré, en évoquant notamment l'agression de journalistes de l'AFP samedi à Paris lors d'un rassemblement anti-pass vaccinal organisé par le mouvement Les Patriotes de Florian Philippot.

La candidate socialiste a également précisé que pour elle, "la page" de la primaire populaire, à laquelle va participer Mme Taubira, était "tournée", et que cette dernière n'aura "aucune incidence" sur la suite de la campagne, puisque Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et elle-même "continueront", quelle qu'en soit l'issue.

"J'ai fait la proposition au mois de décembre de se retrouver pour qu'émerge une candidature commune, à tout le moins de ceux qui veulent gouverner ensemble, et bien sûr que mon adresse était plus particulièrement dirigée vers Yannick Jadot", a-t-elle expliqué. 

Car selon elle, "s'il y a des recompositions à faire à gauche dans les années qui viennent, c'est beaucoup autour de ces familles politiques que sont la social-démocratie, les socialistes et les écologistes".

Mais elle réclamait "des débats" et regrette "que notamment Yannick Jadot n'ait pas souhaité s'engager dans cette démarche".

Pour elle, "ce que l'on appelle la Primaire populaire, en fait c'est sans débat, c'est une consultation qui va classer les gens, même malgré eux". "C'est un autre processus" qu'une primaire. 

Elle affirme avoir "essayé de la faire évoluer" et que "beaucoup de ceux qui étaient à l'origine de cette idée, étaient près à faire bouger les conditions de cette primaire", mais que "malheureusement, ça n'a pas eu lieu".

Enfin elle a dit "espérer" que cette primaire ne soit pas une consultation faite "sur mesure" pour Christiane Taubira, car, "si même là les dés étaient pipés, alors ça serait à désespérer de la démocratie et des forces de gauche".


Mayotte provoque des frictions entre extrêmes droites française et allemande

Marine Le Pen (au centre), candidate du Rassemblement national (RN) à l'élection présidentielle française de 2022, pose avec des sympathisants lors d'une visite de campagne sur la place Mamoudzou à Mayotte, le 18 décembre 2021. (Photo Ali Al-Daher AFP)
Marine Le Pen (au centre), candidate du Rassemblement national (RN) à l'élection présidentielle française de 2022, pose avec des sympathisants lors d'une visite de campagne sur la place Mamoudzou à Mayotte, le 18 décembre 2021. (Photo Ali Al-Daher AFP)
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  • Dans une question écrite au Bundestag cette semaine, l'AfD a appelé le gouvernement fédéral «à prendre position sur les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies selon lesquelles la France doit restituer l'archipel de Mayotte aux Comores
  • «L’AfD ferait mieux de s'occuper des problèmes de l’Allemagne et je suis fâchée de cette situation», a déclaré la cheffe de file du Rassemblement national (RN)

MAMOUDZOU, France : La dirigeante d'extrême droite française Marine Le Pen, en visite à Mayotte samedi, s'est dite «fâchée» contre son allié allemand au Parlement européen, l'AfD, qui «ferait mieux de s'occuper des problèmes de l'Allemagne» au lieu de questionner l'appartenance à la France de cet archipel de l'océan Indien.

Dans une question écrite au Bundestag cette semaine, l'AfD (Alternative für Deutschland) a appelé le gouvernement fédéral «à prendre position sur les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies selon lesquelles la France doit restituer l'archipel de Mayotte à l'Union des Comores».

«L’AfD ferait mieux de s'occuper des problèmes de l’Allemagne et je suis fâchée de cette situation», a déclaré la cheffe de file du Rassemblement national (RN). «Je vais leur expliquer la raison pour laquelle les Mahorais ont par trois fois déjà exprimé leur souhait d'être Français».

Lors de la proclamation de l'indépendance des Comores, Mayotte a choisi de rester en France par deux référendums en 1974 et 1976. Un troisième référendum en 2009 a fait de Mayotte un département.

Un porte-parole de l'Afd, Matthias Moosdorf, a expliqué à l'AFP que son parti n'avait «pas imaginé que le RN serait contrarié par cette question» et que cette question visait l'ambivalence, selon l'Afd, pratiquée par le gouvernement allemand sur les référendums d'autodétermination, ce dernier ne reconnaissant pas le résultat de celui organisé en Crimée en 2014.

«Ce parallèle avec la Crimée est particulièrement maladroit», a jugé Mme Le Pen qui compte donner à ses alliés «quelques leçons de géopolitique».

Les relations entre les deux partis, qui siègent dans le même groupe «Identité et démocratie» au Parlement européen sont tendues depuis la révélation d'un projet secret d'expulsion massive d'étrangers et de citoyens allemands réputés non-intégrés si l'AfD arrivait au pouvoir.

L'affaire avait provoqué des manifestations d'ampleur contre l'extrême droite dans toute l'Allemagne. Et Mme Le Pen avait déclaré être «en total désaccord» avec cette idée.

Par ailleurs, sur les relations avec les Comores dont sont issus nombre d'immigrants arrivant sur Mayotte, Mme Le Pen a appelé à «siffler la fin de la récréation», les accusant de «vouloir récupérer Mayotte par la démographie».

Elle a évoqué des mesures de rétorsion comme le gel des avoirs des dirigeants comoriens ou la suppression de visas.


Expulsion vers l'Algérie d'un imam officiant en France

Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
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  • Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien
  • Il a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités

PARIS : L'imam de nationalité algérienne, Mohamed Tataïat, qui officiait à Toulouse dans le sud de la France, a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités.

Dans un message posté sur le réseau social X, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a fait valoir qu'«une nouvelle fois, la loi immigration (avait permis) d'expulser dans son pays d'origine en moins de 24 heures un +imam+ de Toulouse, prêcheur de haine et condamné par la justice».

L'un des avocats de l'imam a dénoncé une «expulsion manu militari». «Il n'y avait pas d'urgence, il est sur le territoire français depuis 40 ans, il a des enfants, il travaille, il n'a pas fait parler de lui depuis sept ans, et là il se retrouve dans un avion en direction de l'Algérie», a réagi auprès de l'AFP Me Jean Iglesis.

Une audience pour examiner une requête en référé des avocats de l'imam à l'encontre de cet arrêté d'expulsion était prévue lundi au tribunal administratif de Paris, a ajouté Me Iglesis.

«Ce qui se passe est d'une certaine gravité (...) C'est une défiance à l'égard de la défense et de l'autorité judiciaire», a poursuivi le conseil de l'imam, affirmant notamment qu'il n'avait pas pu avoir accès à son client lorsqu'il était en instance d'expulsion à l'aéroport de Toulouse.

Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien. Il avait rejoint Toulouse deux ans plus tard pour exercer au sein de la mosquée du quartier Empalot.

En juin 2018, le préfet du département de Haute-Garonne avait signalé des propos tenus lors d'un prêche le 15 décembre à la mosquée En Nour, caractérisant, selon lui, «une provocation à la haine et à la discrimination à l'égard des juifs».

Le 31 août 2022, l'imam avait été condamné par la cour d'appel de Toulouse à 4 mois de prison avec sursis pour ce prêche.

Le 19 décembre dernier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de M. Tataïat, rendant ainsi sa condamnation définitive.

Le 5 dernier avril, le ministre de l'Intérieur avait signé son arrêté d'expulsion.


Consulat d'Iran à Paris: un homme interpellé après une alerte

La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
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  • En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé «ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule» du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention)
  • «Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran», a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti de lui-même du consulat

PARIS: Un homme a été interpellé vendredi après une alerte lancée par le consulat d'Iran à Paris. Un individu aurait été vu dans ses locaux "porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", selon l'intitution.
En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé "ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule" du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention), une unité d'élite de la police
Le parquet de Paris a également affirmé à l'AFP qu'"aucune matière explosive" n'avait été retrouvée "à ce stade, ni sur lui, ni sur place".
"Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran", a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti "de lui-même" du consulat et qu'il "aurait proféré des menaces de passage à l'acte violent".
"Les vérifications et comptes-rendus se poursuivent afin de préciser la situation judiciaire", selon la même source.
L'affaire avait débuté vers "11H00" avec le signalement d'un homme qui "aurait été aperçu par un seul témoin entrant dans le consulat, rue de Fresnel, porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", avait rapporté un peu auparavant la PP à l'AFP.
En début d'après-midi un périmètre de sécurité avait été mis en place tout autour du consulat, situé dans le 16e arrondissement de Paris près du Trocadéro.
Le trafic sur les lignes de métro 9 et 6 desservant la station Trocadéro, la plus proche du consulat d'Iran, a été interrompu, pour des raisons de sécurité, comme l'a annoncé la RATP sur X.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a mobilisé, outre la BRI, d'importantes forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Le préfet répondait à une "demande d'intervention" du consulat.
Le consulat et l'ambassade d'Iran partagent le même bâtiment, mais ont des entrées différentes: le 4 avenue d'Iena pour l'ambassade et le 16 rue Fresnel pour le consulat.
Après l'interpellation du suspect, le dispositif sécuritaire était toujours bien en place et une vingtaine de journalistes étaient présents, notamment des journalistes étrangers, selon le journaliste de l'AFP.
Deux camions de police bloquaient le croisement de la rue de la Manutention et de la rue Fresnel où se trouve le consulat d’Iran.
La France a relevé son dispositif Vigipirate en urgence attentat, son plus haut niveau, après l'attentat survenu en mars à Moscou dans une salle de spectacle.