Musiques : livestream payant en crescendo, faute de concert

Le groupe steel britannique, Metronomes, se prépare à une performance en livestream à Londres, malgré l’annulation de leur concert en raison de la pandémie (Tolga Akmen/AFP)
Le groupe steel britannique, Metronomes, se prépare à une performance en livestream à Londres, malgré l’annulation de leur concert en raison de la pandémie (Tolga Akmen/AFP)
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Publié le Vendredi 02 octobre 2020

Musiques : livestream payant en crescendo, faute de concert

  • "Pendant le confinement, il fallait garder le lien avec le public, avec des contenus gratuits ; maintenant la question est : comment retrouver un modèle économique ?"
  • Avec la nouvelle donne du streaming, ou concerts digitaux en ligne, la Sacem veille à ce qu'auteurs et compositeurs (parfois différents de l'interprète) touchent une rémunération

PARIS : Les concerts sont toujours rares, Covid-19 oblige, et de plus en plus d'artistes monétisent leurs prestations live sur des plateformes numériques, avec cadre et conditions techniques soignés.

"Dans le monde entier, la situation reste compliquée. Il y a des endroits où les concerts reviennent un peu, d'autres où ça ne reprend pas du tout", constate auprès de l'AFP Cécile Rap-Veber, directrice des licences, de l'international et des opérations à la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique). "On voit donc apparaître des productions de spectacles via le livestream sur un modèle plus professionnel".

"Il s'agit de gérer cet entre-deux, tant que les concerts physiques ne vont pas reprendre normalement, et pouvoir vivre de sa musique", complète pour l'AFP Emily Gonneau, formatrice pour l'Irma (Centre d'information et de ressources pour les musiques actuelles). "Pendant le confinement, il fallait garder le lien avec le public, avec des contenus gratuits. Maintenant la question est : comment retrouver un modèle économique ?"

Les exemples sont légion. Des projets pharaoniques aux plus modestes. Gorillaz, un des groupes de Damon Albarn (ex-Blur), sort un album le 23 octobre ("Song Machine"). Et des concerts sont programmés les 12 et 13 décembre depuis Londres pour diffusion mondiale en digital. Trois fuseaux horaires différents (pour arroser de l'Asie à l'Afrique) sont prévus via la plateforme Livenow.

Boîte à outils

Les tickets virtuels vont de 15 à 40 euros. La catégorie la plus chère - bien en deçà du prix d'un vrai concert - permet à l'acheteur d'en faire profiter trois amis, avec des bonus comme un économiseur d'écran : le visuel du groupe, signé Jamie Hewlett, célèbre dessinateur de "Tank Girl", est primordial chez Gorillaz.

Declan McKenna s'est livré à l'opération pour la sortie de son emballant "Zeros", filmé par de multiples caméras depuis Lafayette, salle londonienne, avec ses musiciens. Là encore, rayonnement planétaire proposé et tarifs à partir de 5,5 euros, via l'application Dice. Et comme le jeune homme est du genre engagé, des dons furent reversés à un organisme d'aide aux réfugiés.

La session live du groupe Osees, depuis le bourg historique de Pioneertown en Californie, est passée par le site Seated, avec des tarifs de moins de 4 euros à 85 euros. Ce dernier prix englobe du merchandising avec K7 (grand retour de l'objet culte), t-shirt et vinyle dédicacé.

Pour s'y retrouver dans la boîte à outils-jungle du livestream, Nüagency, structure de stratégie digitale d'Emily Gonneau, a mis en ligne un guide. Une application comme Veeps est ainsi entièrement gratuite pour les artistes, les fans prenant en charge les 15% de commission, ajoutés automatiquement au prix du billet, avec différents packages englobant le merchandising.

"Économie fragile"

Avec cette nouvelle donne, la Sacem veille à ce qu'auteurs et compositeurs (parfois différents de l'interprète) touchent une rémunération. Un accord a ainsi été trouvé avec Twitch. "Au départ, nous discutions au sujet des créateurs de sonorisation musicale de jeux vidéo, décrit Cécile Rap-Veber. Mais Twitch a une belle audience, une clientèle férue de musique et pendant le confinement, la musique est devenue un élément central à travers le livestream. Nous avons donc trouvé un accord pour ces deux modes d'exploitations, sonorisation et livestream".

"Peut-on éviter le piratage ? Peut-on détecter un lien qui a été partagé ? Si un livestream a été regardé trois fois, est-ce que ça a du sens de les comptabiliser ? On verra avec l'expérience. On se croirait revenus aux débuts du digital, la période est hybride", commente la responsable de la Sacem à propos des nouveaux vecteurs.

"Où est-ce qu'on place la valeur de l'expérience du live ? renchérit Emily Gonneau. On peut faire co-exister plusieurs formats. Avoir un public restreint en présentiel, qui paierait plus cher par exemple, et retransmettre en même temps en livestream, avec un prix moindre".

"Vous remplacerez toujours difficilement une tournée en France et dans le monde, le livestream reste une économie très fragile", prolonge Cécile Rap-Veber. Autre alternative : les guitaristes-stars mexicains Rodrigo et Gabriela tissent des liens avec leurs fans sur la plateforme de mécénat Patreon, avec des contenus exclusifs (live ou cours d'instruments, par exemple) par formules d'abonnements de 3 euros à 2.823 euros par mois pour le premier cercle.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.