Les défenseurs des migrants vent debout contre leur enfermement

Une photo montre un lit de fortune dans un but de handball d'un gymnase occupé par une centaine de migrants réclamant une solution d'hébergement temporaire décente, le 17 janvier 2022. (Damien Meyer/AFP)
Une photo montre un lit de fortune dans un but de handball d'un gymnase occupé par une centaine de migrants réclamant une solution d'hébergement temporaire décente, le 17 janvier 2022. (Damien Meyer/AFP)
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Publié le Mardi 18 janvier 2022

Les défenseurs des migrants vent debout contre leur enfermement

  • En quatre ans, la France a doublé ses capacités d'accueil en centres de rétention administrative (Cra), où sont enfermés les étrangers en situation irrégulière
  • Tout, dans le fonctionnement de ces lieux, «rappelle les dispositifs carcéraux», a estimé ce spécialiste du sujet

PARIS : Des centres de rétention qui prennent des allures de prisons, des privations de liberté mal encadrées: les défenseurs des migrants dénoncent l'«obsession» française de l'enfermement des étrangers, victimes selon eux d'un «durcissement» qui s'affranchit du droit.

En quatre ans, la France a doublé ses capacités d'accueil en centres de rétention administrative (Cra), où sont enfermés les étrangers en situation irrégulière dans l'attente de leur expulsion. 

Une multiplication des lieux d'enfermement qui s'accompagne d'un «durcissement aux frontières du droit», a résumé Paul Chiron, un responsable de l'Observatoire de l'enfermement des étrangers (OEE), lors d'une conférence lundi soir sur le sujet.

Hasard du calendrier, le dernier-né des Cra a ouvert ses portes lundi, à Lyon.

Clôtures, barbelés: on assiste à une «+carcéralisation+ des lieux de rétention», a observé pour sa part Olivier Clochard, géographe et membre du collectif Migreurop.

Tout, dans le fonctionnement de ces lieux, «rappelle les dispositifs carcéraux», a estimé ce spécialiste du sujet.

Pour lui, le rallongement de la durée maximale de rétention, passée de 45 à 90 jours en vertu de la loi asile et immigration de 2018, «a conduit à banaliser ces modes d'enfermement» et permets «d'aller vers une forme de criminalisation de l'immigration».

Comme dans les prisons, où il existe des quartiers d'isolement, les Cra possèdent leurs cellules «d'enfermement dans l'enfermement», «un dispositif particulièrement peu encadré», a dénoncé lors de la conférence de l'OEE Maud Hoestlandt, directrice des affaires juridiques de la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL, autorité administrative indépendante française chargée de contrôler les conditions de prise en charge des détenus et autres personnes enfermées).

Pour ces personnes enfermées pour leur seule situation administrative, c'est «un moment propice aux atteintes à la dignité et aux droits fondamentaux», a souligné Mme Hoestlandt, en diffusant des photos de cellules dotées d'un simple matelas posé sur un bloc de béton carrelé et de toilettes, «comme en garde à vue».

- «Exciter les peurs» -

Dans une tribune publiée lundi sur le site internet de Libération, un collectif d'associatifs, d'intellectuels et de personnalités a également appelé à fermer les «zones d'attente» aux frontières, des lieux --comme il en existe par exemple à l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle au nord de Paris-- où sont enfermés chaque année des milliers d'étrangers dans l'attente de leur renvoi ou de leur admission sur le territoire.

«Si les conditions d'entrée ou de séjour ne sont pas réunies, on trie, on enferme, on renvoie», énumèrent les signataires de la tribune, notamment portée par l'Anafé (Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers).

«Par leurs pratiques, les autorités françaises violent quotidiennement les droits fondamentaux au nom d'une obsession de l'enfermement», ont-ils écrit.

Objectif, selon les auteurs de la tribune: «Exciter les peurs et instiller dans l'opinion publique l'idée que les étrangers représenteraient un danger».

Aux frontières, en particulier à celle qui sépare la France de l'Italie, «le droit d'asile est rendu inaccessible par l'enfermement», a également déploré Judith Marcou, doctorante à l'EHESS, qui travaille sur la situation dans les locaux de la police aux frontières de Menton (sud) et Montgenèvre (sud-est).

Des personnes y sont «enfermées dans des constructions modulaires attenantes et privées de liberté en dehors de tout cadre légal», a assuré celle qui est également «observatrice» pour l'Anafé.

Au final, selon elle, si l'enfermement est systématique et problématique, une autre notion «prime sur tout» aux frontières de la France : «le refoulement» hors du pays.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.