Grandes entreprises françaises: parité en vue dans les conseils d'administration, pas à leur tête

Christel Heydemann, directrice de Schneider Europe et administratrice d'Orange, assiste à une séance lors de la première édition des "Rendez-vous de Bercy" au ministère de l'Economie à Paris, le 21 novembre 2017. (Photo, AFP)
Christel Heydemann, directrice de Schneider Europe et administratrice d'Orange, assiste à une séance lors de la première édition des "Rendez-vous de Bercy" au ministère de l'Economie à Paris, le 21 novembre 2017. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 19 janvier 2022

Grandes entreprises françaises: parité en vue dans les conseils d'administration, pas à leur tête

  • Au 18 janvier, on ne trouve qu'une seule directrice générale d’un groupe du CAC 40: Catherine MacGregor, chez Engie depuis le 1er janvier 2021
  • Le 1er juillet, Estelle Brachlianoff occupera les mêmes fonctions chez Veolia, après sa nomination début janvier 2022

PARIS : Si les femmes ont massivement intégré les conseils d'administration des grandes entreprises françaises durant la dernière décennie, les postes de direction leur résistent encore, au moment où Christel Heydemann tente de prendre la direction d'Orange.

Deux femmes bientôt à la tête d'une entreprise du CAC 40

Au 18 janvier, on ne trouve qu'une seule directrice générale d’un groupe du CAC 40: Catherine MacGregor, chez Engie depuis le 1er janvier 2021. Le 1er juillet, Estelle Brachlianoff occupera les mêmes fonctions chez Veolia, après sa nomination début janvier 2022.

Jamais deux femmes n'ont occupé en même temps la direction opérationnelle d'une entreprise de l'indice phare parisien, excepté pendant l'intérim exercé entre mars et septembre 2021 par Véronique Penchienati-Bosetta chez Danone.

L'Américaine Patricia Russo avait été la pionnière, à l'issue de la fusion Alcatel-Lucent en 2006, mais il avait fallu attendre 10 ans de plus pour qu'une deuxième femme suive, Isabelle Kocher, déjà chez Engie. Ilham Kadri est PDG de Solvay depuis mars 2019, soit quelques mois après la rétrogradation de l'entreprise belge hors du CAC 40.

La nomination de Mme Heydemann serait "un bon signal de progrès" qui "répond à une attente de la société", estime la vice-présidente et porte-parole de l'organisation patronale Medef, Dominique Carlac'h, également dirigeante d'une PME.

L'indice phare parisien attend encore sa première présidente-directrice générale. Il pourrait ne jamais y en avoir, car les groupes dissocient de plus en plus les deux fonctions. C'est le choix qu'ont fait Véolia et Orange en janvier.

Mme Heydemann a reçu le soutien du ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

"À compétences égales, le ministre souhaite que ce soit une femme", avait-on assuré mi-janvier à Bercy après l'audition des trois candidats. L'Etat est le premier actionnaire d'Orange, avec 20% du capital.

D'autres entreprises importantes, mais non cotées, sont elles aussi dirigées par une femme, à l'image de la RATP avec Catherine Guillouard, ou de France Télévision avec Dephine Ernotte.

A Londres, le FTSE-100, qui regroupe les cent plus grosses valorisations de la place, ne compte actuellement que huit femmes DG, la dernière, Roisin Currie chez la chaîne britannique de fast-food Greggs, nommée le 6 janvier.

Au conseil d'administration mais pas au Comex

Les femmes sont de plus en plus présentes dans les organes dirigeants des 120 plus importantes sociétés cotées.

Elles occupaient 46% des sièges des conseil d'administration et de surveillance en septembre 2021 selon la plateforme de données dédiées à la gouvernance d'entreprise Ethics and Boards, contre 26,2% en 2013. C'est le taux le plus haut en Europe.

En France, la loi Copé-Zimmermann impose depuis 2011 un quota de 40% femmes dans ces conseils.

Toutefois, seuls neuf étaient présidés par des femmes en juillet sur l'indice élargi parisien de 120 entreprises en septembre 2021, dont Legrand (Angeles Garcia-Poveda, conseil d'administration) et Michelin (Barbara Dalibard, conseil de surveillance) pour le CAC 40. Elles n'étaient que trois en 2017. 

Et dans les conseils exécutifs (Comex) et de direction, pas concernés par la loi, les femmes occupent moins d'un siège sur quatre (23,8%) en janvier 2022, contre 12% en 2013, selon Ethics and Boards.

La plateforme ne comptait à cette date que 14 femmes à la direction d'un groupe du SBF 120. 

Ces entreprises appartiennent à des secteurs différents, des matières premières (CGG, Eramet) à l'immobilier (Gecina jusqu'en avril, Nexity) en passant la finance (Amundi, Eurazeo). Le décompte inclut la nomination d'Eva Berneke comme DG de l'opérateur de satellite Eutelsat en janvier 2022. 

Avec le vote de la "loi visant à accélérer l'égalité économique et professionnelle" en décembre, les instances dirigeantes des entreprises de plus de 1 000 salariés doivent inclure au moins 30% de femmes d'ici 2027. Ce taux montera à 40% d'ici à 2030.


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com