Pierre Bourdieu, la grande figure de la sociologie française

Le sociologue Pierre Bourdieu s'adresse au public du forum organisé par une FNAC parisienne, quelques semaines après la sortie de son ouvrage «La domination masculine».  (Pierre Verdy/AFP)
Le sociologue Pierre Bourdieu s'adresse au public du forum organisé par une FNAC parisienne, quelques semaines après la sortie de son ouvrage «La domination masculine». (Pierre Verdy/AFP)
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Publié le Vendredi 21 janvier 2022

Pierre Bourdieu, la grande figure de la sociologie française

  • Pierre Bourdieu, né le 1er août 1930 à Denguin, près de Pau, est resté toute sa vie du côté de ceux qu'il appelait «les dominés»
  • Il crée en 1975 et dirige jusqu'à sa mort le 23 janvier 2002 la revue Actes de la recherche en sciences sociales

 

PARIS : Pierre Bourdieu, né dans un modeste village du sud-ouest de la France, a gravi tous les échelons pour s'imposer comme la grande figure de la sociologie au XXe siècle, et un intellectuel influent à la fin de sa vie.

Il avait acquis la renommée avec «Les Héritiers» (1964, éditions de Minuit), en collaboration avec Jean-Claude Passeron, qui dénonçait l'illusion du système éducatif français d'une égalité des chances.

Au terme d'un parcours scientifique très riche dans lequel il se méfiait de tout dogmatisme, il était entré dans l'arène du débat intellectuel dans les années 1990.

L'un des moments marquants de sa vie est l'engagement aux côtés des grévistes de décembre 1995 contre un projet de réforme de la sécurité sociale du président français Jacques Chirac.

Dans un discours, prononcé devant des cheminots à Paris, il dénonçait «la destruction d'une civilisation associée à l'existence du service public, celle de l'égalité républicaine des droits, droits à l'éducation, à la santé, à la culture, à la recherche, à l'art et, par-dessus tout, au travail».

- Vocation trouvée en Algérie -

Pierre Bourdieu, né le 1er août 1930 à Denguin, près de Pau, est resté toute sa vie du côté de ceux qu'il appelait «les dominés».

Fils d'un facteur-receveur des Postes, il connaîtra une ascension qui rappelle d'autres trajectoires brillantes, comme celle de Charles Péguy ou Albert Camus.

S'il est doué pour l'école, à mesure qu'il avance dans ses études vers les temples de l'élite intellectuelle, il ressent durement le décalage avec ses camarades issus de milieux aisés. Il abandonne résolument, par exemple, son accent béarnais.

Ce produit de l'École normale supérieure est d'abord agrégé de philosophie. Il enseignera au lycée de Moulins (centre), puis comme assistant à la Faculté des lettres d'Alger où il découvrira sa vocation de sociologue, à la fin des années 1950.

«Sociologie de l'Algérie» (1958), «Travail et travailleurs en Algérie» (1963), «Le Déracinement» (1964) en témoignent.

Devenu universitaire en France, à Paris et plus brièvement à Lille (nord), il s'intéresse à la formation des élites culturelles et à la fabrique des inégalités sociales, d'où «Les Héritiers», et plus tard «La Reproduction» (1970), «La Distinction» (1979), «Questions de sociologie» (1980) ou encore «Ce que parler veut dire» (1982).

- Critique du néo-libéralisme -

Sa carrière se fait essentiellement à l'École pratique des hautes études (EPHE), rebaptisée École des hautes études en sciences sociales (Ehess). Poursuivie au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui lui attribue sa médaille d'or en 1993, elle s'achèvera au Collège de France où il apprécie sa liberté de ton.

Il crée en 1975 et dirige jusqu'à sa mort le 23 janvier 2002 la revue Actes de la recherche en sciences sociales.

«Il sera resté profondément un intellectuel de service public, qui évitait la proximité avec le pouvoir», témoigne Jean-Louis Fabiani qui a longtemps travaillé avec lui.

Politiquement, il se sentait proche d'un Michel Rocard, Premier ministre entre 1988 et 1991 du socialiste François Mitterrand, mais a refusé d'être assimilé à quelque parti que ce soit. Il avait aussi soutenu en 1980 la candidature éphémère de l'humoriste et comédien Coluche à la présidentielle en France.

Il était en effet très critique des dysfonctionnements de ce qu'il appelait le «champ politique» et de son indispensable compagnon, le «champ médiatique», gagnés selon lui par des préoccupations d'efficacité économique et un néo-libéralisme ravageur pour les classes populaires.

Sa postérité scientifique le place aujourd'hui aux côtés de figures tutélaires de la discipline, le Français Émile Durkheim, l'Allemand Max Weber ou l'Américano-Canadien Erving Goffman.


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.