Deux jours avant son entrée en vigueur, les opposants au pass vaccinal dans la rue

Des manifestants brandissent des pancartes et des drapeaux français lors d'une manifestation contre le pass vaccinal, sur la place du Trocadéro à Paris, le 15 janvier 2022. (Photo, AFP)
Des manifestants brandissent des pancartes et des drapeaux français lors d'une manifestation contre le pass vaccinal, sur la place du Trocadéro à Paris, le 15 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 22 janvier 2022

Deux jours avant son entrée en vigueur, les opposants au pass vaccinal dans la rue

  • A Paris, où quatre manifestations avaient été déclarées, des Gilets jaunes ont défilé dans la matinée entre le square d'Anvers et la place de la Nation
  • D'autres manifestations ont eu lieu dans toute la France. 700 personnes se sont rassemblées à Aix-en-Provence, 950 à Montpellier et 1 200 à Marseille, selon les chiffres de la police

PARIS : Des opposants au pass vaccinal ont défilé dans les rues de plusieurs villes samedi, deux jours avant son entrée en vigueur, réclamant la "liberté" et fustigeant "l'Apartheid" imposé selon eux par le gouvernement entre vaccinés et non vaccinés.

A Paris, où quatre manifestations avaient été déclarées, des Gilets jaunes ont défilé dans la matinée entre le square d'Anvers et la place de la Nation, relayés dans l'après-midi par le mouvement Les Patriotes de Florian Philippot, qui a rassemblé une foule de tous âges, dont des parents accompagnés de leurs enfants, a constaté une journaliste de l'AFP. 

Le cortège de plusieurs centaines de personnes, pour la plupart non masquées, a défilé de la place de Barcelone (16e) vers le ministère de la Santé, dans le 7e arrondissement, portant notamment des pancartes "Liberté", "Vérité" ou "Non à l'Apartheid", des drapeaux français ou arborant la Croix de Lorraine. "Pass vaccinal, résistance totale!" ou "Macron, on t'em...", scandaient les manifestants.

"Je préfère mourir aux portes de la liberté que de mourir dans les enfers de la servitude", proclamait une pancarte, tandis qu'une autre représentait une seringue transperçant Marianne. Un animateur faisait scander "Résistance! Résistance!" ou encore "Liberté! Liberté!"

Parmi les manifestants, Sophie, juriste de 44 ans et Franck, consultant informatique de 56 ans, ont expliqué à l'AFP qu'ils étaient tous les deux vaccinés, mais pas leur fille, car ils s'opposent à la vaccination des enfants et adolescents.

Ils ont expliqué être "anti pass vaccinal mais pas pour Philippot". Pour Franck, "le discours des autorités est incohérent et varie avec le temps, en fonction des contingences", et "on ne sait plus distinguer le vrai du faux". Sophie pour sa part regrette qu'"au moment où le virus est le moins virulent, on mette en place le pass vaccinal, alors qu'on pourrait jouer l'immunité naturelle collective".

 

Près de 40 000 manifestants selon le Ministère de l'Intérieur

Près de 40 000 personnes, dont 5 200 à Paris ont participé samedi aux manifestations contre le pass vaccinal en France, soit une participation en nette baisse par rapport à samedi dernier, selon des chiffres donnés par le ministère de l'Intérieur. 

Samedi dernier, ils étaient 54 000 à défiler dans les rues.

Deux jours avant l'entrée en vigueur du pass vaccinal, 171 actions ont été dénombrées samedi dans le pays pour un total de "près de 38 000 manifestants", a précisé le ministère.

En province, 168 manifestations ont rassemblé au total 32 700 personnes, tandis que les  5 200 manifestants parisiens étaient répartis en trois cortèges.

«une honte»

Même remarque de la part d'un homme se présentant comme un technicien informatique de 40 ans, venu avec son fils de 8 ans, qui dit n'avoir jamais voté pour les extrême mais trouve que Florian Philippot offre un contrepoint, sinon "on entend toujours les mêmes choses".

D'autres manifestations ont eu lieu dans toute la France. 700 personnes se sont rassemblées à Aix-en-Provence, 950 à Montpellier et 1 200 à Marseille, selon les chiffres de la police. 

A Bordeaux, ils étaient 450 selon la police, deux fois moins que la semaine dernière. Parmi eux, Anaëlle, infirmière en congé maternité, pour qui "l'obligation vaccinale est une honte" et qui dénonce "des projets expérimentaux". "Les gens vaccinés tombent malades, à quoi ça sert?". s'interroge-t-elle.

Les manifestants étaient également environ 300 à Lille, dont quelques dizaines de Gilets jaunes, derrière une banderole de tête disant "non à la dictature" et réclamant "une justice sociale, fiscale et écologique". "Finis les tests, finis les masques, on n'en veut plus!" pouvait-on entendre à Strasbourg, (600 participants selon la police).

Le pass vaccinal sera déployé lundi en France. Il faudra alors pouvoir justifier pour les plus de 16 ans d'un statut vaccinal pour accéder aux activités de loisirs, restaurants et bars, foires ou transports publics interrégionaux. Un test négatif ne suffira plus, sauf pour accéder aux établissements et services de santé.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.