Un soldat français tué au Mali en pleine montée des tensions entre Paris et Bamako

Un soldat malien et un soldat français se tiennent de part et d'autre du mât du camp Barkhane avant la cérémonie de remise de la base militaire de Barkhane à l'armée malienne à Tombouctou, le 14 décembre 2021.(AFP)
Un soldat malien et un soldat français se tiennent de part et d'autre du mât du camp Barkhane avant la cérémonie de remise de la base militaire de Barkhane à l'armée malienne à Tombouctou, le 14 décembre 2021.(AFP)
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Publié le Dimanche 23 janvier 2022

Un soldat français tué au Mali en pleine montée des tensions entre Paris et Bamako

  • Le président Emmanuel Macron, chef des armées, a fait part de sa « très vive émotion » en annonçant dimanche le décès du brigadier Alexandre Martin, du 54ème régiment d'artillerie de Hyères
  • Il s'agit du 53e militaire français tué au combat au Sahel depuis 2013 et du premier en 2022

PARIS : Un soldat français a été tué lors d'une attaque au mortier samedi contre le camp de Gao, dans le nord du Mali, dans un contexte d'extrême tension entre Paris et Bamako sur fond de déploiement de mercenaires russes dans ce pays du Sahel.

Le président Emmanuel Macron, chef des armées, a fait part de sa "très vive émotion" en annonçant dimanche le décès du brigadier Alexandre Martin, du 54ème régiment d'artillerie de Hyères (sud de la France).

Il s'agit du 53e militaire français tué au combat au Sahel depuis 2013 et du premier en 2022. Trois l'avaient été l'an dernier, un quatrième soldat étant mort accidentellement.

La force antijihadiste française Barkhane s'étend sur cinq pays du Sahel. De l'ordre de 5.000 hommes à l'été 2021, elle devrait être ramenée à entre 3.500 et 4.000 soldats l'été prochain dans le cadre d'une réorganisation de ses missions.

Le camp de Gao a été la cible samedi peu avant 17H00, heure de Paris (16H00 GMT), de "plusieurs tirs" d'obus de mortiers, partis d'une position située à "cinq à six kilomètres au nord-est", a indiqué le porte-parole de l'état-major des Armées, le colonel Pascal Ianni, à l'AFP.

Le brigadier Martin, grièvement blessé, a "été pris en charge immédiatement par l'antenne chirurgicale sur place mais a succombé à ses blessures", a-t-il précisé.

Neuf autres soldats français ont été "légèrement blessés" mais "leur état n'inspire aucune inquiétude", a précisé l'état-major des Armées dans un communiqué.

« Neutralisation »

L'armée française a "engagé immédiatement des hélicoptères de recherche et d'attaque pour intercepter et neutraliser les assaillants", a poursuivi le colonel Ianni. Un ou plusieurs assaillants ont été tués, a-t-il laissé entendre, sans plus de détails. 

Dans l'immédiat, l'attaque n'a pas pu être attribuée. Elle est survenue dans une zone fréquentée par les jihadistes du GSIM (ou JNIM, nébuleuse jihadiste affiliée à Al-Qaïda).

La ministre des Armées, Florence Parly, "s'incline avec un profond respect devant la mémoire du brigadier Martin, mort pour la France", a annoncé le ministère dans un communiqué.

Le chef d’état-major des Armées, le général Thierry Burkhard, a salué aussi sa mémoire. "Ses pensées accompagnent sa famille et ses frères d’armes, en particulier ceux blessés au cours de cette opération, et tous leurs proches", a déclaré l'état-major.

Alexandre Martin, âgé de 24 ans, était engagé depuis septembre 2015 dans l'armée de Terre. Après des missions en Guyane, en Martinique et à Djibouti, il participait depuis le 19 octobre à l'opération Barkhane. Il était "en concubinage et sans enfant", a précisé l'armée de Terre dans un communiqué.

Quatre soldats français ont déjà été blessés mardi au Burkina Faso lors de l'explosion d'un engin explosif improvisé (IED) au passage de leur véhicule. 

La mort du brigadier intervient alors que les relations exécrables entre la junte au pouvoir à Bamako et Paris posent la question du maintien d'une présence française et européenne au Mali, même si l'option d'un retrait est peu évidente, entre campagne présidentielle et présidence française de l'Union européenne.

« Pousuivre la lutte »

Le président Macron "confirme la détermination de la France à poursuivre la lutte contre le terrorisme dans la région, aux côtés de ses partenaires", a d'ailleurs souligné l'Elysée.

Ces dernières semaines, les putschistes ont franchi l'une après l'autre les lignes rouges fixées par les pays voisins et les partenaires étrangers du Mali: refus d'organiser des élections à brève échéance en vue de rendre le pouvoir aux civils, et recours au sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner, réputé proche du Kremlin, selon les Occidentaux, ce que dément la junte.

Après avoir averti qu'une arrivée de mercenaires russes serait "incompatible" avec le maintien d'une présence française, la France se dit prête à poursuivre la lutte antijihadiste dans ce pays, mais pas à "n'importe quel prix".

L'Union européenne, qui assure des missions de formation au Mali, et les Européens engagés au côté de la France dans la force Takuba sont aussi sur cette ligne. 

"Moscou ne parviendra pas, par l'envoi de mercenaires, à inciter l'Occident à se retirer quasi automatiquement partout où la Russie ne veut pas nous voir", a déclaré samedi la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht.

Les Européens agitent par ailleurs la menace de nouvelles sanctions contre la junte, dans la foulée de celles décrétées par la Cédéao le 9 janvier.

A moins de trois mois du premier tour de la présidentielle française, les candidats se sont emparés du sujet. "Il faut revoir le périmètre de notre action" au Mali, a lancé la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. "Une victime de plus dans notre combat contre le jihad", a renchéri son rival d'extrême-droite Eric Zemmour.

"Nous ne sommes plus compris, notre présence n'est pas bien vue. Donc il faut en sortir et de manière progressive", a lancé de son côté le communiste Fabien Roussel.

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.


L'Australie en deuil après un attentat antisémite qui a fait 15 morts sur une plage de Sydney

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  • Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang
  • "Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique

SYDNEY: L'Australie est en deuil lundi au lendemain d'un attentat antisémite perpétré par un père et son fils qui ont ouvert le feu sur un millier de personnes rassemblées sur une plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, faisant 15 morts, dont une enfant, et 42 blessés.

Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang, une vingtaine d'heures après une tuerie de dix minutes qui a provoqué une onde de choc dans cet immense pays d'Océanie et à l'international.

"Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique.

L'Australie, qui n'avait pas été frappée par une telle tuerie depuis 1996, a mis tous ses drapeaux en berne, a ordonné M. Albanese, qui a proposé aussi une législation encore plus stricte sur les armes à feu.

Dès dimanche, il avait dénoncé "une attaque ciblée contre les juifs australiens, au premier jour de Hanouka", la fête juive des "lumières" qui se tient durant neuf jours en décembre. Et il avait jugé que l'attentat visait "tous les Australiens".

Le chef de la police locale, Mal Lanyon, a précisé que ses enquêteurs avaient "découvert un engin explosif artisanal dans une voiture liée au criminel décédé", l'un des deux tireurs, le père, abattu par la police.

Et son fils, grièvement blessé, a fait l'objet d'une enquête du renseignement australien en 2019 pour des liens avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a révélé la chaîne publique australienne ABC.

"Dix minutes" 

L'attentat a meurtri dimanche vers 18H45 (07H45 GMT) l'immense plage de Bondi, la plus connue d'Australie et à l'étranger, envahie par des milliers de promeneurs, nageurs et surfeurs en ce début d'été austral.

"Nous avons entendu les coups de feu (...) Dix minutes de détonations incessantes", a déclaré à l'AFP Camilo Diaz, étudiant chilien de 25 ans.

Timothy Brant-Coles, touriste britannique, a confié à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques".

"C'est allé très vite", a confié aussi à l'AFP un Français de 23 ans, Alban Baton, qui s'est réfugié dans la chambre froide d'une épicerie.

Les assaillants étaient Sajid Akram, 50 ans, entré grâce à un visa en Australie en 1998 et qui avait un permis pour le port de six armes, et son fils Naveed Akram, 24 ans, né dans le pays, selon la police de la Nouvelle-Galles-du-Sud, Etat dont Sydney est la capitale.

Le père a été abattu par des policiers, le fils est hospitalisé dans un état critique, selon la police et la presse.

Sur la colline verdoyante surplombant la plage, un journaliste de l'AFP a vu lundi encore une poussette, des sacs et des serviettes laissés par les gens qui ont couru se mettre à l'abri. Depuis la nuit de dimanche à lundi, ce quartier d'habitude très animé a été bouclé.

"Héros" 

Le Premier ministre Albanese, tout comme le président américain Donald Trump, ont salué des "héros" qui sont intervenus dimanche.

Une vidéo virale sur les réseaux sociaux montre un homme sur un parking se précipiter par derrière sur un assaillant, l'agripper et lui arracher son arme, avant de le mettre en joue et de le faire fuir.

Nombre de dirigeants mondiaux ont condamné avec force un attentat qui a tué 15 personnes âgées de dix ans pour une fillette, à 87 ans, un Français de 27 ans, Dan Elkayam, un rabbin de 41 ans né à Londres, Eli Schlanger, et Alex Kleytman, un survivant de la Shoah né en UKraine.

On compte au moins 42 blessés.

Donald Trump a fustigé un attentat "purement antisémite".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que "l"Europe se tenait aux côtés de l'Australie et des communautés juives partout dans le monde".

En Israël, le président Isaac Herzog a parlé d'une "attaque très cruelle contre des juifs" perpétrée par "d'ignobles terroristes".

Son Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dénonce la résurgence de l'antisémitisme dans le monde depuis le massacre du 7 octobre 2023 et la guerre dans la bande de Gaza, a fustigé un "cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n'agissent pas".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont fait part de leur solidarité.

Le Conseil national des imams australien a appelé "tous les Australiens, y compris la communauté musulmane australienne, à se serrer les coudes dans l'unité, la compassion et la solidarité".

Une série d'attaques antisémites a semé la peur chez les juifs d'Australie depuis plus de deux ans et Canberra a accusé Téhéran d'être à l'origine de deux de ces actes et a expulsé il y a quatre mois l'ambassadeur iranien.

 

 


Tirs sur la plage de Bondi à Sydney, deux suspects arrêtés

La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
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  • "Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle
  • "Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance

SYDNEY: La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant".

Un témoin, un touriste britannique, a raconté à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir" sur cette plage, la plus célèbre d'Australie, prise d'assaut durant le week-end par des foules de touristes, nageurs et surfeurs.

"Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle.

"Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud.

La police de l'Etat a annoncé sur les réseaux sociaux que deux suspects avaient été interpellés, sans plus de détails.

Selon le journal Sydney Morning Herald, un tireur présumé a été atteint par balles par la police et un autre a été arrêté.

"Les scènes à Bondi sont choquantes et bouleversantes", a écrit le Premier ministre australien Anthony Albanese dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. "Mes pensées vont à toutes les personnes affectées", a-t-il ajouté.

La police avait initialement annoncé un "incident en cours" sur la plage et ordonné au public d'éviter le secteur et de "se mettre à l'abri".