Matières premières: une année 2022 «incertaine», poursuite des tensions sur le fret

Une centrale électrique au charbon à Datong, dans la province du Shanxi, dans le nord de la Chine, le 3 novembre 2021. (Photo, AFP)
Une centrale électrique au charbon à Datong, dans la province du Shanxi, dans le nord de la Chine, le 3 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 27 janvier 2022

Matières premières: une année 2022 «incertaine», poursuite des tensions sur le fret

  • Les explications sont initialement climatiques: une sécheresse en Chine a affecté sa production hydroélectrique, l'Europe a manqué de vent pour sa production éolienne
  • Mais ce sont surtout les tensions entre l'Europe et la Russie autour du gazoduc Nordstream II et l'augmentation des prix du GNL en Asie qui sont à l'origine de la flambée des prix du gaz

PARIS : Après les flambées des prix des matières premières en 2021, l'année 2022 s'annonce très incertaine, entre les tensions géopolitiques en Ukraine, l'appétit de la Chine pour les importations agricoles, et la "certitude" d'une poursuite de la crise des conteneurs, indiquent les prévisions annuelles du cercle CyclOpe parues jeudi.

En 2021, l'ensemble des matières premières analysées par le CyclOpe, baromètre des marchés mondiaux des matières premières, ont flambé, à l'exception des cours de la viande de porc qui ont reculé en Chine et en Europe.

Côté énergie, si en 2021, les cours du pétrole ont "pansé leurs plaies", ceux du gaz ont "quadruplé en moyenne", avec un indice CyclOpe qui a gagné 397 points. "Actuellement, le gaz naturel vaut deux fois plus cher que le pétrole en équivalence thermique" relève pour l'AFP Philippe Chalmin, professeur à l'université Paris-Dauphine, qui préside CyclOpe.

Les explications sont initialement climatiques: une sécheresse en Chine a affecté sa production hydroélectrique, l'Europe a manqué de vent pour sa production éolienne. Mais ce sont surtout les tensions entre l'Europe et la Russie autour du gazoduc Nordstream II et l'augmentation des prix du GNL (gaz naturel liquiéfié) en Asie qui sont à l'origine de la flambée des prix du gaz, souligne le rapport.

Sur le gaz, "il ne faut pas s'attendre, même à moyen terme aux prix qui prévalaient en 2019, et ce d'autant plus que la transition énergétique se poursuivra" indique le CyclOpe, en pointant la Russie, "experte dans le grand jeu diplomatique" qui a "joué l'arme du gaz" aussi bien vis-à-vis "de l'Europe" que de "la Chine".

"Si nous avions le pire, si la Russie envahissait l'Ukraine, le baril de pétrole exploserait le plafond, et il y aurait une pénurie de gaz à prévoir en Europe" relève M. Chalmin.

L'an passé, la hausse moyenne de l'indicateur global du CyclOpe couvrant l'évolution de la moyenne des prix d'une quarantaine de matières premières stratégiques (de l'acier au zyrconium, en passant par aluminium, cacao, café, charbon, fer, gaz, laine, or ou soja), était de 49 points.

Soit plus du double de ce que les analystes de CyclOpe eux-mêmes avaient prévu en début d'année (+19 points). Une hausse inégalée "depuis la crise financière de 2007", a indiqué M. Chalmin.

«Grande panne logistique»

"Personne n'avait vu venir la crise énergétique actuelle, débutée par le gaz", qui a coïncidé avec une "grande panne logistique" mondiale et une flambée "d'un tiers" des prix agricoles et alimentaires mondiaux, par rapport à 2020, a-t-il détaillé.

Globalement pour 2022, hors événement géopolitique ou climatique majeur, "et en prenant pour hypothèse un atterrissage en douceur de la crise du Covid", le CyclOpe s'attend à un retour à la normale, voire à des baisses de prix sur certains produits en raison notamment du ralentissement de la croissance chinoise. Au total, il prévoit que la hausse des prix des matières premières sera limitée à 4% en moyenne.

Mais il s'agit d'une "année pleine d'incertitudes", a averti M. Chalmin, et "un peu plus que les autres années".

Côté agricole et alimentaire, le CyclOpe souligne que "les risques d'instabilité sociale sont redevenus une réalité" avec l'envolée des prix alimentaires. Mais pour les grands pays importateurs (Algérie, Egypte, Nigeria, Indonésie), la facture de 2021 a pu être financée par l'augmentation des recettes liées au pétrole et surtout au gaz.

Les fortes hausses des denrées alimentaires l'an passé sont dues essentiellement à la Chine, devenue en 2021 le premier importateur mondial de céréales en augmentant notamment de 152% ses achats de maïs, ce qui en retour a fait grimper les cours.

Concernant la crise du fret maritime, "aucun signe d'amélioration" n'est discerné. "Au contraire, les goulots d'étranglement se renforcent avec l'expansion d'Omicron", note l'analyse.

"Début janvier 2022, 11,5 millions de conteneurs étaient en attente dans les 13 plus importants ports de la planète", selon le rapport, qui prévoit que les "taux de fret des conteneurs resteront élevés" en 2022, avec des délais qui "ne commenceront à se réduire que si la pandémie régresse fortement en Asie".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.