Référendum en Nouvelle-Calédonie: participation en hausse à la mi-journée

Entre 7 et 10.000 personnes, selon les estimations, sont rassemblées dans le village de La Foa en Nouvelle-Calédonie, le 17 avril 2004 pour le meeting du RPCR (Rassemblement pour la Calédonie dans la République) (Photo, AFP/Archives)
Entre 7 et 10.000 personnes, selon les estimations, sont rassemblées dans le village de La Foa en Nouvelle-Calédonie, le 17 avril 2004 pour le meeting du RPCR (Rassemblement pour la Calédonie dans la République) (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Dimanche 04 octobre 2020

Référendum en Nouvelle-Calédonie: participation en hausse à la mi-journée

  • En mai 2018, Emmanuel Macron soulignait que « la France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie »
  • En cas de victoire du « non », un troisième référendum est possible d'ici à 2022

NOUMÉA : Les bureaux de vote de Nouvelle-Calédonie, archipel stratégique de 270.000 habitants dans le Pacifique-sud, ont ouvert dimanche pour un deuxième référendum destiné à choisir entre la France et l'indépendance.

Près de 180.598 électeurs de cet archipel français, colonisé en 1853 et disposant d'importantes réserves de nickel, ont jusqu'à 18H00 (09H00 à Paris) pour se rendre dans l'un des 294 bureaux de vote et dire s'ils veulent « que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ».

Dans ce territoire à 18.000 km de Paris, qui représente l'un des derniers bastions de souveraineté européenne dans la zone après le Brexit, un premier scrutin avait vu le 4 novembre 2018 les pro-français l'emporter par 56,7% des voix.

Dans de nombreux bureaux de vote à Nouméa, il fallait plusieurs heures d'attente avant de pouvoir gliser son bulletin dans l'urne.  

Daniela, est arrivée parmi les premiers, avant 7H30. « Je viens voter maintenant, parce que je pense qu'il y aura du monde. La dernière fois il y avait des heures d'attente », explique cette Polynésienne.

« Je vote "non" car la France a toujours été là pour nous, elle le restera j'espère », a-t-elle ajouté. Mais quelque soit le résultat, « la première chose que l'on veut pour notre pays c'est la paix ».  

Tous les habitants du Caillou ne peuvent pas s'exprimer: le corps électoral de ce scrutin sensible est conditionné à plusieurs critères, comme justifier d'une résidence continue en Nouvelle-Calédonie depuis au moins le 31 décembre 1994, être natif de l'archipel ou relever du statut civil coutumier kanak.

Calédonien depuis « plusieurs dizaines d'années », Carl Leclerc a lui fait son choix depuis longtemps: « Ce choix c'est non, c'est de rester dans la France », assure ce gérant de société de 50 ans, car « il n'y a aucune réponse au niveau des indépendantistes sur notre devenir, c'est "on verra on verra" ».

« On peut gérer notre pays sans problème », répond Willi Cejo, maraîcher kanak de 23 ans. Mais si le "non" gagne à nouveau, « on luttera pacifiquement jusqu'au bout ». « Lors du premier référendum, on était quand même joyeux, parce qu'on a été à "ça" de l'emporter ».

Participation en hausse à la mi-journée

Le taux de participation au référendum sur l'indépendance en Nouvelle-Calédonie, petit territoire français du Pacifique, s'élevait à la mi-journée à 49,40%, selon le Haut-commissariat, en nette hausse, avec 8 points de plus par rapport au premier référendum de 2018.

Les 304 (bien 304) bureaux de vote ont ouvert dimanche à 08H00 (22H00 à Paris) pour un deuxième référendum d'autodétermination, après celui du 4 novembre 2018, qui a vu la victoire du Non à l'indépendance à 56,7%.

Lors de la première consultation, la participation à la mi-journée, déjà considérée comme élevé, s'établissait à 41,81%. 

La consultation, se déroule sans mesure barrière ni masque, puisque l'archipel est exempt de Covid-19, grâce à une réduction drastique des vols internationaux et une quarantaine obligatoire pour tout arrivant.

Ce référendum, comme le premier, s'inscrit dans un processus de décolonisation entamé en 1988 par les accords de Matignon, signés par l'indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou et le loyaliste Jacques Lafleur, après plusieurs années de quasi guerre civile entre Kanaks, peuple premier, et Caldoches, d'origine européenne.

Ces affrontements avaient culminé avec la prise d'otages et l'assaut de la grotte d'Ouvéa en mai 1988 (25 morts). 

Injustices sociales

Ces accords, consolidés dix ans plus tard par l'accord de Nouméa, ont institué un rééquilibrage économique et géographique en faveur des Kanaks et un partage du pouvoir politique, même si les inégalités sociales restent importantes.

Aucun sondage n'a été réalisé mais les observateurs jugent une victoire du « oui » peu probable. 

Mais l'écart (18.000 voix en 2018) entre les deux camps pourrait se resserrer. « Il y a des endroits où on peut encore aller chercher des abstentionnistes (33.000) », notamment « aux Iles Loyauté », très favorables au camp indépendantiste, selon le docteur en géopolitique Pierre-Christophe Pantz.

Tenu à l'impartialité, Emmanuel Macron s'exprimera après le résultat, dimanche à 13h00 heure depuis l'Elysée. En mai 2018, il avait souligné que « la France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie ». 

Le Premier ministre Jean Castex réunira de son côté « les acteurs politiques calédoniens au lendemain » de la consultation. 

Garant de la bonne tenue du scrutin, le gouvernement ne peut pas prendre position. Mais les responsables de plusieurs partis (LREM, LR, RN et UDI) ont dit leur souhait de voir le Caillou rester Français.

En cas de victoire du « non », un troisième référendum est possible d'ici à 2022. Une option que refusent déjà les loyalistes mais que les indépendantistes disent vouloir mettre très rapidement en oeuvre.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.