En Autriche, les services secrets en alerte face à des «anti-vax» sans frontières

Des manifestants lors d'un rassemblement organisé par le parti d'extrême droite autrichien FPOe contre les mesures prises pour freiner la pandémie, sur la place Heldenplatz à Vienne, Autriche le 20 novembre 2021. (Photo, AFP)
Des manifestants lors d'un rassemblement organisé par le parti d'extrême droite autrichien FPOe contre les mesures prises pour freiner la pandémie, sur la place Heldenplatz à Vienne, Autriche le 20 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 28 janvier 2022

En Autriche, les services secrets en alerte face à des «anti-vax» sans frontières

  • Le projet a déclenché une vague de manifestations massives à Vienne qui a vu affluer de nombreux étrangers, venus notamment de l'Allemagne ou de la Suisse voisines
  • De la France aux Pays-Bas, de l'Allemagne à la Belgique, plusieurs pays européens ont été secoués par des manifestations parfois violentes au cours des derniers mois

VIENNE : Une tendance "très inquiétante": le nouveau patron des renseignements intérieurs autrichiens s'alarme de la radicalisation des militants opposés aux vaccins et restrictions anti-Covid, qui n'hésitent pas à traverser les frontières pour "répandre leur idéologie extrémiste".

Le pays alpin est un terrain propice du fait de l'instauration de la vaccination obligatoire à compter du 4 février, explique Omar Haijawi-Pirchner, 41 ans, dans un entretien à l'AFP, le premier accordé à la presse étrangère.

Le projet a déclenché une vague de manifestations massives à Vienne qui a vu affluer de nombreux étrangers, venus notamment de l'Allemagne ou de la Suisse voisines.

"Beaucoup d'activistes sont fortement radicalisés" et profitent de ces moments de rencontre pour "tenir des réunions et bâtir un réseau" avec "leurs partenaires d'extrême droite", sur fond d'"antisémitisme", souligne cet ancien policier.

Ils propagent leurs idées de capitale en capitale, au gré des mouvements de ras-le-bol contre les restrictions sanitaires.

De la France aux Pays-Bas, de l'Allemagne à la Belgique, plusieurs pays européens ont été secoués par des manifestations parfois violentes au cours des derniers mois.

En Autriche, "nous constatons des menaces sur des infrastructures critiques", assure M. Haijawi-Pirchner, citant parmi les cibles les médias, les politiciens et le personnel de santé.

Les autorités ont d'ailleurs récemment mis en place des périmètres de protection autour des hôpitaux, centres de tests et de vaccination par peur de débordements.

Scandales en série

Omar Haijawi-Pirchner, de père d'origine jordanienne et de mère autrichienne, a pris la tête des services de renseignements en décembre après une carrière dans la police.

Sa tâche: redorer l'image d'une agence ternie par une série de scandales liés à la Russie.

L'ex-BVT, rebaptisée DSN (Direction de la sûreté nationale et du renseignement), a été complètement réorganisée pour tenter de faire oublier ce que son nouveau responsable appelle pudiquement des "incidents".

Début 2018, les services alliés avaient limité leur coopération avec l'Autriche, un pays neutre, non membre de l'OTAN, par crainte de fuites vers Moscou.

Ils jugeaient sa fiabilité affectée après l'arrivée au ministère de l'Intérieur de l'élu d'extrême droite Herbert Kickl, dont la formation FPÖ était liée par un partenariat avec le parti Russie unie de Vladimir Poutine.

Le ministre avait provoqué un scandale national en faisant perquisitionner, à peine entré en fonctions, le siège du BVT et de nombreux documents sensibles avaient été saisis.

L'Autriche a aussi été secouée par d'embarrassantes affaires d'espionnage au profit de Moscou impliquant un colonel, d'anciens agents secrets ou encore un haut diplomate.

Depuis son arrivée, M. Haijawi-Pirchner a multiplié "les échanges avec les partenaires" d'autres pays pour rétablir petit à petit "la confiance".

"Nous avons conscience" que ce processus prendra "des mois, voire des années", dit-il.

L'agence doit aussi combler ses lacunes dans la lutte antiterroriste.

L'enquête sur l'attentat islamiste de Vienne en novembre 2020 avait révélé des défaillances: le BVT n'avait pas réagi malgré plusieurs avertissements des services de secrets voisins dans les mois précédant le drame.

Les conservateurs avaient alors accusé l'extrême droite d'avoir "bousillé" l'institution lors de son passage aux manettes, rendant l'Autriche vulnérable.

M. Haijawi-Pirchner assure que la communication entre les services a depuis été améliorée pour éviter pareille bévue.

"Nous ne pouvons pas prévenir une attaque terroriste à 100%, mais le DSN est désormais mieux armé", promet-il.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.