Mali: acculée par la junte, la France s'interroge sur les modalités de sa présence

Un militaire ivoirien assure la sécurité à l'arrivée du Premier ministre ivoirien Patrick Achi lors du lancement d'un vaste plan d'aide à la jeunesse dans les régions frontalières du Mali et du Burkina Faso où des groupes jihadistes tentent de recruter, à Tougbo, le 22 janvier 2022.(AFP)
Un militaire ivoirien assure la sécurité à l'arrivée du Premier ministre ivoirien Patrick Achi lors du lancement d'un vaste plan d'aide à la jeunesse dans les régions frontalières du Mali et du Burkina Faso où des groupes jihadistes tentent de recruter, à Tougbo, le 22 janvier 2022.(AFP)
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Publié le Vendredi 28 janvier 2022

Mali: acculée par la junte, la France s'interroge sur les modalités de sa présence

  • Depuis six mois, la France a entamé une réarticulation de son dispositif militaire au Mali, en quittant ses trois bases les plus au nord
  • Les relations sont devenues exécrables entre les Européens et la junte malienne

PARIS : Entravés dans leur action militaire antijihadiste au Mali par une junte de plus en plus hostile, la France et ses partenaires européens ne peuvent "pas rester en l'état" dans ce pays, a prévenu Paris vendredi, confirmant le climat d'incertitude dans la région.

"Vu la rupture du cadre politique et du cadre militaire (au Mali), nous ne pouvons pas rester en l'état", a averti le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur la radio RTL, en déplorant des "entraves" croissantes à la mission des "forces européennes, françaises, internationales".

Les relations sont devenues exécrables entre les Européens et la junte malienne.

Celle-ci est accusée d'avoir fait appel aux services du sulfureux groupe de mercenaires russes Wagner - ce qu'elle dément -. Elle a remis en cause les accords de défense liant Bamako à Paris et vient d'exiger des forces danoises, venues grossir les rangs du groupement européen de forces spéciales Takuba, de quitter le pays. Une "humiliation", jugent plusieurs sources françaises proches du dossier.

Toutefois, une éventuelle reconfiguration du dispositif antijihadiste militaire français et européen sera "une décision collective" après "des discussions et avec nos partenaires africains et avec nos partenaires européens", a prudemment souligné le chef de la diplomatie française, sans prononcer le mot de retrait.

Réponse cinglante du ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop : "Le Mali non plus n'exclut rien par rapport à ces questions si ça ne prend pas en compte nos intérêts", a-t-il dit à Radio France Internationale et France 24.

Quant à demander le départ des troupes françaises, "cette question n'est pas pour le moment sur la table", a-t-il dit. Cependant, "si une présence à un moment donné est jugée contraire aux intérêts du Mali, nous n'hésiterons pas à nous assumer, mais nous n'en sommes pas là".

Depuis six mois, la France a entamé une réarticulation de son dispositif militaire au Mali, en quittant ses trois bases les plus au nord. Ses effectifs, de plus de 5.000 militaires au Sahel l'été dernier, ont décru avec l'objectif affiché de n'en garder que 2.500 à 3.000 d'ici 2023.

Une réduction de voilure compensée par l'arrivée de renforts européens au sein du groupement de forces spéciales Takuba, créé à l'initiative de Paris pour partager le fardeau antijihadiste au Mali et recentrer les efforts sur l'accompagnement au combat des soldats maliens.

Recherche de consensus européen 

Symbole d'une Europe de la défense chère à Emmanuel Macron, ce groupement est aujourd'hui dépendant du bon vouloir de la junte malienne pour exister.

Vendredi s'est tenue une visioconférence entre la dizaine de pays européens participant à Takuba, qui rassemble actuellement 800 militaires au Mali. En pleine présidence française de l'Union européenne et à trois mois de l'élection présidentielle française, la mort de l'opération constituerait un cuisant revers.

Mais la France reste soucieuse de présenter un front européen uni sur la question. Une manière d'éviter la comparaison avec l'Afghanistan, dont les Etats-Unis se sont retirés l'été dernier sans concertation avec leurs alliés.

En façade, Paris temporise. Mais en coulisses la fébrilité est palpable. Les obstructions de la junte, qui surfe sur un sentiment anti-français croissant dans la sous-région, pourraient finir par poser la question d'un retrait français du Mali, où Paris est engagé militairement depuis 2013, au prix de 48 morts (53 au Sahel) et de milliards d'euros.

Le désengagement des militaires français au Mali "prendra des mois, si tant est que ce soit décidé", mais ce n'est "pas à l'ordre du jour à ce stade", a commenté l'état-major. "A aucun moment les autorités maliennes ne nous ont dit +nous ne voulons plus des forces françaises+".

Sur le terrain, les groupes jihadistes affiliés, selon les zones, à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique, ont conservé un fort pouvoir de nuisance malgré l'élimination de nombreux chefs. Et les violences se sont propagées au Burkina Faso et au Niger voisins, avant de descendre vers le sud, dans le nord de la Côte d'Ivoire, du Bénin et du Ghana.

La France réaffirme à cet égard sa détermination à combattre terrorisme qui "s'est diffusé dans toute la région (...), avec tous ceux qui veulent bien le combattre avec nous", a fait valoir M. Le Drian.

De sources concordantes, des réflexions sont en cours sur la création d'un poste de commandement français pour superviser les activités de coopération militaire en Afrique de l'Ouest.


Trump dévoile des investissements pour alimenter l'IA en électricité

Le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent, le sénateur américain Dave McCormick (R-PA), le président américain Donald Trump, le PDG du groupe Blackstone Jon Gray et la présidente et directrice des investissements de Google Ruth Porat assistent au sommet de l'énergie et de l'innovation de Pennsylvanie sur le campus de l'université Carnegie Mellon à Pittsburgh, en Pennsylvanie, le 15 juillet 2025. (AFP)
Le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent, le sénateur américain Dave McCormick (R-PA), le président américain Donald Trump, le PDG du groupe Blackstone Jon Gray et la présidente et directrice des investissements de Google Ruth Porat assistent au sommet de l'énergie et de l'innovation de Pennsylvanie sur le campus de l'université Carnegie Mellon à Pittsburgh, en Pennsylvanie, le 15 juillet 2025. (AFP)
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  • Donald Trump a annoncé mardi des investissements d'entreprises privées dans l'énergie et les infrastructures en Pennsylvanie, Etat industriel de l'est des Etats-Unis
  • Le secteur des technologies s'est jeté à corps perdu dans le développement de l'IA générative, mais craint que les besoins massifs en électricité ne puissent être satisfaits par l'infrastructure existante

Pittsburgh, États-Unis: Donald Trump a annoncé mardi des investissements d'entreprises privées dans l'énergie et les infrastructures en Pennsylvanie, Etat industriel de l'est des Etats-Unis, au moment où le secteur de la tech est confronté aux besoins toujours croissants en électricité de l'intelligence artificielle (IA).

En tout, plusieurs organisations vont injecter environ 92 milliards de dollars dans des projets de centres de données (36 milliards) et de sites de production d'énergie (56 milliards).

Le secteur des technologies s'est jeté à corps perdu dans le développement de l'IA générative, mais craint que les besoins massifs en électricité ne puissent être satisfaits par l'infrastructure existante, en particulier aux Etats-Unis.

L'IA générative demande d'énormes capacités de calcul informatique, principalement pour faire fonctionner les processeurs voraces en énergie de Nvidia, cette entreprise californienne de puces électroniques devenue la plus grosse capitalisation boursière au monde en surfant très tôt sur la vague de l'IA.

Les autorités américaines s'attendent à ce que d'ici à 2028, les besoins en électricité des entreprises de la tech pour l'IA soient équivalents à ceux de 5 millions de foyers.

"Nous sommes ici aujourd'hui parce que nous pensons que c'est le destin de l'Amérique de dominer toutes les industries et d'être la première dans toutes les technologies, y compris la première super puissance au monde dans l'IA", a déclaré Donald Trump sur scène.

"Et nous sommes largement en avance sur la Chine, je dois le dire. Et les usines arrivent, la construction commence", a ajouté le président américain, lors du premier Sommet sur l'énergie et l'innovation de Pennsylvanie à l'université Carnegie Mellon de Pittsburgh.

- Rester "leader" -

Parmi les groupes présents, Google a annoncé un investissement sur deux ans de 25 milliards de dollars dans des centres de données et infrastructures d'IA dans des Etats du nord-est du pays, ainsi que 3 milliards de dollars pour moderniser deux centrales hydroélectriques en Pennsylvanie.

"Nous soutenons l'appel clair et urgent du président Trump à investir dans les infrastructures, les technologies et la production d'énergie nécessaires à l’essor de l'IA, afin que les États-Unis restent leader dans ce domaine", a déclaré Ruth Porat, directrice des investissements d'Alphabet et Google.

"Alors que les États-Unis et la Chine se livrent une course pour dominer la guerre de l’intelligence artificielle, les géants technologiques investissent massivement pour gagner des parts dans cette quatrième révolution industrielle", a commenté l'analyste Dan Ives de Wedbush.

Il estime qu'environ 15 % des budgets informatiques sont désormais réservés à l'IA ou influencés par cette technologie.

D'autres entreprises technologiques, sociétés énergétiques et firmes financières étaient présentes à Pittsburgh, dont Blackstone, qui a aussi promis 25 milliards de dollars pour des centres de données et infrastructures.

Les groupes comptent en outre investir dans des programmes d'apprentissage.

Pour le sénateur républicain David McCormick, ces investissements sont d'une "importance énorme" pour son Etat de Pennsylvanie, mais ils sont aussi "cruciaux pour le futur du pays".

- Course avec Pékin -

Ses déclarations reflètent la tendance partagée par les deux bords politiques à Washington que les Etats-Unis doivent en faire davantage pour ne pas perdre du terrain face à la Chine dans cette course à l'intelligence artificielle.

"Si les Etats-Unis ne mènent pas cette révolution sous nos propres conditions, nous céderons le contrôle de notre infrastructure, de nos données, de notre leadership, et de notre mode de vide à la Chine communiste", a déclaré le sénateur McCormick dans une tribune à Fox News.

Donald Trump a lancé le projet "Stargate" en janvier, qui vise jusqu'à 500 milliards de dollars d'investissements dans les infrastructures d'IA.

La firme japonaise d'investissements dans la tech SoftBank, ainsi que les entreprises américaines de la Silicon Valley OpenAI (ChatGPT) et Oracle, ont décidé d'investir 100 milliards de dollars dans la phase initiale du projet.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a fait machine arrière sur de nombreuses réglementations adoptées sous Joe Biden pour cadrer le développement des puissants algorithmes d'IA et limiter les exportations de certaines technologies avancées à des pays alliés.

Le président américain devrait dévoiler son propre programme-cadre pour le développement de l'intelligence artificielle au cours du mois de juillet.


Volodymyr Zelensky procède à un remaniement gouvernemental en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP)
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  • La nouvelle cheffe du gouvernement sera Ioulia Svyrydenko, actuelle ministre de l'Économie, qui s'est illustrée par la finalisation de l'accord sur les minerais avec Washington.
  • Le président Zelensky a également annoncé la nomination de Roustem Oumerov, actuel ministre de la Défense et membre de l'équipe de négociations avec la Russie, au poste d'ambassadeur à Washington.

KIEV, UKRAINE : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé son intention de remanier son gouvernement, notamment en remplaçant le Premier ministre et le ministre de la Défense, afin d'insuffler un nouvel élan après plus de trois ans et demi d'invasion russe.

Cette réorganisation, qui inclut des figures loyales à M. Zelensky, est marquée par plusieurs points notamment les négociations avec Moscou en vue d'un cessez-le-feu sont dans l'impasse ; les États-Unis promettent un soutien renouvelé à Kiev. 

Une Première ministre aux solides connexions américaines

La nouvelle cheffe du gouvernement sera Ioulia Svyrydenko, actuelle ministre de l'Économie, qui s'est illustrée par la finalisation de l'accord sur les minerais avec Washington. Les négociations houleuses de cet accord avaient failli mettre en péril les relations entre les deux pays.

« Elle a été le personnage-clé, menant les négociations seule. Elle a réussi à éviter l'échec », a déclaré à l'AFP Timofï Mylovanov, un ex-ministre de l'Économie qui avait recruté Mme Svyrydenko dans son équipe.

Les analystes s'accordent à dire qu'elle a gagné le respect de ses partenaires américains, y compris des vétérans de la politique en poste.

« L'Ukraine est actuellement une priorité pour M. Trump et son administration. Svyrydenko a fait ses preuves et continuera à le faire », a estimé l'analyste politique Volodymyr Fessenko.

Âgée de seulement 39 ans, Mme Svyrydenko a également gagné la confiance du milieu des affaires ukrainien grâce à sa gestion de l'économie de guerre du pays, estime Andy Hunter, président de la Chambre de commerce américaine en Ukraine.

« Nous avons jusqu'à présent entretenu une relation de confiance, transparente et collaborative », a-t-il déclaré à l'AFP. 

Un nouvel ambassadeur pour les États-Unis 

Le président Zelensky a également annoncé la nomination de Roustem Oumerov, actuel ministre de la Défense et membre de l'équipe de négociations avec la Russie, au poste d'ambassadeur à Washington.

« L'Ukraine a besoin d'une dynamique plus positive dans ses relations avec les États-Unis, ainsi que de prendre de nouvelles mesures dans la gestion de notre secteur de la défense », a déclaré M. Zelensky à M. Oumerov lors d'une réunion la semaine dernière.

Donald Trump a vertement critiqué l'aide de plusieurs dizaines de milliards de dollars accordée par son prédécesseur Joe Biden à l'Ukraine, mais a finalement autorisé les États membres de l'OTAN à faire des achats d'armement au nom de Kiev.

La nomination de M. Oumerov « ne signifie qu'une chose. La question fondamentale dans les relations entre les États-Unis et l'Ukraine est celle de l'armement », a estimé Volodymyr Fessenko.

« Les approvisionnements en armes sont le problème numéro un. Le deuxième est celui des négociations pour mettre fin à la guerre. M. Oumerov a été impliqué dans les deux », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre sortant, Denys Chmygal, un technocrate sans prétention, prendra la tête du ministère de la Défense, a annoncé M. Zelensky.

Un contrôle présidentiel accru ? 

Ses rivaux l'accusent depuis longtemps de chercher à consolider son pouvoir et certains médias critiques ne voient dans la nomination de Mme Svyrydenko qu'une nouvelle étape de ce processus.

Elle est en effet considérée comme loyale à Andriï Iermak, le directeur de cabinet très influent de M. Zelensky.

Un article du très respecté journal indépendant Ukrainska Pravda décrit ce remaniement comme un « renforcement du chef du cabinet présidentiel — si c'est encore possible ».

« Il est évident que l'influence du cabinet présidentiel va croître », a déclaré à l'AFP le député de l'opposition Mykola Kniajytsky.

« Les autorités poursuivent une politique de centralisation et refusent le dialogue », a-t-il accusé.

Et maintenant ? 

Ioulia Svyrydenko a fait du renforcement de l'économie, de l'augmentation de la production d'armes et de l'expansion des programmes sociaux ses priorités gouvernementales.

Selon M. Fessenko, la nomination de Denys Chmygal au ministère de la Défense devrait « remettre de l'ordre » dans cette institution ébranlée par des scandales de corruption à répétition.

Les législateurs et les commentateurs politiques s'attendent à ce que le Parlement entérine la démission du gouvernement mercredi et approuve la nouvelle administration le lendemain. Ils anticipent également d'autres changements dans le nouveau gouvernement, notamment au ministère de l'Énergie. 


Finance: Londres promet de déréguler pour attirer les entreprises internationales dans la City

Rachel Reeves, chancelière de l'Échiquier britannique, prononce son discours lors du dîner des services financiers et professionnels, organisé par le Lord Mayor de la ville de Londres, à Mansion House, dans la ville de Londres, le 15 juillet 2025. (AFP)
Rachel Reeves, chancelière de l'Échiquier britannique, prononce son discours lors du dîner des services financiers et professionnels, organisé par le Lord Mayor de la ville de Londres, à Mansion House, dans la ville de Londres, le 15 juillet 2025. (AFP)
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  • La ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, a promis mardi aux banques et aux marchés de déréguler le secteur pour tenter de redonner du souffle à l'économie britannique et séduire les entreprises étrangères
  • Si les annonces de la Chancelière mardi sont applaudies par la City, les professionnels de la finance craignent que celle-ci ne choisisse alors de cibler les banques ou les contribuables les plus riches

LONDRES: La ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, a promis mardi aux banques et aux marchés de déréguler le secteur pour tenter de redonner du souffle à l'économie britannique et séduire les entreprises étrangères.

"J'ai placé les services financiers au coeur de la mission de croissance de ce gouvernement", car sans eux le pays "ne peut pas réussir", a assuré dans un discours Mme Reeves, dont le gouvernement peine à concrétiser sa promesse de relancer l'économie.

La Chancelière de l'Echiquier, de son titre officiel, s'est exprimée mardi soir lors d'un discours très attendu par les milieux financiers à Mansion House, la résidence officielle du lord-maire de la City de Londres, puissant centre financier britannique.

Sa position n'est pas nouvelle: Mme Reeves avait déjà dit en novembre dernier, dans son premier "discours de Mansion House", vouloir favoriser la prise de risque dans les services financiers au Royaume-Uni, jugeant que la réglementation post-crise financière était "allée trop loin" et bridait la croissance.

Les réformes dites "de Leeds" annoncées mardi vont dans le même sens.

Le gouvernement compte notamment créer un service dédié pour "courtiser activement les sociétés de services financiers internationales", selon un communiqué diffusé plus tôt mardi, avec l'objectif de devenir "la destination numéro un des sociétés de services financiers d'ici 2035".

Le Trésor et les régulateurs du secteur ont lancé plusieurs autres chantiers de réforme, visant à autoriser les banques à prêter davantage aux particuliers pour un achat immobilier, à revenus équivalents, simplifier les règles d'introduction en Bourse ou encore assouplir le régime de responsabilité des hauts dirigeants.

Londres, qui a déjà annoncé ces derniers mois l'assouplissement de règles régissant les fonds de pension pour dégager des milliards d'investissement, veut aussi réformer les règles qui séparent les activités de détail et d'investissement au sein d'une banque ("ring-fencing" ou cloisonnement).

Et la banque d'Angleterre a annoncé mardi un report d'un an, à 2028, de nouvelles règles durcissant les exigences de fonds propres des banques.

"La place de Londres est confrontée à un exode de sociétés cotées en Bourse vers de nouveaux horizons et le gouvernement veut inverser la tendance", selon Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown, pour qui les entreprises "déplorent depuis longtemps les difficultés pour lever des fonds" dans la capitale britannique.

Mme Reeves est aussi sous pression pour équilibrer les comptes du Royaume-Uni, après plusieurs revirements coûteux du gouvernement du Premier ministre Keir Starmer, qui a annulé des coupes dans les aides sociales après une fronde de sa propre majorité travailliste.

De nombreux économistes estiment que Mme Reeves, qui a promis une discipline "de fer" sur les finances publiques - elle a répété mardi soir que ses règles d'équilibre budgétaires étaient "non négociables" - n'aura d'autre choix que d'augmenter les impôts lors du prochain budget à l'automne.

Si les annonces de la Chancelière mardi sont applaudies par la City, les professionnels de la finance craignent que celle-ci ne choisisse alors de cibler les banques ou les contribuables les plus riches.