Rendez-vous européen dans deux semaines pour faire le point sur le Mali

Jean-Yves Le Drian, Ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères quittant la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres au Palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 26 janvier 2022. (AFP)
Jean-Yves Le Drian, Ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères quittant la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres au Palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 26 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Samedi 29 janvier 2022

Rendez-vous européen dans deux semaines pour faire le point sur le Mali

  • Les forces européennes, les forces françaises et les forces internationales sont confrontées à des mesures qui restreignent leur action
  • La tension est montée d'un cran entre le Mali et ses partenaires internationaux depuis que la junte a échoué à organiser des élections au lendemain de deux putschs militaires

PARIS : Les pays européens ont convenu d'élaborer des plans visant à prolonger la lutte contre les militants au Mali et ce, dans un délai de deux semaines, comme l'a déclaré la ministre danoise de la Défense. Cette décision intervient à la suite de la position de la France jugeant inacceptables les agissements de la junte au pouvoir au Mali.

La tension est montée d'un cran entre le Mali et ses partenaires internationaux depuis que la junte a échoué à organiser des élections au lendemain de deux putschs militaires.

Elle a par ailleurs fait appel à des agents militaires privés russes, ce qui contrevient à la mission des pays européens, selon ces derniers.

« Nous constatons que ce n'est pas le Danemark qui est mis en cause, mais la junte militaire au pouvoir au Mali, qui cherche à se maintenir au pouvoir. Les élections démocratiques, que nous exigeons, ne sont pas dans leur intérêt », a déclaré la ministre danoise de la Défense, Trine Bramse au terme d'une réunion virtuelle réunissant les 15 pays faisant partie du groupement européen de forces spéciales «Takuba ».

Elle a précisé que les parties se sont accordées pour élaborer, dans un délai de 14 jours, un plan déterminant la forme que prendra la « future intervention antiterroriste au Sahel ».

Les ministres ont tenu des discussions de crise après que la junte a invité avec insistance la partie danoise à retirer immédiatement ses forces spéciales du territoire malien. Les 15 pays ont pourtant réfuté les allégations de la junte selon lesquelles Copenhague était présent illégalement dans le pays.

Devant la situation qui prévaut et face à une double rupture, politique et militaire, nous estimons que la situation ne peut pas continuer à évoluer de la sorte.

 

Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères

« Les forces européennes, les forces françaises et les forces internationales sont confrontées à des mesures qui restreignent leur action. Devant la situation qui prévaut et face à la double rupture, politique et militaire, la situation ne peut pas continuer à évoluer de la sorte », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian à la radio RTL plus tôt dans la journée.

Le comportement de la junte vis-à-vis du Danemark risque de perturber le déploiement des troupes norvégiennes, hongroises, portugaises, roumaines et lituaniennes prévues dans le courant de l'année.

Cette situation amène à s'interroger sur l'avenir des opérations de la France au Mali où près de 4 000 soldats français sont stationnés. En effet, Paris avait placé de grands espoirs dans la présence des pays européens dans la région.

Selon le colonel Arnaud Mettey, commandant des troupes françaises engagées en Côte d'Ivoire pour soutenir les opérations au Sahel, la junte n'avait pas le droit de s'opposer à la présence du Danemark et ce, en vertu des accords conclus.

« Ils doivent se conformer aux dispositions du traité ; sinon on considère qu'ils le contestent et qu'ils remettent en cause notre présence », a-t-il déclaré.

« La France et l'Union européenne ne vont pas se désengager du Sahel. La mission Takuba se poursuivra ».

Cependant, Denis Tull, associé principal à l'Institut allemand pour les affaires internationales et la sécurité, estime que Paris risque de se retrouver au pied du mur.

« Cela contrevient bien entendu aux projets de la France. En fin de compte, il faudrait voir si la France est prête et capable de rester au Mali contre vents et marées », explique-t-il.

« Si cette confrontation se prolonge, il est peu probable que le contexte politique permette à la France de poursuivre son plan visant à transformer l'opération Barkhane (force antiterroriste française) comme elle l’avait prévu ».

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

 

 


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com