Avec la reprise du luxe, la marque horlogère HYT se relève de sa faillite

Photo prise le 14 avril 2020 à Gstaad montrant la vitrine d'un magasin fermé du fabricant suisse de montres, d'horloges et de bijoux de luxe Breguet. (Photo, AFP)
Photo prise le 14 avril 2020 à Gstaad montrant la vitrine d'un magasin fermé du fabricant suisse de montres, d'horloges et de bijoux de luxe Breguet. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 29 janvier 2022

Avec la reprise du luxe, la marque horlogère HYT se relève de sa faillite

  • Rolls-Royce, Bentley et Bugatti ont connu une année record en 2021
  • Richemont, propriétaire de Montblanc et de Cartier, a vu ses ventes s'envoler pendant les fêtes tandis que LVMH, le numéro un mondial du luxe, a signé un exercice record

ZURICH : HYT, une marque culte chez les passionnés d'horlogerie, a fait faillite avec la pandémie mais son nouveau patron, Davide Cerrato, mise sur la reprise dans le luxe pour tenter de la relancer avec des modèles à pas moins de 70 000 euros.

En mars dernier, cette petite marque indépendante avait dû se résoudre à mettre la clé sous la porte et licencier ses 17 employés alors que les ventes des fabricants de montres suisses s'étaient effondrées en 2020. Mais le luxe a entre-temps connu un rebond spectaculaire.

"C'est le bon moment", a estimé M. Cerrato, l'ancien directeur artistique de Tudor, une marque qui appartient à Rolex, et ancien directeur de la division Montres de Montblanc, lors d'un entretien avec l'AFP.

"Les gens fortunés qui investissent en Bourse ont gagné énormément d'argent depuis deux ans", a fait valoir M. Cerrato à la tête depuis juillet de l'équipe qui a voulu relancer la marque, soulignant que cette clientèle fortunée a non seulement beaucoup de liquidités disponibles mais aussi une forte "envie de dépenser".

Et pour preuve, Rolls-Royce, Bentley et Bugatti ont connu une année record en 2021. Richemont, propriétaire de Montblanc et de Cartier, a vu ses ventes s'envoler pendant les fêtes tandis que LVMH, le numéro un mondial du luxe, a signé un exercice record. Les exportations de montres suisses ont de leur côté surpassé leur niveau d'avant-pandémie mais aussi leur précédent record historique de 2014, une année faste dans l'horlogerie.

Sensation

Lancée en 2012, la marque HYT avait fait sensation au salon horloger de Bâle avec ses montres futuristes qui ne donnent pas l'heure avec une aiguille mais avec un fluide qui se déplace dans un minuscule tube autour du cadran.

M. Cerrato l'avait alors découverte dans les allées du salon et avoue avoir été "impressionné" par la prouesse technique de ces montres qui s'appuyaient sur une technologie développée à l'origine pour le secteur médical. "Dès que j'ai vu HYT, j'y ai vu un potentiel énorme", se souvient-il.

La marque avait aussi attiré l'oeil d'investisseurs, dont l'ancien président de Nestlé, Peter Brabeck-Letmathe, qui était entré dans son capital. L'entreprise avait pu procéder à une levée de fonds pour mettre au point des modèles à des prix plus abordables, ses premières montres coûtant plus de 50 000 francs (48 000 euros).

Remontée en gamme

Mais avec l'épidémie de Covid-19, l'entreprise a vu ses ventes s'effondrer de 40% en 2020. Faute d'avoir pu lever les 5 à 10 millions de francs qui lui manquaient pour se maintenir à flot, elle avait dû déposer le bilan.

Pour la relancer, M. Cerrato compte cependant aller à rebours de l'ancienne équipe et la remonter en gamme en multipliant les complications horlogères pour séduire les riches collectionneurs, à l'affût de montres qu'ils ne retrouveront pas à tous les poignets.

La marque va d'abord lancer un premier modèle à 70 000 francs hors taxes, soit "dans les 75 à 77 000 euros chez les détaillants", précise M. Cerrato, qui sera le prix "d'entrée de gamme". Il compte ensuite lancer deux autres modèles encore plus chers avec encore plus de complications horlogères.

"On la repositionne sur le fait que c'est un objet unique", explique le quinquagénaire, qui vise une clientèle en quête de montres "rares" et "créativement différentes". "C'est là qu'entrent en jeu les marques indépendantes et ce qui fait leur succès", affirme-t-il.

Mais réussira-t-il son pari? D'après Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux, le marché est en tout cas porteur, et si le "produit est juste" et que son prix "ne chute pas dramatiquement sur le marché secondaire", alors ces marques haut de gamme peuvent "très bien se porter".

Lors des dernières enchères d'automne à Genève, les prix des montres fabriquées par des horlogers indépendants avaient battu des records face à l'engouement des collectionneurs pour des modèles pointus.


Guerre Iran-Israël: Paris, Berlin et Londres vont faire «une offre de négociation complète» aux Iraniens

Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron. (AFP)
Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron. (AFP)
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  • "Il faut absolument prioriser le retour à la négociation de fond qui inclut le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement, le balistique pour limiter les activités, les capacités iraniennes"
  • Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne

LE BOURGET: Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron.

"Il faut absolument prioriser le retour à la négociation de fond qui inclut le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement, le balistique pour limiter les activités, les capacités iraniennes et le financement de tous les groupes terroristes de déstabilisation de la région", a insisté le président français, en marge du salon aéronautique du Bourget.

Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas.

Les Européens doivent se coordonner lors d'un déjeuner, avant la rencontre prévue vers 15H00 locales (13H00 GMT).

Le nucléaire iranien "est une menace et il ne faut aucun laxisme en la matière" mais "personne ne peut sérieusement penser que cette menace, on y répond avec les opérations en cours uniquement", a jugé Emmanuel Macron.

"Il y a des centrales qui sont extrêmement protégées" et "nul ne sait aujourd'hui totalement dire où est l'uranium enrichi à 60% (...). Donc c'est un programme dont il faut reprendre le contrôle aussi par l'expertise technique et la négociation", a-t-il argumenté.

Selon une source diplomatique, cette solution complète consiste par exemple à "définir un cadre de vérification poussée des installations nucléaires iraniennes (...) On pourrait imaginer que l’AIEA (Agence internationale de l'Energie atomique) puisse entrer partout pour des inspections sans préavis".

"Ce serait un modèle d'inspections qui ressemblerait à quelque chose qu’on avait mis en place sur le nucléaire en Irak après 1991 et la guerre du Golfe qui avait vu la défaite de Saddam Hussein", a-t-on ajouté.

Emmanuel Macron a appelé aussi Israël à cesser ses frappes sur "les infrastructures civiles" iraniennes. "Rien ne justifie des frappes sur les infrastructures énergétiques et les populations civiles", a-t-il répété.

Le chef de l'Etat n'entend pas "oublier non plus la situation à Gaza qui exige aujourd'hui, pour des raisons humanitaires mais sécuritaires également, un cessez le feu le plus rapide, une reprise de l'aide humanitaire et une reprise du travail politique".

Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre la République islamique, qui a déclenché la riposte iranienne. Depuis, les frappes israéliennes sur l'Iran et les tirs de missiles iraniens contre le territoire israélien se succèdent.

Jeudi, le président américain Donald Trump avait évoqué une possibilité "substantielle" de négociations avec l'Iran et déclaré qu'il déciderait "au cours des deux prochaines semaines" d'une intervention de son pays aux côtés d'Israël.

 


Gaza, RDC, Haïti... Des violences contre les enfants «sans précédent» en 2024, dénonce l'ONU

De Gaza à la République démocratique du Congo, les violences contre les enfants en zones de conflit ont atteint des niveaux "sans précédent" en 2024, dénonce jeudi un rapport annuel de l'ONU. (AFP)
De Gaza à la République démocratique du Congo, les violences contre les enfants en zones de conflit ont atteint des niveaux "sans précédent" en 2024, dénonce jeudi un rapport annuel de l'ONU. (AFP)
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  • L'ONU a "vérifié" 41.370 graves violations contre des enfants en 2024, dont 36.221 commises en 2024 et 5.149 commises précédemment mais confirmées en 2024, ce qui constitue le nombre le plus élevé depuis la mise en place de cet outil de surveillance
  • Avec notamment plus de 4.500 tués et plus de 7.000 blessés, les enfants continuent "de faire les frais des hostilités incessantes" à travers la planète, déplore l'ONU

NATIONS-UNIES: De Gaza à la République démocratique du Congo, les violences contre les enfants en zones de conflit ont atteint des niveaux "sans précédent" en 2024, dénonce jeudi un rapport annuel de l'ONU.

"En 2024, la violence contre les enfants lors des conflits armés a atteint des niveaux sans précédent, avec une hausse sidérante de 25% des violations graves par rapport à 2023", indique le rapport du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

L'ONU a "vérifié" 41.370 graves violations contre des enfants en 2024, dont 36.221 commises en 2024 et 5.149 commises précédemment mais confirmées en 2024, ce qui constitue le nombre le plus élevé depuis la mise en place de cet outil de surveillance il y a près de 30 ans. Un record qui bat celui enregistré en 2023, qui lui-même représentait une hausse de 21% par rapport à l'année précédente.

Avec notamment plus de 4.500 tués et plus de 7.000 blessés, les enfants continuent "de faire les frais des hostilités incessantes" à travers la planète, déplore l'ONU.

En raison d'une hausse marquante du nombre d'enfants victimes de multiples violations, le nombre d'enfants concernés par ces violences atteint 22.495.

"Les cris de ces 22.495 enfants innocents qui auraient dû apprendre à lire ou jouer au ballon, mais au lieu de ça ont été obligés d'apprendre à survivre aux tirs et aux bombardements, devraient tous nous empêcher de dormir", a lancé dans un communiqué Virginia Gamba, représentante spéciale de l'ONU sur ce dossier. "Cela doit servir de signal d'alarme. Nous sommes au point de non-retour."

Chaque année, l'ONU répertorie dans ce rapport les violations des droits des enfants (moins de 18 ans) dans une vingtaine de zones de conflit dans le monde et dresse en annexe la "liste de la honte" des responsables de ces violations qui incluent enfants tués et mutilés, recrutements, enlèvements, refus d'accès humanitaire ou violences sexuelles.

Viols collectifs 

Les forces armées et de sécurité israéliennes, qui avaient été inscrites sur la liste l'an dernier, avec le Hamas, y sont toujours.

Les territoires palestiniens occupent d'ailleurs la première place de ce triste classement, avec plus de 8.500 violations graves en très grande majorité attribuées aux forces israéliennes, dont plus de 4.800 à Gaza.

Cela inclut 1.259 enfants palestiniens tués à Gaza, selon les chiffres confirmés par l'ONU qui dit être en train de vérifier des informations sur 4.470 enfants supplémentaires tués en 2024 dans le territoire palestinien ravagé par la guerre provoquée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Le rapport met également en cause les opérations d'Israël au Liban, où plus de 500 enfants ont été tués ou blessés par l'armée israélienne l'an dernier.

Après les Territoires palestiniens, la République démocratique du Congo (plus de 4.000 violations graves), la Somalie (plus de 2.500), le Nigeria (près de 2.500) et Haïti (plus de 2.200) ont enregistré le plus de violences contre les enfants en 2024.

En Haïti, où ces violations ont augmenté de 490% en un an, la principale coalition de gangs, "Viv Ansanm" (Vivre ensemble), a été ajoutée sur la "liste de la honte", pour le recrutement d'enfants, les meurtres ou encore les viols collectifs. Une première qui vise "probablement le plus brutal" des gangs qui ravagent le pays, a commenté un responsable onusien.

Nouveau sur la liste également le cartel colombien Clan del Golfo accusé d'enrôler des enfants. La Colombie enregistre plus généralement une hausse importante des cas de recrutements forcés, avec 450 enfants en 2024 contre 262 l'année précédente.

Sont d'autre part toujours sur "la liste de la honte" l'armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide qui s'affrontent au Soudan depuis plus de deux ans, ainsi que l'armée russe pour ses actions en Ukraine où le rapport enregistre une hausse de 105% des violations graves entre 2023 et 2024.

 


L'Iran accuse l'AIEA d'être un «partenaire» de «l'agression» israélienne

L'Iran a accusé jeudi l'organe de surveillance nucléaire des Nations unies, AIEA, d'agir en tant que "partenaire" dans ce qu'il a qualifié de "guerre d'agression" d'Israël. (AFP)
L'Iran a accusé jeudi l'organe de surveillance nucléaire des Nations unies, AIEA, d'agir en tant que "partenaire" dans ce qu'il a qualifié de "guerre d'agression" d'Israël. (AFP)
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  • Dans un rapport consulté par l'AFP fin mai, l'agence notait que "l'Iran n'a, à plusieurs reprises, soit pas répondu, soit pas fourni de réponses techniquement crédibles aux questions de l'agence et a nettoyé" des lieux
  • Le Conseil des gouverneurs de l'Agence avait ensuite adopté le 12 juin une résolution condamnant l'Iran pour "non-respect" de ses obligations nucléaires, élaborée par Londres, Paris et Berlin associés à Washington

TEHERAN: L'Iran a accusé jeudi l'organe de surveillance nucléaire des Nations unies, AIEA, d'agir en tant que "partenaire" dans ce qu'il a qualifié de "guerre d'agression" d'Israël.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déploré, dans un rapport publié avant le début de la guerre Iran-Israël, le manque de coopération de Téhéran dans la surveillance du respect de ses obligations en matière nucléaire.

"Vous avez trahi le régime de non-prolifération; vous avez fait de l'AIEA un partenaire de cette guerre d'agression injuste", a écrit le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei sur X, dans un message à l'adresse du directeur de l'agence onusienne, Rafael Grossi.

"Nous avons affirmé dans mon rapport il y a une semaine que bien que l’Iran soit le seul pays au monde qui est en train d’enrichir l’uranium à des niveaux presque militaires (...) on n'est pas en capacité de dire qu’il existe un effort direct vers la fabrication d'une arme nucléaire", avait affirmé mercredi M. Grossi, sur la télévision française France 24.

Dans un rapport consulté par l'AFP fin mai, l'agence notait que "l'Iran n'a, à plusieurs reprises, soit pas répondu, soit pas fourni de réponses techniquement crédibles aux questions de l'agence et a nettoyé" des lieux, "ce qui a entravé les activités de vérification de l'agence" dans trois sites non déclarés.

Le Conseil des gouverneurs de l'Agence avait ensuite adopté le 12 juin une résolution condamnant l'Iran pour "non-respect" de ses obligations nucléaires, élaborée par Londres, Paris et Berlin associés à Washington.

Avant le vote de cette instance, l'Iran avait menacé de réduire sa coopération avec l'AIEA si une résolution était adoptée.