Une radio américaine s'attaque au «mur de propagande» de la Russie

Kiryl Sukhotski, directeur régional de Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) est photographié lors d'une interview AFP le 27 janvier 2022 au siège de RFE/RL, à Prague. (Photo, AFP)
Kiryl Sukhotski, directeur régional de Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) est photographié lors d'une interview AFP le 27 janvier 2022 au siège de RFE/RL, à Prague. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 29 janvier 2022

Une radio américaine s'attaque au «mur de propagande» de la Russie

  • La radio, financée par le Congrès américain et dont le siège est à Prague, a été fondée en 1950 pour émettre vers le bloc communiste
  • Elle a contribué, quatre décennies plus tard, à la chute des régimes totalitaires en Europe centrale et de l'Est

PRAGUE : Alors que des troupes russes sont massées à la frontière ukrainienne, la radio américaine Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) fait feu de tout bois pour briser le "mur de propagande russe", explique son directeur régional, Kiryl Sukhotski.

La radio, financée par le Congrès américain et dont le siège est à Prague, a été fondée en 1950 pour émettre vers le bloc communiste. Elle a contribué, quatre décennies plus tard, à la chute des régimes totalitaires en Europe centrale et de l'Est.

Aujourd'hui, elle émet toujours en 27 langues --y compris le russe, le bélarussien et l'ukrainien-- vers 23 pays pour beaucoup restreignant drastiquement la liberté des médias.

En Ukraine, la radio compte plus de 200 journalistes et joue un rôle majeur dans la couverture des tensions à la frontière russo-ukrainienne, explique Kiryl Sukhotski, directeur régional pour l'Europe et la production télévisuelle.

"Notre rôle est de fournir une information objective et impartiale à notre public depuis les deux côtés du conflit", assure-t-il. "Nous sommes un média de remplacement, nous ne prenons pas partie". "Nous franchissons le mur de la propagande russe", ajoute-t-il.

RFE/RL, qui vise une audience de 37 millions de personnes, a accru ses activités dans la région après l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 suivie d'une guerre dans l'Est de l'Ukraine avec des séparatistes prorusses dont le Kremlin est considéré, malgré ses dénégations, comme le parrain militaire.

Elle a lancé la chaîne de télévision en russe Current Time ainsi que des programmes destinés aux régions du Donbass et de Crimée.

«Mon petit ami est là-bas»

Les journalistes de la radio, permanents comme pigistes, essuient constamment des menaces de la part de responsables russes et rebelles ukrainiens.

Certains peuvent même finir derrière les barreaux comme Vladislav Yesipenko, arrêté en mars dernier et qui encourt 15 ans de prison pour des accusations d'espionnage.

Depuis le reportage sur le terrain jusqu'au journalisme de données, ils explorent tous les genres journalistiques.

La semaine dernière, un journaliste de RFE/RL a ainsi fait le récit de l'arrivée des soldats russes à la frontière ukrainienne ou au Bélarus en se fondant sur leurs comptes TikTok.

"Des soldats partageaient des vidéos TikTok les montrant en train d'aller à la frontière et il y avait des centaines de commentaires comme +oh, mon fils va là bas+ ou +mon fils est sur ce train+, ou +mon petit ami est là-bas+", raconte M. Sukhotski.

"Alors nous avons commencé à parler à leurs familles qui postaient des commentaires et d'un seul coup nous sommes parvenus à dresser le tableau de ces dizaines de milliers de soldats allant au Bélarus ou à la frontière ukrainienne, simplement en observant leurs comptes TikTok".

«Bruit ambiant»

RFE/RL s'organise aussi pour combattre la désinformation russe via divers canaux médiatiques "de réaction rapide".

"Nous créons une nouvelle unité à Kiev qui réagira rapidement, le jour même, à de fausses informations, de la désinformation, de la propagande, en disant simplement +d'accord, ceci est vrai, ceci n'est pas vrai+", explique M. Sukhotski.

"La Russie a très vite compris qu'il n'était pas nécessaire de mentir pour une propagande réussie, il suffit de dissimuler le contexte et de créer un bruit ambiant", souligne-t-il.

"Notre tâche est de présenter le contexte et que nos publics puissent prendre leurs propres décisions, voilà pourquoi les autorités russes perçoivent cela comme une menace".

RFE/RL est classé "agent de l'étranger" par Moscou depuis 2017 ce qui lui vaut une avalanche de coûteuses procédures judiciaires.

Rappelant les tentatives de Moscou de brouiller les émissions de la radio pendant la Guerre froide, M. Sukhotski souligne la nécessité de disposer d'une variété de canaux. La radio est présente sur les plateformes américaines Facebook et Twitter mais également sur des réseaux sociaux russes comme VKontakte et Odnoklassniki.

"Tout le paysage numérique change rapidement et si nous ne changeons pas en même temps, nous serons laissés à l'arrière", dit-il.

"Vous pouvez bloquer un site web mais il serait très difficile de bloquer Facebook ou YouTube. La Russie n'en est pas encore là".

"C'est tout l'avantage des réseaux sociaux qui nous permettent d'être présents malgré toutes les tentatives des autorités de nous bloquer".


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.