La Corée du Nord teste le missile le plus puissant depuis 2017

Cette photo prise le 30 janvier 2022 montre le tir d'essai d'un missile balistique sol-sol de moyenne et longue portées de type Hwasong 12 dans un lieu qui n’a pas été révélé. (AFP)
Cette photo prise le 30 janvier 2022 montre le tir d'essai d'un missile balistique sol-sol de moyenne et longue portées de type Hwasong 12 dans un lieu qui n’a pas été révélé. (AFP)
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Publié le Lundi 31 janvier 2022

La Corée du Nord teste le missile le plus puissant depuis 2017

  • Les autorités sud-coréennes et japonaises ont été les premières à signaler le lancement et à le condamner, après avoir jugé qu’il menaçait la sécurité régionale
  • Les États-Unis s’inquiètent au sujet de l’intensification des essais de missiles de la Corée du Nord

SÉOUL: Lundi, les médias d’État ont rapporté que la Corée du Nord avait confirmé avoir testé un missile balistique à portée intermédiaire (IRBM) de type Hwasong-12, alors que les responsables américains et sud-coréens avaient prévenu que le lancement du dimanche pourrait conduire à une reprise des essais d'armes à longue portée et de bombes nucléaires.

C'est le septième [missile] réalisé par la Corée du Nord ce mois-ci et c’est la première fois depuis 2017 qu'un missile à capacité nucléaire de cette taille est lancé.

Dimanche, les autorités sud-coréennes et japonaises étaient les premières à signaler le lancement et à le condamner, après avoir jugé qu’il menaçait la sécurité régionale. 

 «L'essai de tir avait pour but d'inspecter de manière ciblée le missile balistique sol-sol de moyenne et longue portées de type Hwasong-12 et de vérifier la précision globale de ce système d'armement», a déclaré l'agence officielle de presse nord-coréenne KCNA. La Corée du Nord avait précédemment déclaré que le Hwasong-12 pouvait transporter une «lourde ogive nucléaire de grande taille.»

L’agence KCNA a précisé que le lancement du missile avait été effectué de façon à garantir la sécurité des pays voisins. Elle a ensuite indiqué que la charge nucléaire d'essai était équipée d'une caméra qui prenait des photos dans l'espace.

Les photos publiées par les médias d'État ont montré des images spatiales de la Corée du Nord et de ses environs à travers un objectif de caméra rond. Selon les analystes, la Corée du Nord aurait pris de telles photos pour la première fois en 2017.

Le dirigeant Kim Jong Un n'aurait pas assisté à l'essai. Il s’agirait au moins du septième lancement durant le mois de janvier, l'un des plus actifs jamais réalisés par le programme de missiles de la Corée du Nord.

Dimanche, le président sud-coréen Moon Jae-in a dit que ce lancement permettrait bientôt à la Corée du Nord de mettre fin au moratoire qu'elle s'était imposé sur les essais de ses missiles balistiques intercontinentaux de plus longue portée (ICBM).

Kim a déclaré qu'il n'était plus tenu de respecter ce moratoire qui comprenait l'arrêt des essais d'armes nucléaires et qui avait été annoncé en 2018 au sein d'une débauche de diplomatie avec le président américain de l'époque, Donald Trump.

La Corée du Nord a laissé entendre qu'elle pourrait relancer ces activités d'essai vu que les États-Unis et leurs alliés ne semblent pas résolus à abandonner leurs «politiques hostiles.»

De plus grands missiles

Les États-Unis s’inquiètent au sujet de l’intensification des essais de missiles de la Corée du Nord, qui pourraient être les précurseurs d'une reprise des essais d'armes nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux, a expliqué un haut responsable américain dans la nuit du dimanche au lundi, tout en exhortant Pyongyang à participer à des pourparlers directs sans qu’il n’y ait de conditions préalables.

«Ils cherchent à prendre des mesures – qui nous semblent déstabilisantes – pour accroître la pression», a dit le responsable à des journalistes à Washington. «Je pense qu'ils cherchent aussi à valider les systèmes qu'ils ont développés et à les affiner davantage.»

Nous ne savons pas si les IRBM (comme le Hwasong-12) étaient inclus dans le moratoire de Kim, mais ils n'ont pas été testés depuis 2017.

À l’époque, la Corée du Nord avait effectué au moins six essais en vol du Hwasong-12, dont trois avaient réussi et trois avaient échoué.

C’est durant ces essais que la Corée du Nord a lancé le missile au-dessus de l'île d'Hokkaido, au nord du Japon, ce qui a fait l’objet d’une polémique.

Lors du test effectué dimanche, la Corée du Nord a déclaré avoir tiré le missile sur une trajectoire élevée «en tenant compte de la sécurité des pays voisins.»

Le test a «confirmé la précision, la sécurité et l'efficacité opérationnelle du système d'armement de type Hwasong-12», a indiqué l’agence de presse KCNA.

Selon le Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) basé à Washington, le Hwasong-12 a une portée estimée à 4 500 km. Il serait donc en mesure d'atteindre le territoire américain de Guam et l'extrémité ouest de la chaîne des îles Aléoutiennes en Alaska.

À titre de comparaison, le missile le plus grand et le plus puissant que la Corée du Nord ait testé à ce jour est le Hwasong-15 ICBM, doté d’une portée estimée entre 8 500 et 13 000 km. Selon le CSIS, il pourrait menacer n'importe quel endroit aux États-Unis. Le Hwasong-15 a été testé une fois, en novembre 2017.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.