Au début de son procès, Lelandais reconnaît avoir tué Maëlys et présente ses excuses

Jennifer Cleyet-Marrel (C) et Joachim de Araujo (R) tiennent des portraits de leur fille Maelys, alors qu'ils sont assis dans la salle d'audience du palais de justice d'assises de Grenoble, dans l'est de la France, le 31 janvier 2022, lors du procès de Nordahl Lelandais accusé de l'enlèvement et le meurtre en août 2017 de Maelys de Araujo, huit ans, qui a disparu lors d'un mariage. Olivier CHASSIGNOLE / AFP
Jennifer Cleyet-Marrel (C) et Joachim de Araujo (R) tiennent des portraits de leur fille Maelys, alors qu'ils sont assis dans la salle d'audience du palais de justice d'assises de Grenoble, dans l'est de la France, le 31 janvier 2022, lors du procès de Nordahl Lelandais accusé de l'enlèvement et le meurtre en août 2017 de Maelys de Araujo, huit ans, qui a disparu lors d'un mariage. Olivier CHASSIGNOLE / AFP
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Publié le Mardi 01 février 2022

Au début de son procès, Lelandais reconnaît avoir tué Maëlys et présente ses excuses

  • Le procès de l'ancien militaire Nordahl Lelandais pour le meurtre de la petite Maëlys De Araujo s'est ouvert lundi à Grenoble pour tenter de faire la lumière sur cette affaire qui avait bouleversé le pays à l'été 2017
  • L'audience s'est ouverte par l'appel des jurés, dont l'une a déclaré se sentir mal et a été dispensée, puis leur tirage au sort

GRENOBLE: Le procès de l'ancien militaire Nordahl Lelandais pour le meurtre de la petite Maëlys De Araujo s'est ouvert lundi à Grenoble pour tenter de faire la lumière sur cette affaire qui avait bouleversé le pays à l'été 2017.

Au premier jour de son procès, Nordahl Lelandais a reconnu avoir "donné la mort" à la jeune Maëlys, avant de présenter ses excuses à sa famille."Je veux leur présenter mes excuses, j'ai bien donné la mort à Maëlys, je ne voulais pas lui donner la mort, je vais m'expliquer sur les faits au cours de l'audience", a-t-il déclaré depuis le box en réprimant des sanglots, avant que l'audience ne soit suspendue.

L'accusé, âgé de 38 ans, a fait son entrée dans le box vers 10H15, légèrement barbu, les cheveux ras et grisonnants et portant une chemise bleue et un pantalon beige. Il a décliné son identité à l'invitation de la présidente.
L'ancien maître-chien militaire est jugé pour le meurtre précédé de l’enlèvement et de la séquestration de cette fillette de 8 ans en août 2017, ainsi que pour des agressions sexuelles à l'encontre de deux de ses petites-cousines au cours du même été.
L'audience s'est ouverte par l'appel des jurés, dont l'une a déclaré se sentir mal et a été dispensée, puis leur tirage au sort.
La journée devrait se poursuivre avec le rapport de la présidente de la cour puis, dans l'après-midi, l'audition de témoins dont une enquêtrice de personnalité et la mère de l'accusé.
Outre les experts et enquêteurs, une quarantaine de témoins devraient être entendus au fil des audiences.
Nordahl Lelandais lui-même ne devrait pas être entendu sur les faits avant le mercredi après-midi.
Le convoi le transportant depuis le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), à environ une heure de route de Grenoble, était arrivé aux alentours de 08H00 au palais de justice où de nombreux journalistes et une cinquantaine de personnes attendaient de pouvoir entrer pour assister au procès.
"J'attends qu'il reste le plus longtemps en prison, et qu'on se sente rassurés qu'il soit en prison", a déclaré à la presse Joachim de Araujo, le père de Maëlys, à son arrivée au tribunal.
La mère de la fillette, Jennifer De Araujo, s'est de son côté présentée portant un grand portrait peint de sa fille, qu'elle a longuement montré aux caméras. Sa fille aînée Colleen, portait elle aussi une photo de sa petite sœur.
Quant à l'avocat de Nordahl Lelandais, Me Alain Jakubowicz, il a fait son entrée casquette sur la tête et masque noir, sans dire un mot aux journalistes.

Compassion et indignation

Dès le début, il y a quatre ans et demi, ce tragique fait divers avait fasciné le grand public, suscitant compassion pour les parents de la fillette et indignation à l'égard du suspect, perçu comme un manipulateur et un temps soupçonné d'être un tueur en série.

Des dizaines de personnes s'étaient présentées très tôt lundi matin devant le palais de justice dans l'espoir d'assister au procès, mais nombre d'entre elles n'ont pu accéder à la salle.

"Aujourd'hui on est arrivé à 7H30, on réessayera demain et on viendra dès 7H00", déclarent avec une pointe de déception deux étudiantes grenobloises en droit, Melissa Abismail, 18 ans, et Melisa Caglak, 19 ans.

A l'approche du procès, dossiers spéciaux et reportages consacrés à l'affaire Lelandais se sont à nouveau multipliés dont l'un a donné lieu à une enquête pour "violation du secret professionnel". De son côté Jennifer De Araujo vient de publier un livre-récit consacré à sa fille.
Pressentant bien en amont le "défi" d'une forte pression médiatique, le Palais de justice a procédé à des aménagements logistiques exceptionnels avec notamment l'ouverture d'une deuxième salle avec retransmission vidéo directe et un renforcement des mesures de sécurité.
Pour les jours de trop grande affluence médiatique, un "tirage au sort" déterminera quels journalistes seront admis dans la salle d'audience principale. Et, comme au procès des attentats du 13 novembre, les parties civiles ne souhaitant pas être abordées par les médias arboreront un cordon rouge autour du cou. C'était le cas de la mère de Maëlys lundi matin.


Quant aux jurés, ils pourront bénéficier d'une assistance psychologique s'ils le souhaitent.

Tache de sang

Déjà condamné à Chambéry en mai 2021 à 20 ans de réclusion pour le meurtre du jeune soldat Arthur Noyer, Nordahl Lelandais n'avait pas fait appel.
Il devra à présent s'expliquer sur les circonstances qui l'ont conduit à tuer -"involontairement" selon lui- Maëlys De Araujo lors d'une soirée de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère) dans la nuit du 26 au 27 août 2017.
On ignore notamment encore dans quelles conditions la petite fille est montée dans sa voiture. Les circonstances du décès de l'enfant restent aussi entourées de zones d'ombre.
Rapidement soupçonné malgré ses dénégations, l'ancien militaire, avait finalement été confondu par la découverte d'une tache de sang dans le coffre de sa voiture. Six mois après les faits, il avait conduit les enquêteurs jusqu'aux restes de sa victime, dans le massif de la Chartreuse.
Il sera également jugé pour agressions sexuelles à l'encontre de deux petites-cousines âgées à l'époque de 5 et 6 ans, ainsi que pour détention et enregistrement d’images pédopornographique.
Le verdict est attendu autour du 18 février - si la pandémie de Covid-19 ne vient pas brouiller les cartes.
Nordahl Lelandais encourt la réclusion criminelle à perpétuité.


Un 1er-Mai syndical qui se veut «festif et combatif», mais sans unité large

Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large. (AFP)
Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large. (AFP)
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  • A Paris, la manifestation doit partir à 14H00 de la place d'Italie vers la place de la Nation
  • Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien

PARIS: Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large.

Pour la journée internationale des travailleurs, la CGT a recensé quelque 260 rassemblements en France. La centrale de Montreuil a appelé avec la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse (Union étudiante, Unef, Fage, USL) à défiler "contre l'extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale".

Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien.

A Paris, la manifestation doit partir à 14H00 de la place d'Italie vers la place de la Nation.

D'autres cortèges s'élanceront dès le matin, comme Marseille et Lille à 10h30. Ce sera aussi le cas dès 10 heures à Bordeaux, Strasbourg ou Dunkerque, où des responsables de gauche, comme Marine Tondelier (Ecologistes), François Ruffin (ex-LFI) ou Boris Vallaud (PS) sont attendus pour protester contre le plan du sidérurgiste ArcelorMittal prévoyant la suppression d'environ 600 postes.

La numéro un de la CFDT Marylise Léon et son homologue de l'Unsa Laurent Escure se retrouvent, eux, dans la matinée dans le centre de Paris pour un rassemblement et une table ronde sur le travail.

Cent jours après l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, la CGT, la FSU et Solidaires veulent aussi faire de cette journée un temps fort "contre la trumpisation du monde et l'internationale réactionnaire qui se développe partout", a expliqué à l'AFP Thomas Vacheron, cadre de la CGT.

Des syndicats internationaux (américain, belge, argentin, notamment) ont été conviés au défilé parisien. "Cette démarche unitaire et internationale est un petit pas" pour lutter contre des politiques qui menacent les travailleurs (hausse des droits de douane ou expulsions massives des travailleurs clandestins), selon Murielle Guilbert (Solidaires).

"Le sang et les larmes"

Cette année encore, de source policière, la présence de militants de l'ultra-gauche est jugée très probable à Paris, Nantes ou Lyon, entre autres.

De même source, dans la capitale où un peu plus de 2.000 membres des forces de l'ordre sont attendus, la décision du gouvernement de dissoudre le groupe antifasciste "La Jeune garde" et le collectif "Urgence Palestine" pourrait tendre le climat.

"On ne tolèrera rien", a averti mercredi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

"Il faut relativiser" cette présence de "black blocs" face aux "centaines de milliers de manifestantes et de manifestants" attendues, a nuancé Sophie Binet mercredi, dénonçant des "stratégies malheureusement classiques (...) pour décrédibiliser la mobilisation sociale".

En 2023, les huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites, du jamais vu depuis près de 15 ans, avec une très forte mobilisation à la clé (entre 800.000, selon les autorités et 2,3 millions, selon la CGT).

L'an dernier, les chiffres étaient revenus dans des fourchettes plus ordinaires: entre 121.000 personnes, selon les autorités, et 210.000, selon la CGT; et jeudi, la mobilisation devrait attirer sensiblement le même nombre de manifestants (100.000 à 150.000 de source policière).

Ce rendez-vous traditionnel se tient au moment où les syndicats craignent que le gouvernement apporte son soutien à des propositions de loi visant à autoriser certaines professions à faire travailler les salariés le 1er-Mai - seul jour férié et chômé en France -, une journée acquise "dans le sang et dans les larmes des ouvriers", rappelle Sophie Binet.

Le syndicat des "Gilets jaunes" a par ailleurs appelé ses sympathisants à mener une opération secrète sur différents points de rassemblement. "On va montrer aux partenaires du pouvoir ce qu’est un VRAI syndicat", ont-ils écrit dans un appel posté sur le réseau social X.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette.