Aux États-Unis, de l'espoir pour les Covid longs dans des cliniques spécialisées

Le Dr Eric Wisotzky, directeur du programme de récupération COVID au MedStar National Rehabilitation Hospital de Washington, DC pose le 16 décembre 2021. (Eva Hambach/AFP)
Le Dr Eric Wisotzky, directeur du programme de récupération COVID au MedStar National Rehabilitation Hospital de Washington, DC pose le 16 décembre 2021. (Eva Hambach/AFP)
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Publié le Lundi 31 janvier 2022

Aux États-Unis, de l'espoir pour les Covid longs dans des cliniques spécialisées

  • Les médecins savent depuis des années que certains patients développent des syndromes post-viraux, mais la cause exacte reste inconnue
  • Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) définissent le Covid long comme une série de symptômes «nouveaux ou continus» quatre semaines ou plus après que l'infection aiguë s'est dissipée

WASHINGTON : Quand Stephanie Hedrick s'est rendu compte que, des mois après avoir eu le Covid, elle était encore essoufflée, que sa vue était trouble et ses idées toujours embrumées, elle a compris qu'elle avait besoin d'aide et que les soins de son médecin traitant ne seraient pas suffisants.

«Un seul médecin ne peut pas tout savoir», dit cette enseignante américaine à la retraite de 62 ans, originaire de Virginie.

Après des mois de suivi dans une clinique spécialisée de Washington, Mme Hedrick a enfin pu jouer avec ses cinq petits-enfants cet été.

Le MedStar Covid Recovery Program vers lequel elle s'est tournée fait partie d'une série de nouvelles cliniques dédiées au traitement des patients souffrant de Covid long, un syndrome post-infection qui peut affecter presque toutes les fonctions du corps, provoquant parfois des symptômes handicapants.

«La clinique m'a donné l'espoir que la vie allait continuer», explique Mme Hedrick.

Des cliniques similaires ont fait leur apparition à travers les Etats-Unis, où des milliers de personnes guéries d'infections au coronavirus (même légères) sont toujours aux prises avec les suites de la maladie.

Les médecins savent depuis des années que certains patients développent des syndromes post-viraux, mais la cause exacte reste inconnue.

«Il y a quelque chose. Ce n'est clairement pas le fruit de l'imagination des gens», dit Hana Akselrod, qui dirige la clinique de récupération du Covid-19 au sein de l'unité de soins de l'université George Washington.

La prévalence des Covid longs varie grandement selon les estimations des études, de 10% des personnes guérissant du Covid à 35%, voire 50%.

Après avoir été infectée, Stephanie Hedrick, qui se décrit comme d'ordinaire «active», a soudain eu un rythme cardiaque irrégulier, des douleurs aux articulations et le souffle court.

«C'est comme si quelqu'un avait pris toute votre énergie, votre force et votre motivation», raconte-t-elle.

Eric Wisotzky, le chef de la clinique de MedStar, dit travailler avec les patients sur des stratégies pour gérer leurs problèmes, «un équilibre délicat» entre repos et activité.

Certains récupèrent leur odorat en humant des huiles essentielles plusieurs fois par jour.

Pour améliorer son endurance, il a été conseillé à Mme Hedrick de faire des exercices faciles et courts.

Et quand elle s'emmêle les pinceaux au supermarché, elle utilise ce que lui a appris son orthophoniste: ralentir et passer en revue sa liste, produit par produit.

Elle reconnaît ne pas se sentir entièrement revenue à la normale. Mais «mes bons jours s'étalent sur des périodes plus longues», dit-elle.

- Cause inconnue -

Alba Azola, co-directrice d'une équipe spécialisée à Johns Hopkins à Baltimore, dans le Maryland, dit avoir «plusieurs théories» sur ce qui pourrait causer les Covid longs, de restes de virus demeurant dans le corps à un système immunitaire déréglé.

«Je crois qu'il y a plus d'un mécanisme à l'oeuvre et il faut que la science nous aide à comprendre», dit Mme Azola.

Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) définissent le Covid long comme une série de symptômes «nouveaux ou continus» quatre semaines ou plus après que l'infection aiguë s'est dissipée. Il y a toutefois des désaccords concernant les affections qui peuvent être attribuées à la maladie.

Pour plusieurs patients, le simple fait qu'un médecin reconnaisse leurs maux peut apporter du soulagement.

Marijke Sutter, 39 ans, est infirmière à Baltimore. Elle a eu le Covid en mars 2020, certainement dans le cadre de son travail, pense-t-elle.

Elle a fini par démissionner quand elle a réalisé qu'elle avait besoin de temps pour se reposer.

Elle garde des quatre premiers mois un souvenir confus, entre fatigue et insomnie, et a commencé à voir les médecins à Johns Hopkins en juin 2021.

Mme Sutter dit que la méditation et le yoga ont le plus aidé pour son rétablissement. Elle est maintenant de retour au travail à temps partiel, et enseigne à distance.

Mais elle a encore besoin de siestes de trois heures la plupart des jours.

«Le fonctionnement cognitif est tout aussi épuisant que le travail physique», affirme-t-elle.

Rachel Curley, 32 ans, habite elle à Washington. Soignée chez MedStar, elle dit que travailler à mi-temps l'a aidée à lutter contre le Covid long.

Infectée en décembre 2020, une fois la fièvre disparue, elle a continué à ressentir une fatigue extrême et des vertiges.

«Quelque part, ça fait peur», dit-elle. «Et si ça ne s'améliorait jamais?»

Les médecins ont recommandé à Rachel Curley d'éviter le stress et d'augmenter son activité physique. Une formule qui l'a jusqu'ici aidée à éliminer la fatigue.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.