L'armée israélienne suspend deux commandants pour la mort d'un Palestinien

Des soldats israéliens tirent des gaz lacrymogènes lors d'une manifestation contre les colonies juives par des militants palestiniens et étrangers dans le village cisjordanien de Beit Omar, près de la ville d'Hébron et de la colonie de Karmei Tzur, le 2 octobre 2010. Photo d'illustration AFP PHOTO/HAZEM BADER
Des soldats israéliens tirent des gaz lacrymogènes lors d'une manifestation contre les colonies juives par des militants palestiniens et étrangers dans le village cisjordanien de Beit Omar, près de la ville d'Hébron et de la colonie de Karmei Tzur, le 2 octobre 2010. Photo d'illustration AFP PHOTO/HAZEM BADER
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Publié le Mardi 01 février 2022

L'armée israélienne suspend deux commandants pour la mort d'un Palestinien

  • L'armée israélienne a annoncé mardi la suspension de deux commandants après la mort d'un Palestino-américain lors d'une opération en Cisjordanie occupée
  • Les Etats-Unis avaient exhorté Israël à mener une enquête sur le décès le 13 janvier d'Omar Abdalmajeed Assad, retrouvé mort dans un village de Cisjordanie après avoir été détenu et abandonné menotté par des soldats israéliens

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mardi la suspension de deux commandants après la mort d'un Palestino-américain lors d'une opération en Cisjordanie occupée au cours de laquelle les militaires ont fait preuve de "manque de jugement" et "d'absence de considérations morales".
Les Etats-Unis avaient exhorté Israël à mener une enquête sur le décès le 13 janvier d'Omar Abdalmajeed Assad, retrouvé mort dans un village de Cisjordanie après avoir été détenu et abandonné menotté par des soldats israéliens, selon des responsables palestiniens.
Âgé de 78 ans selon l'armée, M. Assad avait été arrêté, menotté, battu, abandonné dans un bâtiment en construction, puis retrouvé mort au petit matin après le départ des soldats, avait indiqué à l'AFP le chef du village de Jiljiliya, au nord de Ramallah, où les autorités avaient confirmé son décès des suites d'une crise cardiaque.
Dans son enquête sur cette mort, qu'elle dit "regretter", l'armée israélienne a indiqué mardi qu'après avoir arrêté et ligoté "pendant trente minutes" M. Assad, le vieil homme avait été "libéré", mais que les soldats avaient considéré qu'il "dormait", sans identifier de "signe de détresse" chez lui, et ne "l'avaient pas réveillé".
"Mais les soldats ont échoué à leurs obligations en laissant M. Assad gisant au sol sans traitement et sans reporter l'incident à leur hiérarchie", a conclu le rapport de l'armée, évoquant "un manque de jugement dans la prise de décision" de la part des soldats et leur "absence de considérations morales".
"Laisser M. Assad seul, sans s'enquérir de son état de santé, était un acte d'insouciance qui est contraire aux valeurs de l'armée israélienne", a déclaré dans un communiqué le chef d'état-major de l'armée israélienne, Avi Kochavi.
Les deux commandants impliqués dans cette affaire seront relevés de leur fonction et ne pourront servir dans des rôles de commandements pour les deux prochaines années, a indiqué l'armée.
Un troisième militaire, le commandant du bataillon "Netzah Yehuda", dont des soldats étaient présents lors de l'incident, recevra un "blâme", a-t-elle ajouté.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.