Intempéries: scènes de désolation après les crues en France et en Italie

La gendarmerie nationale de Saint-Martin-Vesubie dans les Alpes-Martimes emportée par un glissement de terrain du aux fortes pluies (Valery Hache/AFP)
La gendarmerie nationale de Saint-Martin-Vesubie dans les Alpes-Martimes emportée par un glissement de terrain du aux fortes pluies (Valery Hache/AFP)
Short Url
Publié le Lundi 05 octobre 2020

Intempéries: scènes de désolation après les crues en France et en Italie

  • A Saint-Martin-Vésubie, village de 1.400 habitants dans la montagne au nord de Nice, des touristes et des habitants, hagards, attendent d'être appelés pour être évacués par hélicoptère
  • Deux morts avaient déjà été dénombrés en Italie la veille ; plusieurs personnes sont toujours portées disparues en France

SAINT-MARTIN-VESUBIE, France: Le corps d'un berger français a été retrouvé dans le fleuve Roya, ont annoncé dimanche les pompiers italiens, portant à trois morts le bilan des crues brutales qui ont dévasté vendredi des régions du sud-est de la France et du nord de l'Italie.

Deux morts avaient déjà été dénombrés en Italie la veille. Plusieurs personnes sont toujours portées disparues en France.

De part et d'autre de la frontière, les secours ont intensifié leurs efforts pour aider les sinistrés et retrouver les personnes disparues deux jours après des crues « hors normes ».

« Ce que nous vivons est hors norme, on est habitués à voir des images de tels désastres sur d'autres continents, avec un certain détachement parfois, et là c'est quelque chose qui nous a touchés nous », a indiqué dimanche Bernard Gonzalez, préfet des Alpes-Maritimes.

A Saint-Martin-Vésubie, village de 1.400 habitants dans la montagne au nord de Nice, inaccessible en voiture, des groupes de touristes et d'habitants, hagards, sont massés sur la place centrale en attendant d'être appelés pour être évacués par hélicoptère. Une dame attend son baluchon sur l'épaule, sa maison a été emportée.

« Elle est dans la rivière, une maison de trois étages. Il ne me reste plus qu'un tout petit pan de mur et une porte », témoigne Sandra Dzidt, 62 ans, qui a dû partir en chemise de nuit pour échapper aux flots. « On n'a plus rien, comme la moitié du village », lâche-t-elle.

Les hélicoptères de la gendarmerie, des pompiers, et de l'armée effectuent un ballet incessant dans toutes les vallées au nord de Nice pour apporter eau, nourriture et évacuer les sinistrés.

Traversant à pied sur un étroit passage au-dessus de l'éboulis qui coupe la route, des pompiers apportent sur leur dos du matériel de secours.

Scènes de désolation

A Breil-sur-Roya, près de la frontière italienne, la ville très longtemps restée inaccessible offre des scènes de désolation : maisons englouties par la boue, voitures renversées dans le lit de la rivière.

« On a une population qui manque de tout, d'eau, d'électricité, d'alimentation. On a besoin de faire établir rapidement les communications téléphoniques sans quoi on ne peut pas faire connaître nos besoins », a déclaré le maire Sébastien Olharan.

En Italie, cela faisait des décennies que les habitants n'avaient pas vu un tel désastre : de la riviera aux vallons du Piémont, le déluge a dévasté des villages entiers, emporté ponts et routes, aggravant la détresse des habitants après des mois d'un confinement ruineux pour l'activité locale. 

« État d'urgence »

« La situation est très grave. C'est comme en 1994 », lorsque la crue du Po et du Tarano avait fait 70 morts, a déclaré le président du Piémont, Alberto Cirio, au quotidien italien La Stampa. « Avec une différence, c'est que 630 mm d'eau sont tombés en 24 heures, du jamais vu en si peu de temps depuis 1954 », a-t-il assuré.

A Vintimille, à quelques encablures de la frontière française, les commerçants nettoient leurs boutiques noyées par les eaux et la boue et des associations s'inquiètent du sort de migrants, qui dorment souvent le long des berges de la Roya, alors que la crue a été violente.

Les régions italiennes du Piémont et de la Ligurie ont demandé à Rome de décréter l'état d'urgence. En France, l'Etat a lancé la procédure de « catastrophe naturelle ».

Le Premier ministre français Jean Castex n'a pas caché « sa vive inquiétude » sur le bilan définitif de ces intempéries exceptionnelles.

Outre les huit disparus certains, des personnes sont aussi recherchées dans les Alpes-Maritimes car elles n'ont pas donné de nouvelles depuis vendredi soir, même si aucun témoin ne les a vues tomber à l'eau. 

Samedi soir, 21 personnes qui étaient déclarées disparues par les autorités italiennes ont pu être retrouvées saines et sauves côté français, près du col de Tende. Elles étaient toujours en cours d'évacuation vers l'Italie dimanche, selon les pompiers.

Les liaisons restent très difficiles même par téléphone dans de nombreuses vallées de l'arrière-pays niçois.

La préfecture a annoncé l'envoi dans chacune des communes isolées d'un militaire, d'un sapeur-pompier et d'un fonctionnaire de préfecture pour venir en aide aux maires.

Dans la nuit de samedi à dimanche, 200 personnes ont été hébergées par les autorités. A Nice, la ville a ouvert des lieux d'hébergement d'urgence, envoyé des repas dans l'arrière-pays et mobilisé, bus et taxis pour aider les sinistrés.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
Short Url
  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".