Métaux: pour les batteries, l'Europe mise sur l'économie circulaire et des accords commerciaux

«Nous ne devons pas mettre tous nos oeufs dans le même panier», a déclaré mardi le Commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton, à l'issue d'un conseil informel des ministres européens de l'Industrie à Lens, dans le nord de la France. (AFP)
«Nous ne devons pas mettre tous nos oeufs dans le même panier», a déclaré mardi le Commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton, à l'issue d'un conseil informel des ministres européens de l'Industrie à Lens, dans le nord de la France. (AFP)
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Publié le Mercredi 02 février 2022

Métaux: pour les batteries, l'Europe mise sur l'économie circulaire et des accords commerciaux

  • D'ici à 2030, l'Europe vise 25% de la production mondiale de batteries (contre 3% en 2020)
  • Parmi les outils envisagés pour bâtir une «autonomie stratégique ouverte», figurent les programmes d'investissements européens dans les technologies de rupture

 

LENS: Pour ses batteries électriques, qui nécessitent des métaux stratégiques comme le cobalt ou le lithium dont elle manque, l'Union européenne mise sur le recyclage et l'économie circulaire, mais aussi sur des partenariats commerciaux avec le Canada, l'Afrique ou encore l'Amérique latine.


"Nous ne devons pas mettre tous nos oeufs dans le même panier", a déclaré mardi le Commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton, à l'issue d'un conseil informel des ministres européens de l'Industrie à Lens, dans le nord de la France.


"On n'est pas protectionniste, ce serait une folie, on est juste réaliste comme on l'a démontré pour les vaccins", a-t-il ajouté, disant vouloir appliquer dans le domaine des matières premières "critiques" dont manque l'UE, les mêmes techniques que celles qui ont permis à l'Europe de devenir en moins de deux ans le premier continent fabricant de vaccins à ARN messager.


C'est-à-dire se faire respecter par ses partenaires commerciaux et abandonner une certaine "naïveté" dans le libre-échange, souvent reprochée à Bruxelles pour ses conséquences sur la désindustrialisation du continent.


M. Breton a cité la Serbie, le Canada, l'Ukraine, les pays d'Afrique et d'Amérique latine comme potentiels partenaires commerciaux.

«Autonomie stratégique ouverte»
Parmi les outils envisagés pour bâtir une "autonomie stratégique ouverte", figurent les programmes d'investissements européens dans les technologies de rupture (PIIEC en jargon bruxellois pour projets importants d'intérêt européen commun), malgré des différences d'interprétation entre Etats membres sur l'utilisation de ces outils qui permettent de subventionner des industries privées.


Autre outil, l'Alliance européenne des batteries a annoncé la création d'un fonds d'investissement de 400 millions d'euros pour les matériaux qui pourraient financer une dizaine de projets d'extraction ou de raffinage en Europe, a indiqué le vice-président de la Commission Maros Sefcovic.


"Nous devons préparer de prochaines disruptions de nos chaînes d'approvisionnement", a-t-il ajouté.


"Ce n'est pas une question de savoir si cela aura lieu, mais quand", a-t-il prévenu, en citant la flambée des cours du lithium et les pénuries récentes de magnésium qui inquiètent la Commission.


Il a souligné le besoin "d'accroître l'efficacité" de l'extraction minière en Europe, avec "les plus hauts critères sur le plan environnemental et social" car "l'acceptation publique" pour l'installation de nouvelles mines est selon lui un "facteur crucial".


Évoquant les giga-usines de batteries, dont trois sont désormais annoncées en France, ainsi que leurs prédécesseurs de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) qui ont permis de construire l'Union européenne, la ministre française Agnès Pannier-Runacher, hôte de la réunion, a estimé qu'il s'agissait désormais de construire une "Communauté des énergies bas-carbone, de l'économie circulaire et des nouvelles technologies". 

Objectif 25% 
Réunis au musée du Louvre-Lens, bâti sur un ancien site minier, les ministres ont planché sur l'approvisionnement de l'Europe en métaux critiques pour la transition énergétique, comme le nickel, le graphite, le cobalt ou les aimants permanents.


"Seuls 2% des métaux dont nous avons besoin sont disponibles sur le continent européen", avait rappelé Mme Pannier-Runacher en ouverture.


Or d'ici à 2030, l'Europe vise 25% de la production mondiale de batteries (contre 3% en 2020).


Dans toutes ces filières, la Chine domine le marché - première productrice et souvent première consommatrice -, ayant anticipé le tournant électrique depuis 20 ans en mettant la main sur de nombreux sites d'extraction et en multipliant les usines de raffinage et maintenant de batteries.


"La Chine n'a rien bloqué", a cependant affirmé M. Breton, concédant un peu "de naïveté" sur la façon dont l'Europe a conçu ses échanges commerciaux.


Les ministres ont écouté les témoignages de trois industriels: le suédois NorthVolt, qui a inauguré fin 2021 la première giga-usine de batteries lithium-ion européenne destinée à concurrencer l'américain Tesla, le français Caraester, spécialiste du recyclage d'aimants et l'autrichien Wolfram, qui exploite une ligne de tungstène et a présenté les enjeux d'un secteur extractif européen "durable".


L'Europe compte sur le recyclage des batteries usagées et l'économie circulaire. Au menu des solutions figure aussi la constitution de "plateformes" d'importation auxquelles seraient liées des usines de raffinage européennes. 


Pour l'extraction minière, M. Sefcovic a déclaré qu'il était "naturel" que le partenaire commercial de la Serbie pour ses réserves de lithium soit européen "si la Serbie veut bien continuer" dans l'exploitation du gisement.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.