Une rare statue romaine rendue à la France 50 ans après son vol

Le détective d'art néerlandais Arthur Brand remet la statue romaine récupérée de Dionysos du premier siècle à Catherine Monnet, directrice du musée français du Pays Chatillonais, d'où elle a été volée en 1973 à Amsterdam, le 31 janvier 2022. (Photo, AFP)
Le détective d'art néerlandais Arthur Brand remet la statue romaine récupérée de Dionysos du premier siècle à Catherine Monnet, directrice du musée français du Pays Chatillonais, d'où elle a été volée en 1973 à Amsterdam, le 31 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 02 février 2022

Une rare statue romaine rendue à la France 50 ans après son vol

  • Un expert et détective néerlandais spécialisé dans les vols d'œuvres d'art a restitué une statue romaine rare, considérée comme l'un des trésors les plus importants de France
  • La statue a été découverte par des archéologues en 1894 lors d'une fouille sur le site de Vertillum, déclaré monument historique deux décennies auparavant

AMSTERDAM : Un expert et détective néerlandais spécialisé dans les vols d'œuvres d'art a restitué une statue romaine rare, considérée comme l'un des trésors les plus importants de France, au musée où elle a été dérobée il y a près de 50 ans.

Arthur Brand, surnommé "l'Indiana Jones du monde de l'art", a à Amsterdam rendu la statue en bronze du 1er siècle du dieu Bacchus à la directrice du Musée du Pays Châtillonnais, situé dans l'est de la France.

C'est là, un soir glacial de décembre 1973, que des voleurs ont brisé une fenêtre, trouvé un chemin à travers les barreaux et volé la statue de 40 centimètres de haut du dieu du vin.

"Les criminels se sont enfuis avec quelques antiquités romaines, environ 5.000 pièces de monnaie romaines -- mais plus important encore, la statue en bronze de Bacchus enfant", déclare M. Brand à l'AFP.

"La perte pour le musée et la communauté a été énorme. L'une de leurs antiquités les plus précieuses a été volée", ajoute-t-il.

"Parce qu'à l'époque il n'y avait pas de catalogue approprié pour l'art volé, la statue a disparu dans le monde souterrain et on pensait qu'elle était perdue à jamais", poursuit l'expert.

La directrice du musée français - connu pour sa collection d'objets romains provenant du site de fouilles archéologiques voisin de Vertillum, un village gallo-romain fouillé pour la première fois en 1846 - s'est dite très émue.

"Quand je l'ai découverte, dans sa valise, j'ai découvert à quel point elle était beaucoup plus belle que la copie qu'on avait", a déclaré Catherine Monnet à l'AFP.

«Chasse ouverte»

La statue a refait surface par pur hasard il y a deux ans lorsqu'un client autrichien contacte Arthur Brand, qui a par le passé en particulier retrouvé un Picasso et "Les chevaux d'Hitler", des sculptures en bronze grandeur nature qui trônaient à l'extérieur de la chancellerie à Berlin du temps où le dictateur l'occupait.

Le client autrichien lui demande d'enquêter sur une statue d'un garçon qu'il a achetée légalement sur le marché de l'art.

Lorsqu'il ne trouve aucune référence de l'oeuvre, Arthur Brand réalise qu'elle a peut-être été volée. "La chasse était ouverte" pour découvrir la vérité, explique-t-il.

Après des mois de recherche, une photo de la statue dans un magazine archéologique daté de 1927 révèle finalement un indice : la sculpture représente Bacchus enfant et appartenait à un musée français.

Puis, un rapport de police officiel - dont l'AFP a pris connaissance d'une copie - révèle que la statue a été volée le 19 décembre 1973.

Choqué d'apprendre que la pièce avait été volée, le client autrichien demande alors à ce qu'elle soit rendue au musée.

"En vertu de la loi française, il a reçu une petite somme - une infime part du prix de la statue, qui pourrait atteindre des millions d'euros – pour la +garde+" de l'objet, explique M. Brand.

«Patrimoine français»

Deux collectionneurs d'art britanniques, Brett et Aaron Hammond, ont parrainé la moitié du montant, et la Ville de Châtillon-sur-Seine a payé l'autre moitié de la somme, non divulguée.

"Après 50 ans, il est extrêmement rare qu'un objet volé refasse surface. Surtout un objet aussi important", affirme M. Brand.

"C'est une statue extrêmement importante" et "de très, très grande qualité", se réjouit Catherine Monnet.

La statue a été découverte par des archéologues en 1894 lors d'une fouille sur le site de Vertillum, déclaré monument historique deux décennies auparavant.

En 1937, la statue de Bacchus faisait partie d'une exposition à Paris composée de ce qui était considéré comme les 50 plus beaux trésors d'art de France, selon Mme Monnet.

"C'est dire à quel point elle est vraiment très, très belle et importante pour l'ensemble du patrimoine français et des musées français", soulève Mme. Monnet.

Quant à Arthur Brand, le musée lui offre l'entrée gratuite à vie, ajoute-t-elle avec un grand sourire.


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com