PARIS: Rachida Dati appelle Valérie Pécresse à donner de "l'incarnation" à sa campagne, en estimant que l'élection présidentielle ne se résume pas à "une somme de propositions", dans une interview au Figaro publiée mercredi.
"Aujourd’hui, il est clair qu'il faut ouvrir une seconde étape dans cette campagne, celle de l'incarnation qui parle à tous les Français", affirme la maire LR du VIIe arrondissement de Paris.
Alors que la candidate LR à la présidentielle a multiplié les déplacements thématiques depuis son investiture début décembre, Rachida Dati avertit: "proposer des solutions concrètes aux Français est une bonne chose, mais une campagne ce n'est pas que cela".
"Il faut résister aux postures technocratiques" or "l'alignement de propositions ne peut apparaître que comme une posture technocratique", avertit-elle.
Pour l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, "l’élection présidentielle, c'est avant tout la rencontre d'un homme ou d'une femme avec le peuple français, pas avec une somme de propositions", et "vous n'emmenez pas une majorité de français sur des mesures techniques, des petites phrases ou des débauchages".
La chef de file de l'opposition LR à Paris assure ne pas être "la seule à le penser et à le dire" à la candidate. "Je crois qu’elle l'a compris et le meeting du 13 février à Paris sera un moment important de la campagne", selon elle.
"A la différence de 2017, Valérie Pécresse a su rassembler tout le monde.(...) Mais je pense qu’il faut désormais approfondir le caractère collectif de la campagne et permettre à chacun de pouvoir enrichir le contenu et le projet" qui doit comporter "une part de transgression", ajoute-t-elle, estimant qu'"il y a des propositions que nous devons améliorer".
Il ne s'agit pas de "critique" mais de "franchise", assure Rachida Dati qui revendique son "choix" de ne pas faire partie de l'organigramme de campagne, qui lui donne "la liberté" de s'exprimer "sur tous les sujets avec (sa) sensibilité".
Elle se dit d'ailleurs convaincue que "le duel entre Valérie Pécresse et Emmanuel Macron, dont personne ne doute de la candidature, s’imposera".