Après un siècle d'oubli, l'atelier restauré de Gustave Courbet se révèle

Des gens se tiennent devant l'huile sur toile de Gustave Courbet «Dans l'atelier de l'artiste» au Musée d'Orsay à Paris, le 13 octobre 2020. (Photo, AFP)
Des gens se tiennent devant l'huile sur toile de Gustave Courbet «Dans l'atelier de l'artiste» au Musée d'Orsay à Paris, le 13 octobre 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 03 février 2022

Après un siècle d'oubli, l'atelier restauré de Gustave Courbet se révèle

  • A sa mort, sa soeur Juliette hérita des lieux et construisit une extension à l'atelier, où elle installa la première salle d'exposition dédiée à son frère
  • Le Conseil départemental du Doubs, où se situe Ornans, racheta l'atelier de Gustave Courbet en 2007 et une minutieuse campagne de restauration fut engagée en 2019

ORNANS : Oublié pendant près d'un siècle, l'atelier de Gustave Courbet (1819-1877), qui recèle ses seules peintures murales, ouvre samedi au public dans sa ville natale d'Ornans (est) où le musée qui lui est dédié offre en parallèle l'exposition "Un atelier à soi".

"Ces deux peintures ont survécu aux affres du temps, c'est un trésor !", confie le conservateur du musée Courbet, Benjamin Foudral.

Les oeuvres intitulées "La Seine à Bougival" et "L'Escaut se jetant dans la mer" occupent chacune un bandeau horizontal d'une quinzaine de mètres carrés sur une surface incurvée au niveau du plafond de l'atelier, une grande pièce carrée fermée d'une verrière et peinte en rouge comme à l'époque où l'artiste l'occupait.

Des visiteurs marchent dans une salle présentant le tableau de Gustave Courbet «l'Origine du Monde» dans le musée d'Orsay sous-peuplé à Paris, le 13 octobre 2020. (Photo, AFP)
Des visiteurs marchent dans une salle présentant le tableau de Gustave Courbet «l'Origine du Monde» dans le musée d'Orsay sous-peuplé à Paris, le 13 octobre 2020. (Photo, AFP)

Les rives de la Seine et de l'embouchure de l'Escaut qui se jette dans la mer du Nord, en Belgique, "sont des paysages qui lui tenaient à coeur, où il a beaucoup peint", explique M. Foudral.

Au plafond, des hirondelles voletant dans les nuages ont été peintes "probablement par Courbet", bien que la documentation manque pour l'affirmer de manière catégorique, note le conservateur.

De la propriété qui s'étendait jusqu'aux bords de la rivière, l'artiste avait une vue panoramique sur tout le cirque des falaises calcaires de la vallée de la Loue, l'un de ses sujets de prédilection.

Le chantre du réalisme a créé son atelier en 1860 à Ornans. Il peignit sur place de nombreux paysages, ainsi que "L'Hallali du cerf" ou encore "Vénus et Psyché".

Un moment patrimonial rare

A sa mort, sa soeur Juliette hérita des lieux et construisit une extension à l'atelier, où elle installa la première salle d'exposition dédiée à son frère. Sans enfant, elle légua ensuite l'ensemble à des amies: elles le vendirent à un négociant en vins, qui utilisa la pièce comme entrepôt.

Le Conseil départemental du Doubs, où se situe Ornans, racheta l'atelier de Gustave Courbet en 2007 et une minutieuse campagne de restauration fut engagée en 2019.

Son ouverture au public samedi se fera pour l'instant uniquement sur réservation et en visite guidée afin de limiter la jauge et préserver les lieux. A terme, l'atelier, dont les meubles d'époque ont disparu, accueillera des expositions, des ateliers pédagogiques et des résidences d'artistes.

Le tableau intitulé «Taureau blanc et génisse blonde», de l’artiste français Gustave Courbet, dans le cadre de la préparation de la réouverture du musée d’Orsay à Paris, le 17 mai 2021. (Photo, AFP)
Le tableau intitulé «Taureau blanc et génisse blonde», de l’artiste français Gustave Courbet, dans le cadre de la préparation de la réouverture du musée d’Orsay à Paris, le 17 mai 2021. (Photo, AFP)

"C'est un moment patrimonial très fort car la redécouverte d'un atelier qui concerne un artiste majeur du XIXe siècle, c'est très rare", relève Benjamin Foudral.

Pour accompagner l'ouverture de l'atelier, le musée Courbet propose jusqu'au 27 mars l'exposition "Un atelier à soi". Celle-ci explore la place de cet atelier dans la trajectoire artistique du peintre et, plus largement, l'évolution du rapport entre les artistes contemporains de Courbet et leur espace de travail.

Une soixantaine de prêts

L'exposition, qui bénéficie de plus d'une soixantaine de prêts, présente des portraits d'artistes peints dans leurs ateliers, ainsi que des sculptures, des photographies telles que "Gustave Courbet peignant l'Hallali du cerf dans son atelier", par Etienne Carjat, des gravures et des dessins de l'époque.

Montrée pour la première fois au public, la sculpture en bronze "Le pêcheur aux chabots", réalisée en 1863 par Courbet pour la ville d'Ornans, avant d'être déboulonnée, est exceptionnellement prêtée par ses propriétaires.

Au XIXe siècle, on observe un "changement du statut social des artistes qui vont s'approprier leur espace de création", observe le conservateur. "Ils vont l'adapter à leurs pratiques et à leur volonté de visibilité. L'atelier reste un lieu de création, mais aussi milieu de sociabilité, de représentation et d'échanges".

"Courbet est symptomatique de cette évolution", selon l'historien, son fameux tableau intitulé "L'Atelier du peintre" (1855, musée d'Orsay) "synthétise ce changement en montrant toute la société qui gravite autour de l'artiste".


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com