Washington appelle Beyrouth à résoudre le problème de la frontière maritime avec Israël

Le président libanais, Michel Aoun, rencontrant l'envoyé spécial américain pour les Affaires énergétiques Amos Hochstein, au palais présidentiel de Baabda, au Liban. (Reuters)
Le président libanais, Michel Aoun, rencontrant l'envoyé spécial américain pour les Affaires énergétiques Amos Hochstein, au palais présidentiel de Baabda, au Liban. (Reuters)
Le président du parlement, Nabih Berri, à droite, rencontrant l'envoyé américain pour les Affaires énergétiques Amos Hochstein à Beyrouth, au Liban, le mercredi 9 février 2021. (Photo AP)
Le président du parlement, Nabih Berri, à droite, rencontrant l'envoyé américain pour les Affaires énergétiques Amos Hochstein à Beyrouth, au Liban, le mercredi 9 février 2021. (Photo AP)
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Publié le Jeudi 10 février 2022

Washington appelle Beyrouth à résoudre le problème de la frontière maritime avec Israël

  • L'envoyé américain pour les Affaires énergétiques est arrivé à Beyrouth pour discuter d’une reprise des pourparlers sur la délimitation de la frontière maritime libano-israélienne
  • Lors de sa visite au Liban, Hochstein s’est entretenu avec des responsables libanais, notamment le président Michel Aoun, le président du Parlement, Nabih Berri, et le Premier ministre, Najib Mikati

BEYROUTH: L'ambassade des États-Unis au Liban a récemment annoncé sur les réseaux sociaux qu'«un accord sur les frontières maritimes entre le Liban et Israël pourrait créer une opportunité indispensable pour parvenir à la prospérité pour l'avenir du Liban», indiquant que «quand on veut, on peut».

Amos Hochstein, l'envoyé américain pour les Affaires énergétiques, responsable de la médiation des négociations indirectes entre le Liban et Israël pour délimiter les frontières maritimes, s’est entretenu mercredi avec le chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, une réunion que l’ambassade américaine a qualifié de «fructueuse».

Hochstein est arrivé mardi à Beyrouth pour discuter d’une reprise des pourparlers sur la délimitation de la frontière maritime libano-israélienne, qui sont au point mort depuis novembre 2020.

Lors de sa visite de quarante-huit heures au Liban après son escale en Israël, Hochstein a tenu une série de réunions avec des responsables libanais, dont le président Michel Aoun, le président du Parlement, Nabih Berri, et le Premier ministre, Najib Mikati. Ce dernier a affirmé, via son bureau de presse, qu’il «discuterait des nouvelles propositions de Hochstein avec Aoun et Berri pour déterminer la position libanaise».

La Direction de l'orientation de l'armée libanaise a affirmé que le général Aoun avait assuré à Hochstein que «l'institution militaire soutenait toute décision prise par l'autorité politique à cet égard».

À son arrivée à Beyrouth, Hochstein a rencontré le ministre des Affaires étrangères Abdallah bou Habib en présence de l'ambassadrice américaine au Liban, Dorothy Shea.

Selon des informations ayant fuité dans la presse, ils ont discuté de la lettre que le président Aoun a envoyée le 28 janvier au président du Conseil de sécurité de l'ONU, qui soulignait que le Liban «se réservait tous les droits de soulever toute demande ultérieure et de revoir les frontières de sa zone économique exclusive… si les négociations indirectes n'aboutissaient pas à un règlement».

Hochstein aurait présenté à Bou Habib «une série de propositions qu'il juge appropriées concernant la prochaine étape, étant donné la nécessité de prendre des mesures urgentes permettant des avancées sur le plan économique et financier, notamment l'accélération des investissements du Liban dans ses richesses pétrolières et gazières».

Mercredi, Hochstein a également rencontré le général de division Abbas Ibrahim, directeur général de la Sûreté générale, pour discuter de la question plus en profondeur, après avoir rencontré plusieurs journalistes, en marge de sa participation à un symposium à la Fondation May Chidiac mardi.

«Nous avons une opportunité aujourd'hui. Nous avons réduit les écarts de points de vue sur la délimitation des frontières maritimes et nous pouvons parvenir à un accord», a déclaré Hochstein. Il a ajouté: «Ce n'est pas nous qui conclurons l'accord. Le Liban et Israël doivent décider de le faire.»

Évoquant la visite de Hochstein à Beyrouth, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a parlé de manière désobligeante de l'implication de l'ambassade américaine dans les pourparlers.

S'adressant à la chaîne iranienne Al-Alam au sujet de la délimitation des frontières maritimes, Nasrallah a affirmé que «l'influence américaine au Liban est là». «Il n'y a pas d'occupation américaine, mais plutôt une influence politique, financière et militaire. Il n'existe pas de bases militaires américaines au Liban, mais les États-Unis sont présents au niveau de l'institution militaire, des officiers américains sont présents à Yarzeh (le quartier général de l'armée libanaise), et l'ambassadrice américaine y est souvent présente», a-t-il déclaré.

Nasrallah a ajouté que «le Hezbollah n’a pas interféré dans ces négociations, mais   si un quelconque soupçon de normalisation devait apparaître, nous nous y opposerions», a-t-il poursuivi.

Mercredi, les responsables libanais ont assisté à une messe à l'occasion de la fête de Saint Maron, saint patron de la communauté maronite au Liban.

Le patriarche maronite Béchara Boutros al-Raï a souligné dans son sermon l'influence maronite au Liban. «Les maronites ont connu toutes les conquêtes et expérimenté diverses formes de formules constitutionnelles au Mont-Liban. Ils connaissaient les avantages et les inconvénients de chaque formule. Lorsqu’ils ont obtenu une position influente, ils ont choisi d'appartenir à l’environnement arabe», a-t-il souligné.

«Nous nous battons tous pour que le Liban cesse d'être un champ de bataille pour les rivalités régionales. L'État libanais n'a pas été fondé pour être l'ennemi de ses frères et amis. Reconnaître le Liban comme patrie, c'est reconnaître trois constantes, à savoir la coexistence, le rôle chrétien, et la fidélité au seul Liban. En respectant ce triangle historique, nous sauverons l'unité du Liban et prouverons sa neutralité», a-t-il poursuivi.

Le patriarche s'est adressé directement au président, appelant à «des élections parlementaires et présidentielles à la date prévue, à la révélation de la vérité sur l'explosion au port de Beyrouth, à l’accélération du processus de réformes et à la conclusion d’accords avec le FMI». Il a également appelé «à poursuivre la mise en application de l'accord de Taëf et à combler les lacunes qui en découlent, ainsi qu’à solliciter l'aide de l'ONU pour convoquer une conférence internationale et adopter la neutralité positive comme base de nos relations extérieures».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: l'armée israélienne annonce la remise de trois dépouilles d'otages à la Croix-Rouge

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
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  • "Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza"
  • L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui prévoit des échanges de dépouilles.

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne.

 

 


A Gaza, des enfants reprennent les cours après deux ans de guerre

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
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  • Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive
  • Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles

GAZA: Des élèves de l'école Al Hassaina à Nousseirat,  dans le centre de la bande de Gaza, viennent de reprendre les cours malgré les destructions dans le territoire palestinien, où l'ONU a annoncé rouvrir progressivement des établissements, a constaté samedi l'AFPTV.

Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive, après deux ans de guerre dévastatrice délenchée par l'attaque du Hamas en Israël du 7 octobre 2023.

Le patron de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré sur X mardi que plus de 25.000 écoliers avaient déjà rejoint les "espaces d'apprentissage temporaires" de l'agence, tandis qu'environ 300.000 d'entre eux suivraient des cours en ligne.

Dans l'école Al Hassaina, des images de l'AFPTV ont montré dans la matinée des jeunes filles se rassemblant dans la cour en rang pour pratiquer des exercices en clamant "Vive la Palestine!"

Environ 50 filles se sont ensuite entassées dans une salle de classe, assises à terre sans bureaux, ni chaises.

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là.

Pendant la guerre entre Israël et le Hamas, cette école, comme de nombreuses autres installations de l'UNRWA, s'était transformée en refuge pour des dizaines de familles.

Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles.

Une autre salle de classe accueillait un nombre similaire d'adolescentes, presque toutes portant des hijabs et également assises au sol, cahiers posés sur leurs genoux.

Warda Radoune, 11 ans, a déclaré avoir hâte de reprendre sa routine d'apprentissage. "Je suis en sixième maintenant, mais j'ai perdu deux années de scolarité à cause du déplacement et de la guerre", a-t-elle confié à l'AFP.

"Nous reprenons les cours lentement jusqu'à ce que l'école soit à nouveau vidée (des déplacés), et que nous puissions continuer à apprendre comme avant", a-t-elle ajouté.

"Alors que l'UNRWA travaille à ouvrir davantage d'espaces d'apprentissage temporaires dans les abris, certains enfants sont contraints d'apprendre sur des escaliers, sans bureaux ni chaises. Trop d'écoles sont en ruines", a pointé cette semaine l'UNRWA sur X.

Le directeur régional Moyen-Orient d'Unicef, Edouard Beigbeder, avait souligné fin octobre à l'AFP que la communauté humanitaire était engagée dans une "course contre la montre" pour "remettre l'éducation au centre des priorités" à Gaza, au risque sinon d'y laisser une "génération perdue".


Israël menace d'intensifier les attaques contre le Hezbollah dans le sud du Liban

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.  L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé. L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah
  • A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer"

JERUSALEM: Israël a menacé dimanche d'intensifier ses attaques au Liban contre le Hezbollah, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé de tenter de se "réarmer", exhortant Beyrouth à tenir ses engagements de le désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le mouvement pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions libanais du Hezbollah et d'occuper cinq positions frontalières dans le sud du Liban.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah.

"L'engagement du gouvernement libanais à désarmer le Hezbollah et le chasser du sud du Liban doit être pleinement tenu", a d'abord déclaré dans un communiqué le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, affirmant que le groupe "joue avec le feu" et que "le président libanais traîne des pieds".

"Nous ne tolèrerons aucune menace contre les habitants du nord" d'Israël, a-t-il ajouté.

A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer".

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", a-t-il averti.

"Nous ne permettrons pas au Liban de redevenir un nouveau front contre nous et nous agirons comme il faudra".

Des milliers d'Israéliens vivant près de la frontière nord avaient dû évacuer leurs domiciles pendant des mois, après l'ouverture par le Hezbollah d'un front contre Israël à la suite de la guerre déclenchée à Gaza en octobre 2023.

Les tirs de roquette du mouvement chiite avaient provoqué un conflit de plus d'un an, culminant par deux mois de guerre ouverte avant la conclusion d'un cessez-le-feu fin 2024.

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent, invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.

Raid meurtrier et nouvelle frappe 

L'armée israélienne a intensifié ses attaques contre des cibles du Hezbollah ces derniers jours.

Jeudi, elle a mené un raid meurtrier dans le sud du Liban, poussant le président libanais, Joseph Aoun, à ordonner à l'armée de faire face à de telles incursions.

M. Aoun avait appelé à des négociations avec Israël à la mi-octobre, après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu à Gaza, parrainé par le président américain Donald Trump.

Il a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de dialogue en intensifiant ses attaques, avant qu'une nouvelle frappe israélienne ne tue quatre personnes samedi dans le sud du pays, dans le district de Nabatiyeh.

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.

L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah.

"Le terroriste était impliqué dans le transfert d'armes et dans les tentatives de reconstitution des infrastructures terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle indiqué, précisant que trois autres membres du groupe avaient été tués.

"Les activités de ces terroristes constituaient une menace pour l'Etat d'Israël et ses civils, ainsi qu'une violation des accords entre Israël et le Liban", a ajouté l'armée.

La veille, elle avait annoncé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement.

A Nabatiyeh, des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche pour rendre hommage aux cinq membres du Hezbollah tués, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les participants lançaient des pétales de fleurs sur les cercueils, recouverts du drapeau du Hezbollah, en scandant: "Mort à Israël, mort à l'Amérique".

"Voici le prix que le Sud (du Liban) paie chaque jour", a déclaré à l'AFP Rana Hamed, la mère de l'un des cinq hommes tués. "Nous savons qu'Israël est notre ennemi depuis des décennies."

L'émissaire américain, Tom Barrack, a exhorté samedi le Liban à engager des pourparlers directs avec Israël, affirmant que si Beyrouth franchissait le pas, les Etats-Unis pourraient faire "pression sur Israël pour qu'il se montre raisonnable".