Les algues, l’avenir de l’industrie de la pêche en Arabie Saoudite

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Publié le Jeudi 10 février 2022

Les algues, l’avenir de l’industrie de la pêche en Arabie Saoudite

  • Quel rôle jouent ces plantes vertes visqueuses dans le développement d’une industrie de plusieurs milliards de dollars?
  • L’université des sciences et technologies du roi Abdallah coopère avec le secteur privé pour transformer ses recherches en projets commerciaux

RIYAD: L’université des sciences et technologies du roi Abdallah travaille à l'accroissement des stocks d’algues de l’Arabie saoudite pour stimuler l’industrie de la pêche au Royaume.

L’établissement de recherche et d’enseignement de troisième cycle, situé à cent kilomètres au nord de Djeddah, met en place des projets pour répondre à l’objectif du Royaume d’attirer plus de quatre milliards de dollars (1 dollar = 0,87 euro) d’investissements étrangers et locaux vers l’industrie de la pêche saoudienne, conformément à l’initiative Vision 2030 du Royaume pour la diversification de l’économie.

Claudio Grünewald, expert en microalgues et directeur de projet au sein de l’université, déclare à Arab News: «Nous avons pour mission d’établir la biotechnologie des algues dans le Royaume.»

Quel rôle jouent ces plantes vertes visqueuses dans le développement d’une industrie de plusieurs milliards de dollars?

M. Grünewald affirme: «Les algues sont largement utilisées dans les produits pharmaceutiques, les cosmétiques, les engrais et les aliments pour les animaux et les humains. On les retrouve, par exemple, dans le gel utilisé pour conserver la viande et dans la coloration naturelle des boissons énergisantes. Nous consommons tous des algues et des ingrédients à base d’algues tous les jours, mais presque personne n’en est conscient.»

La valeur de la production mondiale d’algues s’est élevée à près de 40 milliards de dollars en 2020, avec une croissance prévue de 9,6 % entre 2021 et 2027, selon le cabinet d’études Global Market Insights.

La Chine est l’un des principaux producteurs d’algues, mais M. Grünewald estime que l’Arabie saoudite pourrait rattraper son retard et même devenir leader du marché dans les cinq prochaines années. L’université mène des recherches pour le compte du secteur privé en vue d’atteindre cet objectif.

«Au Royaume, il y a beaucoup de soleil, de plaines et d’eau de mer propre, facteurs essentiels pour la production de plantes marines», ajoute M. Grünewald.

Il note que l'impact de l'homme sur la mer Rouge, en termes d'eaux usées et de constructions lourdes, est faible par rapport à la Méditerranée.

Mais une question subsiste: si le développement du tourisme de la côte de la mer Rouge par le Royaume est un succès, n’existe-t-il pas un risque d’altérer la qualité de son eau de mer et le potentiel de croissance des stocks marins?

«Le développement touristique peut se faire de manière durable. Par exemple, les eaux usées peuvent être utilisées pour fournir les nutriments nécessaires à la production d’algues», répond M. Grünewald.

«De même, la culture des dattes produit une quantité importante de sucre dans ses déchets, qui sont une source potentielle de carbone organique et d’énergie pour la production d’algues. Tout cela contribuera à une économie circulaire.»

L’université coopère avec le secteur privé pour transformer ses recherches en projets commerciaux.

«Nous avons des partenariats stratégiques avec diverses entreprises», ajoute M. Grünewald, «comme Naqua, le groupe national d’aquaculture en Arabie saoudite. Nous discutons également avec d’autres parties prenantes comme l’industrie du plastique, l’industrie électrique et les centrales thermiques.»

Tous ces acteurs seront nécessaires pour établir une filière d’élevage marin durable dans le Royaume en utilisant des matériaux, des ressources et des travailleurs locaux. L’université forme de jeunes Saoudiens à l’élevage de fruits de mer, de la licence au doctorat, tout en recrutant sur le plan local – 50 % des employés des projets d’agriculture marine sont Saoudiens et la moitié sont des femmes.

«L’université sert également d’incubateur pour les start-up», poursuit M. Grünewald. «La Beacon Development Company (un cabinet de conseil saoudien fournissant des conseils spécialisés dans les projets environnementaux, marins et alimentaires) était une start-up au départ. Désormais, c’est un département de l’université qui compte cent cinquante employés.»

«Le gouvernement nous a chargés de diversifier l’économie d’ici à 2030. En matière de sécurité alimentaire, le Royaume ne peut pas dépendre de ses importations», précise Claudio Grünewald.

«Nous devons produire nos propres matières premières, réaliser notre transformation et ajouter de la valeur. Il faut que ce soit fait de façon durable et le bien-être social doit s’en trouver amélioré. Je pense que l’Arabie saoudite peut être un leader dans la technologie des algues et l’aquaculture avant la fin de la décennie.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.