L'ombre du propagandiste français Rachid Kassim sur l'assassinat du père Hamel

Une photo présumée de Rachid Kassim. (AFP).
Une photo présumée de Rachid Kassim. (AFP).
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Publié le Vendredi 11 février 2022

L'ombre du propagandiste français Rachid Kassim sur l'assassinat du père Hamel

  • Au procès de l'attentat contre le père Hamel qui s'ouvre lundi, Rachid Kassim sera jugé avec trois coaccusés, notamment pour complicité d'assassinat et de tentative d'assassinat, association de malfaiteurs terroriste criminelle.
  • Kassim a quitté la France pour la zone irako-syrienne en mai 2015 avec sa compagne et leur fille née quatre ans plus tôt. Omniprésent sur les réseaux sociaux, il multiplie les appels à commettre des attentats en France et désigne des cibles.

PARIS :  "Foncez sur les kouffars comme un lion affamé fonce sur du gibier", ordonnait en 2016 Rachid Kassim aux assaillants de l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime). Présumé mort, le propagandiste du groupe Etat islamique sera jugé par défaut pour avoir commandité l'attentat.

Né en janvier 1987 à Roanne (Loire), il est connu de la justice pour avoir téléguidé l'assassinat d'un couple de policiers à Magnanville (Yvelines) en juin 2016 et l'attentat manqué aux bonbonnes de gaz près de la cathédrale Notre-Dame trois mois plus tard à Paris.

Dans ce dossier, il a été condamné par défaut à la réclusion criminelle à perpétuité.

Son nom est aussi cité dans une petite dizaine de procédures judiciaires ouvertes entre juillet et septembre 2016 pour avoir incité des jeunes Français, parfois mineurs, à commettre des actions violentes dans l'Hexagone.

"L'intensité de son activité de propagande sur les réseaux sociaux et le rôle direct d'incitation qu'il a joué dans plusieurs actions violentes ou projets d'actions violentes en 2016 en font un individu éminemment dangereux", précise à l'AFP une source proche du dossier.

Au procès de l'attentat contre le père Hamel qui s'ouvre lundi, il sera jugé avec trois coaccusés, notamment pour complicité d'assassinat et de tentative d'assassinat, association de malfaiteurs terroriste criminelle. 

Mais Rachid Kassim ne sera pas dans le box: il aurait été tué dans une frappe de drone en février 2017 à Mossoul (Irak) où il vivait. En l'absence de preuve formelle de décès, la justice française maintient systématiquement ses poursuites.

L'enquête a révélé des échanges écrits et audios entre lui et les assaillants du père Hamel, Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean.

« Intense propagande »

Avec le second, ils passent en revue "de multiples cibles potentielles - synagogue, terrasse de café ou encore regroupement militaire", selon des documents consultés par l'AFP.

Quand Abdel-Malik Petitjean témoigne de sa volonté d'aller combattre dans les rangs de l'EI, Rachid Kassim l'en dissuade, insistant pour qu'il frappe en France. "Cherche pas à venir ici, ça sert à rien (...) les frontières sont cramées (...) Hé les frères, vous êtes dans le cœur de la bête" en France, s'agace-t-il.

"Foncez sur les kouffars ("mécréants" en arabe, ndlr) comme un lion affamé fonce sur le gibier", exhorte aussi le propagandiste.

Richard Kassim a quitté la France pour la zone irako-syrienne en mai 2015 avec sa compagne et leur fille née quatre ans plus tôt.

Devenu combattant de l'EI, il s'impose rapidement comme un recruteur chevronné de Français après une blessure au genou. "C'est à partir de la fin de l'année 2015 que Rachid Kassim entame une intense activité de propagande qui ne va durer que quelques mois", souligne la source proche du dossier.

Omniprésent sur les réseaux sociaux - sa page Facebook a compté jusqu'à 12.000 abonnés -, il multiplie les appels à commettre des attentats en France et désigne des cibles. 

Présent aussi sur la messagerie cryptée Telegram avec deux chaînes "Sabre de lumière" et "Dine Al Haqq", Rachid Kassim publie le "Guide du lion solitaire", compilant des conseils opérationnels pour des actions violentes sur le sol français.

Revendication

Idéologue du jihad armé, il incite sans relâche ses contacts à attaquer les Français avec un couteau ou toute autre arme.

Selon le témoignage d'un jeune ayant été sous son influence, le propagandiste avait d'abord témoigné gentillesse et écoute - il avait  "apaisé ses tristesses" - avant d'être pressant voire "trop insistant", lui intimant de passer à l'acte rapidement et de lui envoyer une vidéo en lisant un texte d'allégeance qu'il avait préparé.

Avant d'assassiner le père Hamel le 26 juillet 2016, Abdel-Malik Petitjean et Adel Kermiche ont envoyé une vidéo de revendication à Rachid Kassim qui en assura ensuite la diffusion.

Le Roannais, qui avait notamment pour adresse mail "rachidzebest1", se dira très fier d'avoir téléguidé cet attentat.  

"Une information judiciaire toujours en cours a pour objet de déterminer quel a été son parcours au sein de l'Etat islamique", souligne la source.

Cette procédure concerne également une vidéo de décapitation intitulée "Leur coalition et notre terrorisme", diffusée le 20 juillet 2016 sur Telegram. Rachid Kassim, tenue militaire et visage découvert, se félicite de l'attentat commis quelques jours auparavant sur la promenade des Anglais à Nice, avant de menacer la France en brandissant la tête ensanglantée de sa victime.

"Décapiter un animal serait difficile (...) décapiter un ennemi d'Allah, c'est un plaisir", confiait-il à un site jihadiste. 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.