Au Royaume-Uni, créer du beau et du précieux avec des déchets

Des techniciens préparent des déchets toxiques à envoyer au Royaume-Uni pour y être détruits, à Asuncion, le 10 février 2011. (Photo, AFP)
Des techniciens préparent des déchets toxiques à envoyer au Royaume-Uni pour y être détruits, à Asuncion, le 10 février 2011. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 17 février 2022

Au Royaume-Uni, créer du beau et du précieux avec des déchets

  • Les quantités de plastiques et produits chimiques produites par l'humanité sont tellement énormes que des scientifiques appellent désormais à fixer d'urgence des plafonds de production
  • Pour Gemma Curtin, cela permet notamment de repenser «notre conception de ce qu'est le luxe»

BRIDPORT, Royaume-Uni : Cosmétiques au marc de café, vêtements en résidus de bouteilles plastiques ou meubles design en fibre d'agave: au Royaume-Uni, les initiatives pour créer du précieux avec des déchets se multiplient.

Chaque jour, Drew Wright se rend à vélo dans 25 salons de thé et "coffee shops" à travers Londres afin de collecter pour le compte d'Upcircle une centaine de kilos de marc de café qui finirait sans cela à la décharge.

La société créée il y a six ans par Anna Brightman et son frère Will fabrique des produits de beauté à partir de déchets de café, infusions de camomille, poudre de noyaux d'olives, entre autres.

Le duo démarrait alors des carrières de cadres dans des multinationales mais, explique Anna à l'AFP, "je voulais faire quelque chose qui soit plus proche de mes aspirations".

"Mon frère a eu l'idée d'Upcircle en demandant par simple curiosité dans le café où il allait tous les jours ce qu'ils faisaient de tout ce marc de café. Il a été stupéfait d'apprendre que tout allait à la décharge et qu'en plus il fallait payer pour."

Depuis, Anna et Will se sont fait un nom comme "les frère et soeur un peu fous qui sillonnent Londres pour récupérer du marc de café".

"Les gens ont commencé à nous contacter à propos de toutes sortes de résidus" et "nous travaillons à présent avec 15 ingrédients" dont l'eau résultant de la fabrication de concentrés de jus de fruits, des bouquets défraichis jetées par les fleuristes ou des restes de décoctions d'épices.

Ils paient pour récupérer certains ingrédients, mais pas le café par exemple, même si la logistique pour le collecter est complexe et en soi coûteuse.

500 000 tonnes de marc de café sont jetées dans les décharges britanniques chaque année et Upcircle se targue d'en avoir recyclé 400 tonnes à ce jour.

Anna Brightman admet que lorsque son frère et elle ont demandé conseil à des vétérans de l'industrie cosmétique, la réponse fut que beauté et déchets ne peuvent rimer.

«Ni dégoûtants ni sales»

Mais la cheffe d'entreprise estime qu'il faut faire passer le message que "ces ingrédients ne sont ni dégoûtants, ni sales".

D'après elle, "le public jeune en particulier est plus ouvert à l'idée de l'économie circulaire" qui réutilise les produits et matériaux, "car pour des raisons évidentes ils sont plus concernés par l'avenir de la planète".

Barbara Scott-Atkinson, chimiste en charge de formuler les produits d'Upcircle, assure que le marc de café est meilleur pour les cosmétiques que le café moulu brut, "parce qu'il a été chauffé, qu'il est humide, et qu'il a encore plus d'antioxydants".

Tous les matériaux récupérés sont envoyés dans l'usine de la société à Bridport, bourgade à trois heures au sud-ouest de Londres.

Le site embaume les huiles essentielles d'agrumes, l'un des composants du gommage fabriqué ce jour. La préparation est simplissime: marc de café mélangé avec du sucre et des huiles essentielles, puis ajout de beurre de karité fouetté et d'un conservateur naturel.

La concoction est ensuite déposée dans des boites en verre puis distribuée dans tout le Royaume-Uni, au rythme de 3 000 unités par semaine.

La demande croit rapidement - Upcircle refuse toutefois de donner des chiffres sur ses ventes ou sa croissance - notamment aux Etats-Unis.

A tel point qu'Upcircle doit à présent composer avec de nombreux concurrents qui réutilisent des déchets alimentaires, à l'instar de Wildefruit ou de l'australien Frank Body, et même du géant britannique Body Shop.

Conséquence: les déchets de café, notamment, commencent à devenir recherchés.

Partager la semaine

"Il y a maintenant des cafés qui nous demandent si on peut partager la semaine avec une autre entreprise qui veut aussi récupérer du marc", note Mme Brightman.

Face à l'épuisement des ressources de la planète, entrepreneurs et créateurs dans le monde imaginent de nouvelles manières de créer de la valeur avec toutes sortes de déchets.

L'exposition "Waste Age" ("L'ère des déchets") au Musée du design de Londres (jusqu'au 20 février) met notamment en lumière la réutilisation de fibres d'agave pour concevoir des tables, bancs ou hamacs avant-gardistes par le créateur Fernando Laposse, formé à la prestigieuse école d'art Central St Martins.

Il utilise aussi les épis de maïs multicolores de son Mexique natal pour concevoir des tables ou vernis, entre autres créations qui alimentent une économie circulaire en créant des emplois locaux.

Au Royaume-Uni, "nous recyclons 15% de nos déchets, le reste est incinéré ou jeté dans les décharges", rappelle Gemma Curtin, conservatrice de l'exposition.

Les quantités de plastiques et produits chimiques produites par l'humanité sont tellement énormes que des scientifiques appellent désormais à fixer d'urgence des plafonds de production, et l'Onu se penchera du 28 février au 2 mars à Nairobi sur un possible futur traité ou accord sur le plastique.

L'exposition met aussi en scène des chaises fabriquées à partir de vieux réfrigérateurs, des baskets décorées de filets de pêche récupérés en mer, ou le travail de créatrices de mode comme Stella McCartney ou Phoebe English, qui utilisent des bouteilles en plastique recyclé par exemple.

Pour Gemma Curtin, cela permet notamment de repenser "notre conception de ce qu'est le luxe".

La dernière salle de Waste Age fait la part belle à des meubles ou blocs de construction en gobelets cartonnés de boissons chaudes à emporter. Rien qu'au Royaume-Uni, 2,5 milliards de ces gobelets enduits d'un film plastique et donc non-recyclables finissent à la poubelle chaque année.


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.


L'envoyé de Trump rencontre Netanyahu, Israël face à des critiques accrues

L'envoyé du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu jeudi. (GPO)
L'envoyé du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu jeudi. (GPO)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a discuté jeudi à Jérusalem avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu de la guerre à Gaza, à l'heure où de nombreux pays ont dit envisager de reconnaître un Etat palestinien au grand dam d'Israël
  • Les morts tombés sous les tirs et bombardements israéliens se comptent par dizaines chaque jour dans le territoire palestinien assiégé par Israël

Jérusalem, Non défini: L'émissaire américain Steve Witkoff a discuté jeudi à Jérusalem avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu de la guerre à Gaza, à l'heure où de nombreux pays ont dit envisager de reconnaître un Etat palestinien au grand dam d'Israël.

Après 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, la bande de Gaza est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire distribuée par camions ou larguée depuis les airs.

Les morts tombés sous les tirs et bombardements israéliens se comptent par dizaines chaque jour dans le territoire palestinien assiégé par Israël, selon la Défense civile locale qui a fait état de 38 Palestiniens tués jeudi.

Plusieurs dizaines de corps gisaient empilés à la morgue de l'hôpital al-Chifa dans le nord de Gaza, dans l'attente d'être collectés par leurs proches, a constaté un correspondant de l'AFP.

"Le moyen le plus rapide de mettre fin à la crise humanitaire à Gaza est que le Hamas CAPITULE ET LIBÈRE LES OTAGES !!!", a déclaré le président américain Donald Trump sur X.

Rien n'a filtré de la rencontre entre MM. Witkoff et Netanyahu mais en début de semaine, M. Trump a semblé se distancer de son allié israélien en évoquant une "vraie famine" à Gaza.

Avant l'arrivée jeudi de l'émissaire de M. Trump, des dizaines de mères et proches d'otages encore aux mains du Hamas ont manifesté devant le bureau du Premier ministre à Jérusalem, exigeant un "accord global" qui garantirait la libération des 49 otages encore détenus à Gaza, dont 27 ont été déclarés morts par l'armée.

- "Position minoritaire" -

L'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive dévastatrice à Gaza qui a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza jugées fiables par l'ONU. La campagne aérienne et terrestre a dévasté le territoire et provoqué un désastre humanitaire.

Le chef de la diplomatie allemande Johann Wadephul a lui rencontré à Jérusalem son homologue israélien Gideon Saar, avant de rencontrer M. Netanyahu.

Avant de décoller pour Israël, M. Wadephul a estimé qu'Israël était "de plus en plus en position minoritaire", alors qu'un "nombre croissant de pays, y compris européens, sont prêts à reconnaître un Etat palestinien sans processus de négociation préalable".

Ces visites interviennent après la multiplication des alertes d'organisations internationales sur une famine à Gaza et l'échec de négociations indirectes, sous médiation américaine, qatarie et égyptienne, entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu.

Le gouvernement israélien a annoncé dimanche une pause limitée dans l'offensive afin de permettre l'acheminement de l'aide dans le petit territoire pauvre où s'entassent plus de deux millions de Palestiniens.

Mais ces aides sont jugées insuffisantes par les organisations internationales face aux besoins immenses de la population.

- "Pression déformée"

Le Portugal a indiqué jeudi envisager de reconnaître l'Etat de Palestine, après que plusieurs pays dont le Canada, la France et le Royaume-Uni ont annoncé leur intention de faire de même en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre.

Une telle reconnaissance reste néanmoins largement symbolique en raison du refus d'Israël de la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Dans ce contexte, Israël a dénoncé une "campagne de pression internationale déformée" venant "récompenser le Hamas et nuire aux efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza".

Les Etats-Unis, qui ont dénoncé les annonces sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, ont imposé des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), accusant les deux organismes d'avoir pris des mesures pour "internationaliser leur conflit avec Israël" et de "continuer à soutenir le terrorisme".

Le gouvernement Netanyahu, qui veut chasser le Hamas de Gaza et a annoncé son intention de contrôler le territoire, semble peiner à trancher sur une solution politique d'après-guerre.

Dans ce contexte, la frange la plus radicale de sa coalition gouvernementale plaide pour un retour des colonies à Gaza, évacuées en 2005 avec le retrait unilatéral israélien du territoire après 38 ans d'occupation.

L'armée israélienne a par ailleurs annoncé le retrait du nord de Gaza de sa 98e Division, composée d'unités parachutistes et de commandos d'élite, qui a "se prépare désormais à de nouvelles missions".


Une experte de l’ONU : « La famine imposée à Gaza est une atteinte grave à la dignité humaine »

Des Palestiniens se rassemblent pour recevoir de la nourriture d'une cuisine caritative dans la ville de Gaza, le 28 juillet 2025. (Reuters)
Des Palestiniens se rassemblent pour recevoir de la nourriture d'une cuisine caritative dans la ville de Gaza, le 28 juillet 2025. (Reuters)
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  • Alice Jill Edwards dénonce une privation prolongée de nourriture entraînant malnutrition, défaillances d’organes et décès, notamment chez les nourrissons et femmes enceintes
  • « Des règles changeantes, une distribution militarisée et l’incertitude permanente sur l’accès aux besoins de base provoquent désespoir, stress et traumatismes », alerte-t-elle

NEW YORK: La rapporteuse spéciale de l’ONU sur la torture, Alice Jill Edwards, a exprimé mercredi sa vive inquiétude face à l’augmentation du nombre de décès liés à la famine parmi les Palestiniens de Gaza.

Elle a qualifié la famine infligée aux civils de « meurtrière, inhumaine et dégradante », appelant à une aide humanitaire rapide et sans entrave vers l’enclave dévastée.

« Priver des gens de nourriture, d’eau et de dignité constitue une violation grave et répétée dans ce conflit. Cela doit cesser », a-t-elle déclaré, citant des rapports « choquants » de civils tués en faisant la queue pour se nourrir, et des cas généralisés de faim et de malnutrition.

Elle a alerté sur un risque croissant de famine généralisée à Gaza, soulignant que toutes les parties au conflit ont des obligations juridiques, au regard du droit international, d’assurer un accès à l’eau et à la nourriture pour les civils sous leur contrôle, et de faciliter l’aide humanitaire.

« Ils ne doivent ni voler, ni détourner, ni bloquer délibérément l’acheminement de l’aide », a-t-elle averti.

Elle a décrit les « conséquences physiologiques catastrophiques » de la privation prolongée de calories : malnutrition, défaillance d’organes et décès, touchant particulièrement les groupes vulnérables comme les nourrissons et les femmes enceintes.

« L’impact psychologique d’un tel déni est d’une cruauté intrinsèque », a-t-elle poursuivi.

« Des règles constamment changeantes, des distributions militarisées, et une incertitude quotidienne sur l’accès aux besoins fondamentaux plongent les gens dans un désespoir et une détresse extrêmes. »

Elle a salué l’annonce par Israël de pauses humanitaires permettant au Programme alimentaire mondial d’opérer pendant trois mois, tout en soulignant que « davantage doit être fait » pour mettre fin aux hostilités et établir une paix durable fondée sur la solution à deux États.

« Personne ne devrait subir l’humiliation de devoir mendier pour se nourrir, surtout quand des stocks suffisants sont disponibles », a-t-elle déclaré.

Edwards a également renouvelé son appel à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, à la libération des Palestiniens détenus arbitrairement, et à la mise en place d’enquêtes indépendantes sur les allégations de torture, de mauvais traitements et d’éventuels crimes de guerre, de la part de toutes les parties.

Elle a indiqué avoir exprimé ses préoccupations à plusieurs reprises aux autorités concernées et continuer de réclamer une pleine reddition de comptes.

Les rapporteurs spéciaux font partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ils sont indépendants, ne sont pas membres du personnel des Nations unies et travaillent bénévolement.