Selon l'Ukraine, la Russie a massé 149 000 soldats à sa frontière

Un militaire des forces militaires ukrainiennes regarde sa position sur la ligne de front avec les séparatistes soutenus par la Russie, près de Novolugansk, dans la région de Donetsk, le 17 février 2022. (Photo, AFP)
Un militaire des forces militaires ukrainiennes regarde sa position sur la ligne de front avec les séparatistes soutenus par la Russie, près de Novolugansk, dans la région de Donetsk, le 17 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 18 février 2022

Selon l'Ukraine, la Russie a massé 149 000 soldats à sa frontière

  • La Russie a, selon les Etats-Unis, déployé plus de 150 000 soldats dans le voisinage de l'Ukraine, faisant craindre une invasion de ce pays
  • Moscou dément tout projet en ce sens et a annoncé depuis mardi une série de retrait de ses troupes

MOSCOU : La Russie a annoncé vendredi retirer des chars déployés près de la frontière ukrainienne, qui retournent dans leurs garnisons, et déplacer des bombardiers de Crimée annexée, sur fond de craintes occidentales d'une attaque de l'Ukraine.

"Un autre train militaire transportant du personnel et des équipements appartenant aux unités de l'armée de chars du district militaire de l'Ouest est retourné à ses bases permanentes" dans la région de Nijni Novgorod, à plus de mille kilomètres de l'Ukraine, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

La Russie annonce des manoeuvres et des tirs samedi de ses forces «  stratégiques  »

La Russie a annoncé vendredi qu'elle allait mener, sous la supervision de Vladimir Poutine samedi, des manoeuvres de ses forces stratégiques, notamment avec des tirs de missiles balistiques et de croisière, en pleine crise avec les Occidentaux.


"Le 19 février, sous la direction du commandant suprême des forces armées russes Vladimir Poutine, un exercice planifié des forces de dissuasion stratégique sera organisé", a indiqué le ministère de la Défense, cité par les agences de presse russes.

 

La Russie a amassé 149.000 soldats à la frontière ukrainienne selon Kiev

La Russie a massé 149.000 soldats à la frontière ukrainienne, a annoncé vendredi devant les députés le ministre ukrainien de la Défense. 


"Nous observons les unités militaires russes dont les forces terrestres s'élèvent à 129.000. Si on y ajoute la composante navale et aérienne, elles atteignent 149.000", a déclaré le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov. 

Toutefois, Kiev "n'a pas l'intention" de mener des actions offensives contre les territoires séparatistes de l'est de l'Ukraine ou la péninsule annexée de Crimée, a annoncé vendredi Oleksiï Reznikov.


"Nous renforçons notre défense. Mais nous n'avons pas l'intention de mener une quelconque offensive" contre ces territoires, a-t-il déclaré lors d'une session au Parlement, alors que la Russie accuse l'Ukraine de préparer une attaque contre ces zones.

 

                

Ces forces retournent dans leurs garnisons "après avoir terminé un exercice d'entraînement planifié".

Un porte-parole de la flotte russe, cité par l'agence Interfax, Alexeï Roulev, a lui annoncé que dix bombardiers Su-24 basés en Crimée avaient quitté cette péninsule annexée en 2014 pour d'autres aérodromes en Russie dans le cadre d'un exercice.

La Russie a, selon les Etats-Unis, déployé plus de 150 000 soldats dans le voisinage de l'Ukraine, faisant craindre une invasion de ce pays.

Moscou dément tout projet en ce sens et a annoncé depuis mardi une série de retrait de ses troupes, images de trains chargés d'équipements à l'appui, mais sans convaincre les Occidentaux.

L'Ukraine et les séparatistes prorusses s'accusent de nouveaux bombardements

L'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses se sont mutuellement accusés vendredi de nouveaux bombardement dans l'Est du pays, en proie depuis la veille à une flambée de violences sur fond de craintes d'une attaque de Moscou.


Les autorités ukrainiennes ont fait état de 20 violations du cessez-le-feu par les séparatistes pendant la nuit, tandis que les rebelles prorusses ont rapporté 27 tirs de l'armée ukrainienne.

Le Kremlin juge "très inquiétants" les heurts armés dans l'Est de l'Ukraine."Ce qui se passe dans le Donbass est très inquiétant et potentiellement très dangereux", a déclaré aux journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

                

Reconnaître les séparatistes, carte ultime et explosive de Moscou

Une "agression sans armes". La menace d'une reconnaissance des territoires séparatistes de l'est ukrainien brandie par Moscou apparaît comme une mesure à double tranchant, à même de forcer la relance du processus de paix, ou de le détruire.


En pleine crise avec les Occidentaux, les députés russes ont appelé mardi Vladimir Poutine à reconnaître l'indépendance des territoires prorusses du Donbass ukrainien, bassin minier et industriel frontalier de la Russie : les "républiques" autoproclamées de Donetsk et Lougansk.


En huit ans, la guerre entre Kiev et les séparatistes, soutenus par Moscou, a fait plus de 14.000 morts. La violence des combats a néanmoins considérablement diminué depuis les accords de Minsk de 2015, négociés entre la Russie et l'Ukraine sous médiation franco-allemande. 


En revanche, le règlement politique du conflit est dans l'impasse, chaque camp s'accusant de bloquer la feuille de route vers la paix. 


Et une reconnaissance russe des séparatistes signifierait la fin de ce processus, car les accords de Minsk visent justement un retour sous souveraineté ukrainienne de ces zones.


"Moscou serait totalement responsable de la destruction des accords de Minsk", a estimé la diplomatie ukrainienne auprès de l'AFP.


Ce "serait une situation impossible, une forme d'agression sans armes et de démantèlement sans armes de l'unité et de l'intégrité de l'Ukraine", a résumé le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.


Le scénario a un précédent : en 2008, le Kremlin a reconnu l'indépendance de deux "républiques" séparatistes prorusses en Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, après une guerre éclair contre Tbilissi, ex-république soviétique qui, comme l'Ukraine, ambitionne de rejoindre l'Otan.

A bout de «patience»

Vladimir Poutine a lui réagi à l'appel de ses députés en assurant vouloir se tenir aux accords de Minsk, et "jusqu'au bout".


Mais il a aussi souligné que "la majorité écrasante" des Russes compatissait avec les habitants du Donbass", des russophones qui, selon lui, sont victimes d'une "génocide" orchestré à Kiev. Et Moscou, compliquant encore les choses, a distribué 600.000 passeports russes dans les deux "républiques" autoproclamées.  


Pour des experts, en menaçant d'une reconnaissance, Moscou veut dans un premier temps signifier à Kiev que le temps des concessions est venu.


"C'est un moyen de dire 'notre patience a des limites', et que si les accords de Minsk sont boycottés, qu'ils ne sont pas appliqués, alors nous devrons employer d'autres méthodes", explique à l'AFP Fiodor Loukianov, politologue proche des cercles du pouvoir russe.


En cause, la réticence de l'Ukraine à adopter un statut spécial et à l'organisation d'élections dans le Donbass, arguant que les forces pilotées en sous-main par la Russie doivent d'abord quitter la région. Pour Kiev, Moscou essaye d'ancrer définitivement son influence sur le territoire ukrainien.


Mais le chancelier allemand Olaf Scholz a insisté cette semaine pour que Kiev élabore les projets de loi nécessaires au plus vite, assurant que le président Volodymyr Zelensky s'y était engagé.


L'Ukraine assure de son côté que Moscou bloque la mise en oeuvre de ces réformes et des accords de Minsk, car la Russie veut imposer un dialogue direct entre Kiev et les séparatistes.


Les autorités ukrainiennes refusent d'engager un tel dialogue, relevant que  Moscou est l'instigateur du conflit, le chef d'orchestre des forces sécessionnistes, et non un médiateur.


"Tôt ou tard, l'Ukraine va introduire les projets de loi", a dit à l'AFP l'un des négociateurs ukrainiens, Serguiï Garmach, "mais vu le blocage créé par les revendications de la Russie, leur examen va prendre des années".


Si le Kremlin fait monter la pression, il n'est pas encore sur le point de signer l'arrêt de mort du processus de paix, estime l'expert Fiodor Loukianov. 


Selon lui, la Russie ne doit pas se priver d'un "levier d'influence sur le futur de l'Ukraine et, de façon plus large, sur la question de la sécurité européenne".


Car le but ultime de Moscou est de forcer la main aux Occidentaux pour stopper définitivement l'expansion de l'Otan vers l'Ukraine.


Sur fond de craintes d'une invasion russe, les efforts diplomatiques se sont intensifiés ces dernières semaines pour relancer les négociations de paix, avec des rendez-vous à Paris et Berlin. 


Et jusqu'ici, toutes les parties au conflit ne sont d'accord que sur une chose: il n'y a eu "aucun résultat".  

Le Danemark rappelle une frégate d'Afrique pour l'Otan

Le Danemark a annoncé vendredi le rappel en Europe d'un de ses principaux navires de combat qui se trouve actuellement dans le golfe de Guinée, du fait des tensions en cours avec la Russie autour de l'Ukraine.


La frégate Esbern Snare, en mission anti-piraterie depuis octobre au large des côtes d'Afrique de l'Ouest, va s'ajouter aux forces mises à la disposition de l'Otan par Copenhague en Europe, a annoncé le ministre de la Défense.


"Nous avons reçu une demande de l'Otan de renforcer notre préparation ainsi que notre contribution à la dissuasion. Nous avons reçu une demande de renforcement de la préparation avec l'une de nos frégates", a expliqué aux journalistes Morten Bødskov au terme d'une réunion sur le sujet au Parlement.


Le ministre n'a pas souhaité dire dans quel secteur allait être positionnée la frégate, qui devrait arriver en Europe début mars.


Le Danemark a déjà relevé son niveau de préparation militaire la semaine dernière, en plaçant en alerte un bataillon de 700 à 800 soldats mobilisables par l'Otan, dans l'est du royaume.


Quatre chasseurs danois F-16 ont également été déployés en Lituanie et l'envoi d'une autre frégate, le Peter Willemoes, avait été annoncé en janvier.


Avec un équipage d'environ 100 marins, l'Esbern Snare est une frégate dite multirôles lancée en 2005, capable notamment de combiner combat marin, sous-marin et antiaérien.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.