Incendie meurtrier près de Perpignan: plus de 2.000 personnes expriment leur solidarité

Des membres du public déposent des fleurs à proximité du lieu de l'accident en rendant hommage aux victimes de l'incendie qui a ravagé le 14 février trois immeubles de cet arrondissement proche de Perpignan, à Saint-Laurent-de-la-Salanque, dans le sud de la France, le 2 février 20, 2022. (AFP)
Des membres du public déposent des fleurs à proximité du lieu de l'accident en rendant hommage aux victimes de l'incendie qui a ravagé le 14 février trois immeubles de cet arrondissement proche de Perpignan, à Saint-Laurent-de-la-Salanque, dans le sud de la France, le 2 février 20, 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 20 février 2022

Incendie meurtrier près de Perpignan: plus de 2.000 personnes expriment leur solidarité

  • Un sentiment partagé par nombre de participants qui ont parcouru les rues du bourg, avant de déposer des fleurs blanches devant le lieu du drame
  • Samedi, le parquet avait indiqué que les corps des huit personnes mortes avaient été identifiés et allaient être restitués à leurs familles

SAINT-LAURENT-DE-LA-SALANQUE, France : Plus de 2.000 personnes ont participé dimanche à une marche blanche pour exprimer leur "solidarité" aux victimes de l'incendie meurtrier qui a dévasté le 14 février trois immeubles à Saint-Laurent-de-la-Salanque, près de Perpignan. 

Dès avant le départ, le maire Alain Got avait souligné "l'énorme élan de solidarité dans la commune", après l'incendie et l'explosion ayant causé la mort de huit personnes. 

Un sentiment partagé par nombre de participants qui ont parcouru les rues du bourg, avant de déposer des fleurs blanches devant le lieu du drame.

"Cette marche blanche était nécessaire pour nous retrouver. Les gestes de solidarité sont importants à l'époque où on vit", estime Michelle Erbeya, la soixantaine passée. "Cela peut nous arriver aussi".

"Il y a beaucoup de tristesse", note de son côté Isabelle Badie, la soixantaine, qui ne connaissait pas les victimes mais qui a également souhaité participer à la marche "par solidarité".

Mais "il n'y a pas beaucoup de mots pour ça. On est là pour la vie", a-t-elle encore tenu à dire.

Sonia Sarrahi, 50 ans, dont la fille connaissait une des victimes, affirme "comprendre la douleur des familles". Elle a tenu à venir de Perpignan, où elle habite actuellement, après avoir grandi à Saint-Laurent-de-la-Salanque. 

Tout en notant aussi la "solidarité dans le village", Claude Bouquet, âgée de plus de 70 ans, ajoute : "Si c'est criminel, j'ai la haine", faisant allusion à une possible origine intentionnelle de l'incendie, ce qui, pour l'instant, n'a pas été établi par les enquêteurs.

Samedi, le parquet avait indiqué que les corps des huit personnes mortes avaient été identifiés et allaient être restitués à leurs familles.

Concernant les causes du drame, "toutes les pistes restent à l'étude, criminelles ou accidentelles", avait également précisé le procureur de Perpignan, Jean-David Cavaillé.

Pour un autre participant à la marche blanche, Jean-Marc Salomé, 61 ans, "il faut attendre les résultats de l'enquête. Beaucoup de trucs circulent sur Internet mais il faut attendre".

"Le village est impacté. Moralement, psychologiquement, c'est difficile", a-t-il encore affirmé, précisant: "Les gens sont là, c'est ce qu'il faut".

Au cours de la nuit de dimanche à lundi 14 février, huit personnes, dont un bébé et un enfant de deux ans, ont péri dans l'incendie de trois immeubles mitoyens de ce bourg de 10.000 habitants, situé à une vingtaine de kilomètres de Perpignan.

Depuis, le travail des enquêteurs dans les décombres n'est pas simple, la structure des bâtiments étant fragilisée. 

Quelque 34 tonnes de gravats ont été extraits pour les soumettre à des analyses, a précisé samedi le procureur de Perpignan. Des conclusions partielles pourraient être connues dès la semaine prochaine.

Toujours selon M. Cavaillé, trois bouteilles de gaz de consommation normale de 13 kg ont été retrouvées. On ne sait pas encore si elles avaient du gaz ou étaient vides et on ne peut pas affirmer à ce stade si elles ont un lien avec le drame.

Concernant l'éventuelle présence sur les lieux de quatre personnes, il n'y a "pas de concordance, pour l'instant, entre la vidéosurveillance et les témoignages", la caméra ne montrant rien allant dans ce sens.

M. Cavaillé a également précisé que la personne qui avait été grièvement blessée se trouve actuellement dans un état stationnaire.

Sur les huit personnes décédées, cinq appartenaient à la même famille. Ce sont le bébé, l'enfant de deux ans, leurs parents et leur grand-père. Parmi les trois autres morts, il y a un couple.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.