Compétitivité et industrialisation: les candidats devant les patrons

Valérie Pécresse, candidate à la présidence du parti français Les Républicains (LR), prononce un discours lors de la présentation de son programme de campagne économique devant le Medef, à Paris, le 21 février 2022. (Éric Piermont/AFP)
Valérie Pécresse, candidate à la présidence du parti français Les Républicains (LR), prononce un discours lors de la présentation de son programme de campagne économique devant le Medef, à Paris, le 21 février 2022. (Éric Piermont/AFP)
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Publié le Lundi 21 février 2022

Compétitivité et industrialisation: les candidats devant les patrons

  • A moins de deux mois de l'élection présidentielle, les six candidats s'exprimaient dans une ambiance policée devant des chefs d'entreprises
  • Les échanges ont surtout été l'occasion pour les candidats de tenter de convaincre le monde de l'entreprise qu'ils comptaient défendre leurs intérêts lors du prochain quinquennat

PARIS : Compétitivité, produire en France, transition écologique et salaires: devant environ deux cents entrepreneurs, les candidats à la présidentielle Fabien Roussel, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Valérie Pécresse, Éric Zemmour et Marine Le Pen ont défendu lundi leur programme économique.

A moins de deux mois de l'élection présidentielle, les six candidats s'exprimaient dans une ambiance policée devant des chefs d'entreprises, lors d'un rendez-vous organisé par le Medef, l'Institut de l'entreprise et les chambres de commerce et d'industrie, au cœur de l'incubateur de start-up Station F à Paris.

Absent de dernière minute, Jean-Luc Mélenchon, «pas disponible» selon le Medef et qui souhaitait envoyer un représentant, option refusée par les organisateurs.

Les échanges ont surtout été l'occasion pour les candidats de tenter de convaincre le monde de l'entreprise qu'ils comptaient défendre leurs intérêts lors du prochain quinquennat.

Sans surprise, la question de la compétitivité a été au centre des discours, les candidats ayant tous pointé le déficit commercial record enregistré par la France l'an dernier.

Les candidats de droite ont défendu un allègement de la fiscalité pesant sur les entreprises, Éric Zemmour, Marine Le Pen et Valérie Pécresse promettant notamment de poursuivre la réduction des impôts de production.

Fabien Roussel veut lui agir plutôt sur «la facture énergétique des entreprises», le candidat communiste défendant aussi la nationalisation d'une banque et de l'assureur Axa pour permettre à l’État de davantage investir dans l'économie.

Anne Hidalgo a elle milité pour le statu quo sur les impôts des entreprises. Et l'écologiste Yannick Jadot propose un «bonus malus écologique sur les outils de politique économique», en particulier l'impôt sur les sociétés, ou via un ISF climatique, également défendu par la candidate socialiste.

Des propositions peu à même de susciter l'enthousiasme de l’auditoire, mais que Yannick Jadot a répété «assumer», insistant sur le «grand défi» climatique à relever de manière collective, et sa volonté de défendre «un patriotisme écologique».

«La transition écologique se fera avec les entreprises, ou ne se fera pas», a-t-il assuré.

Autre nécessité largement partagée: la réindustrialisation de la France.

Cela passe notamment pour les candidats de droite par une «simplification» des normes, Valérie Pécresse voulant créer un «comité de la hache» pour débureaucratiser l'administration, quand Éric Zemmour penche pour un «haut commissariat à la simplification administrative».

Si la question de l'Europe a divisé les candidats, sur les règles budgétaires ou sur la souveraineté française dans l'Union européenne, tous ont défendu une taxe carbone aux frontières de l'UE.

Hausses des salaires

Ils veulent aussi que l’État investisse massivement dans l'économie: via un fonds souverain pour Marine Le Pen qui attirerait l'épargne des Français, tandis que Yannick Jadot propose de mobiliser 25 milliards d'euros dans la transition écologique, et Anne Hidalgo quatre «odyssées industrielles» dans la santé, la mobilité, le numérique et la transition écologique.

Les candidats ont enfin affirmé vouloir augmenter les salaires nets, alors que le pouvoir d'achat est la première préoccupation des Français dans cette campagne, que ce soit par des baisses de charges à droite, ou par des hausses du SMIC pour les représentants de la gauche.

Face à des chefs d'entreprises plutôt inquiets du niveau de dépense publique, les candidats ont aussi tenté de les rassurer sur le financement de leur programme, même si le sujet de la dette publique n'a été que peu abordé.

Seule Valérie Pécresse a fortement mis l'accent sur les économies qu'elle souhaite réaliser: 45 milliards d'euros, notamment via la suppression de 200.000 postes dans la fonction publique.

Marine Le Pen a également justifié son abandon partiel sur le principe de la retraite à 60 ans par le niveau d'endettement public.

A l'issue de plus de trois heures d'échanges, le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, qui avait appelé l'assistance à une attitude «respectueuse», s'est refusé à «soutenir tel ou tel candidat».

«Notre préoccupation était de recentrer le débat public sur des enjeux essentiellement économiques, et également sociaux: mission accomplie je dirais de la part des candidats», a salué Patrick Martin, président délégué du Medef.

«On voit quand même, et vous ne me ferez pas dire à qui je pense, qu’aux yeux des chefs d’entreprise, certains programmes sont plus puissants, plus efficaces, plus pertinents que d’autres», a-t-il commenté.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.