Poutine ordonne à son armée d'entrer dans les territoires prorusses d'Ukraine

Vladimir Poutine a décidé lundi de reconnaître l'indépendance des séparatistes prorusses d'Ukraine (AFP)
Vladimir Poutine a décidé lundi de reconnaître l'indépendance des séparatistes prorusses d'Ukraine (AFP)
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Publié le Mardi 22 février 2022

Poutine ordonne à son armée d'entrer dans les territoires prorusses d'Ukraine

  • Le président russe a intimé dans la foulée à l'Ukraine de cesser immédiatement « ses opérations militaires » contre les séparatistes ou d'assumer « la responsabilité de la poursuite de l'effusion de sang »
  • Dans son discours long de 65 minutes, Vladimir Poutine a passé en revue l'histoire des relations russo-ukrainiennes depuis des siècles et exposé une thèse selon laquelle l'Ukraine est une nation créée de toute pièce à l'époque soviétique

MOSCOU: Vladimir Poutine a ordonné lundi à son armée d'entrer dans les territoires séparatistes de l'Est de l'Ukraine après avoir reconnu leur indépendance, une décision qui pourrait entraîner une guerre avec Kiev.


Deux décrets du président russe, signés après une allocution télévisée, reconnaissent les "républiques populaires" de Donetsk et Lougansk et demandent au ministère de la Défense que "les forces armées de la Russie (y assument) les fonctions de maintien de la paix".


De ce déploiement militaire, ni calendrier ni informations sur son éventuelle ampleur n'ont été précisés dans ces documents. 


Dans une longue adresse télévisée, dans laquelle il a laissé apparaître des moments de colère, M. Poutine a intimé à l'Ukraine de cesser immédiatement "ses opérations militaires" contre les séparatistes, au risque d'assumer "la responsabilité de la poursuite de l'effusion de sang".


La Russie a quelque 150 000 soldats aux frontières de l'Ukraine selon l'Occident, laissant craindre une invasion d'ampleur. 


Deux accords d'entraide entre Moscou et les sécessionnistes, d'une durée de dix ans, doivent être ratifiés par le Parlement russe mardi. Ils prévoient le déploiement "des unités militaires russes nécessaires au maintien de la paix dans la région et d'assurer une sécurité durable aux parties".

Les diplomates américains en Ukraine déplacés en Pologne pour des «raisons de sécurité»

Les diplomates américains encore en Ukraine sont déplacés en Pologne pour des "raisons de sécurité", a annoncé le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, quelques heures après l'annonce par la Russie de l'envoi de ses troupes dans les régions séparatistes pro-russes d'Ukraine.


"Pour des raisons de sécurité, le personnel du département d'Etat actuellement à Lviv passera la nuit en Pologne", a annoncé le secrétaire d'État Antony Blinken dans un communiqué.


Le chef du Kremlin a reconnu l'indépendance des deux territoires séparatistes de Donetsk et de Lougansk dans l'Est de l'Ukraine et a demandé par décret au ministère de la Défense que "les forces armées de la Russie (y assument) les fonctions de maintien de la paix". 


Cette décision intervient un peu plus d'une semaine après que les États-Unis ont transféré leur ambassade de Kiev à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, invoquant "l'accélération spectaculaire" du renforcement des forces russes à la frontière. 


Le personnel de l'ambassade des États-Unis à Kiev avait déjà été considérablement réduit après que les États-Unis ont ordonné le départ de la plupart des diplomates.

Effrayant 
"L'Ukraine qualifie les derniers actes de la Russie de violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de notre Etat", a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une adresse à la Nation, assurant que Kiev ne cèderait pas "une parcelle" du pays et n'avait peur "de rien ni personne".


Il a également appelé ses partenaires occidentaux à un soutien "clair" et "efficace". 


"Je suis choqué, j'ai beaucoup de famille à l'Est, je suis de Donetsk et je suis à Kiev depuis huit ans, et c'est l'information la plus effrayante en huit ans", a réagi auprès de l'AFP un habitant de la capitale ukrainienne, Artem Ivachenko, cuisinier de 22 ans.  


Ces décisions signent la fin d'un processus de paix sous médiation franco-allemande qui, bien que régulièrement violé, avait permis de stopper les affrontements les plus violents de ce conflit ayant fait plus de 14.000 morts depuis son déclenchement en 2014, après l'annexion de la Crimée par Moscou.


Par ailleurs, les Etats-Unis ont estimé à plusieurs reprises que Moscou pouvait lancer une opération de conquête pour prendre Kiev par la force.

Ukraine: l'UE va sanctionner des intérêts russes

L'UE a qualifié la reconnaissance de l'indépendance des régions séparatistes par Moscou de "violation flagrante du droit international" et va sanctionner "ceux qui sont impliqués" dans cette décision, ont annoncé lundi les chefs de l'UE.


Vladimir Poutine a décidé lundi de reconnaître les territoires de Donetsk et de Lougansk en Ukraine en tant qu'entités indépendantes.


"Cette mesure constitue une violation flagrante du droit international ainsi que des accords de Minsk. L'Union réagira par des sanctions à l'encontre des personnes impliquées dans cet acte illégal", ont déclaré dans un communiqué commun le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.


Les ambassadeurs des Vingt-Sept à Bruxelles vont se réunir mardi matin pour "lancer le processus de préparation des sanctions ciblées annoncées" qui devront être adoptées par les ministres des  Affaires étrangères, a annoncé la présidence française du Conseil de l'UE.
"Nous viserons un certain nombre d'activités localisées dans le Donbass et directement liées aux intérêts russes", a précisé l'Elysée.


Les sanction ciblées européennes visent des personnes ou des entités. Elles consistent en une interdiction de voyager et un gel des avoirs dans l'UE.


L'Otan a également condamné la reconnaissance des deux territoires séparatistes prorusses et a appelé Vladimir Poutine à "choisir la voie de la diplomatie" et à "retirer les forces déployées aux frontières de l'Ukraine et en Ukraine".


Vladimir Poutine a au contraire ordonné dans la soirée à l'armée russe d'entrer dans les territoires séparatistes pour y assurer "les fonctions de maintien de la paix".


Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a qualifié cette "soi-disant mission de maintien de la paix" de "nouvelle agression directe contre l'Ukraine, une violation de son intégrité territoriale et de sa souveraineté". 


Concernant les sanctions de l'UE, "il y a différentes mesures et le degré de leur mise en œuvre dépend du niveau d'agression", a-t-il expliqué. Elles devront être décidées à l'unanimité des pays membres, mais "l'unanimité sur le dossier de l'Ukraine est garantie", a-t-il soutenu.


La convocation d'un sommet européen extraordinaire est envisagée en cas d'agression militaire russe en Ukraine.


"Si Vladimir Poutine déclenche une guerre, nous répondrons avec le levier le plus puissant dont nous disposons: des sanctions économiques et financières, car l'économie est le point faible de la Russie", avait déclaré dimanche Ursula von der Leyen. "Les sanctions financières signifieraient que la Russie serait pratiquement coupée des marchés financiers internationaux", avait-elle précisé.

Large condamnation à l'ONU des décisions et actions russes sur l'Ukraine

L'ONU et une majorité de membres du Conseil de sécurité, Etats-Unis en tête, ont dénoncé lundi lors d'une réunion d'urgence à New York la décision de la Russie de reconnaître l'indépendance des républiques sécessionnistes de l'est de l'Ukraine, comme celle de "déployer des troupes russes" dans cette région.


La désignation de l'armée russe, par le président Vladimir Poutine, en "force de maintien de la paix" pour justifier son entrée dans les territoires séparatistes de l'est de l'Ukraine, est "un non-sens", a déclaré l'ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies Linda Thomas-Greenfield.


Le président Poutine "a annoncé depuis qu'il allait déployer des troupes russes dans ces régions. Ils les appellent des forces de maintien de la paix. C'est un non-sens. Nous savons ce qu'elles sont vraiment", a fustigé la diplomate américaine.


La secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, avait au préalable vivement "regretté" les décisions et actions de la Russie.


"Les prochaines heures et jours seront critiques. Le risque de conflit majeur est réel et doit être évité à tout prix", a-t-elle réclamé lors de la réunion organisée à la demande notamment des Occidentaux.


Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont fait part de leur condamnation des derniers développements.


"Qui est le prochain" à devoir être envahi, a demandé l'ambassadeur albanais, Ferit Hoxha, en condamnant ""une rupture du droit international".


Son homologue indien, T.S. Tirumurti, a fait part "de sa profonde inquiétude" et a appelé "à la retenue de toutes les parties", tandis que l'ambassadrice britannique, Barbara Woodward, exigeait de la Russie qu'elle fasse "marche arrière" et que le Brésil demandait "un cessez-le-feu immédiat" dans l'est de l'Ukraine.


Deux décrets du président russe, signés après une allocution télévisée, reconnaissent les "républiques populaires" de Donetsk et Lougansk et demandent au ministère de la Défense que "les forces armées de la Russie (y assument) les fonctions de maintien de la paix".

«Violation flagrante»
Les Etats-Unis, l'Union européenne, comme l'Otan et Londres, ont dénoncé la décision du président russe et évoqué des sanctions.


Le président Joe Biden a réaffirmé à son homologue ukrainien "l'engagement des Etats-Unis" au respect de "l'intégrité territoriale de l'Ukraine" et promis des mesures "rapides" et "résolues".


La présidence française a annoncé des sanctions prochaines de l'UE visant des entités et des individus russes. Et le Premier ministre britannique Boris Johnson veut décider mardi d'un "important paquet de sanctions".


Les membres occidentaux du Conseil de sécurité de l'ONU ont demandé une réunion d'urgence lundi soir de cette instance. La session se tiendra à 21H00 locales (02H00 GMT mardi).


L'Europe et les Etats-Unis ont menacé ces dernières semaines Moscou de lourdes sanctions en cas d'agression militaire.


Les annonces de M. Poutine interviennent à l'issue d'une journée qui a vu Moscou multiplier les accusations contre l'Ukraine, comme la destruction d'un poste-frontalier par l'artillerie ukrainienne ou l'infiltration d'une équipe de "saboteurs" donc cinq membres auraient été tués.


Kiev a démenti en bloc ces affirmations qui, pour les Occidentaux, font partie des efforts de Moscou visant à créer un prétexte à une intervention militaire.

Poutine, le «paranoïaque-
Dans sa longue allocution télévisée, M. Poutine a réitéré ses accusations infondées de "génocide" des Russes et russophones d'Ukraine.


Sur un ton professoral, il a donné une leçon d'Histoire revisitée par le Kremlin, présentant l'Ukraine comme un pays artificiel et indissociable de la Russie.


La présidence française a dénoncé la "dérive idéologique" et le "discours paranoïaque" de Vladimir Poutine.


Jusqu'au bout, les Européens ont essayé de le dissuader de passer à l'action.


Emmanuel Macron avait tenté encore dimanche soir de désamorcer la crise, espérant encore avoir arraché un sommet de la désescalade entre MM. Biden et Poutine. Le Kremlin a douché l'espoir lundi matin.

Ukraine: appels à la fermeté à gauche, Le Pen pour «retrouver la voie du dialogue»

Plusieurs candidats de gauche à la présidentielle ont appelé à la fermeté, après la décision de Vladimir Poutine de reconnaître l'indépendance des régions séparatistes prorusses de l'Ukraine, Marine Le Pen souhaitant, elle, que tout soit fait "pour retrouver la voie du dialogue" et Eric Zemmour appelant à "éviter une nouvelle guerre".


Pour la socialiste Anne Hidalgo, "la décision unilatérale de Vladimir Poutine constitue une violation du droit international et de la souveraineté de l'Ukraine". "La France et l’Europe doivent être solidaires, unies et fermes face à cette menace contre la paix en Europe", a-t-elle affirmé sur Twitter.


"La reconnaissance des entités séparatistes par Poutine porte atteinte à l'intégrité territoriale et à la démocratie de l'Ukraine. Aucune complaisance! J'en appelle à une réponse française et européenne ferme et unie", a réagi l'écologiste Yannick Jadot sur le même réseau social.


Pour Jean-Luc Mélenchon, "une ligne est franchie" et "quoiqu’on pense des arrière-pensées ou des logiques de situation, il n'empêche que c’est bien la Russie qui a pris la responsabilité de cet épisode". Dans un long communiqué, le candidat LFI évoque "le bilan navrant de Macron dans cet épisode" et demande que le Premier ministre s'explique "dans les heures qui viennent" devant l'Assemblée nationale.


Le communiste Fabien Roussel a fustigé dans un tweet "une décision extrêmement grave et dangereuse", affirmant que "tout doit être fait pour désamorcer cette guerre qui menace aux portes de l’Europe".


Pour Christiane Taubira, s'exprimant elle aussi sur Twitter, "la Russie choisit la force et le fait accompli. (...) La solidarité des États européens avec l’Ukraine ne doit pas faillir. Même si la diplomatie doit continuer d'œuvrer". 


La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a de son côté jugé que la décision de M. Poutine était "un acte éminemment regrettable", mais que "tout doit être fait pour retrouver la voie du dialogue afin d’assurer la paix en Europe".


"Désormais, la solution passe probablement par l’organisation d’une conférence réunissant les Etats-Unis, la Russie, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni ainsi que la Pologne, la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie, Etats frontaliers de l’Ukraine", a estimé Mme Le Pen dans un communiqué.


Appelant à éviter "absolument une nouvelle guerre", le candidat d'extrême droite Eric Zemmour estime d'ores et déjà que les futures sanctions que prendront les Etats-Unis et l'UE seront "inefficaces" et iront "à l'encontre de nos intérêts économiques". Il propose ainsi "un traité consacrant la fin de l'expansion de l'Otan".


Emmanuel Macron, qui a multiplié les entretiens ces derniers jours pour éviter la guerre en Ukraine, a condamné la décision du président russe et réclamé des "sanctions européennes ciblées" à l'encontre de Moscou, selon un communiqué de l'Elysée.

Les tensions, qui n'ont cessé de croître ces derniers mois, se sont encore aggravées depuis trois jours avec la recrudescence des heurts dans l'est de l'Ukraine entre forces de Kiev et les séparatistes.


Les observateurs de l'OSCE ont enregistré en 48 heures plus de 3 200 nouvelles violations de la trêve censée être en vigueur.


Lundi, Kiev a fait état de deux soldats et un civil ukrainiens tués.


Les rebelles ont compté trois civils ayant péri dans des bombardements ces dernières 24 heures.


La Russie a assuré lundi qu'au moins 61 000 personnes avaient été "évacuées" des zones séparatistes vers son territoire.


"C'est la guerre, la vraie", estime Tatiana Nikoulina, 64 ans, qui fait partie de ces personnes acheminées de la région de Donetsk vers la ville russe de Taganrog.


M. Poutine a aussi de nouveau incriminé les pays occidentaux, leur reprochant d'"utiliser l'Ukraine", ce qui "représente une menace sérieuse, très grande pour nous".


Les Russes se sont défendus de tout projet d'invasion de l'Ukraine, réclamant l'assurance que Kiev ne rejoindra jamais l'Otan et le retrait de l'Alliance d'Europe de l'Est.


La Corée du Nord affirme n'avoir «rien à discuter» avec le Japon

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a déclaré qu'il souhaitait s'entretenir avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un "sans aucune condition préalable". (AP)
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a déclaré qu'il souhaitait s'entretenir avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un "sans aucune condition préalable". (AP)
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  • Un diplomate nord-coréen en Chine a déclaré vendredi qu'un fonctionnaire de l'ambassade japonaise à Pékin avait proposé un «contact par courrier électronique» à un conseiller de l'ambassade japonaise dans la capitale chinoise
  • Vendredi, l'ambassadeur de Corée du Nord en Chine, Ri Ryong Nam, a déclaré dans un communiqué distinct: «Nous n'avons rien à discuter avec le Japon»

SÉOUL: La Corée du nord a indiqué vendredi n'avoir "rien à discuter" avec le Japon après avoir affirmé qu'un diplomate japonais en Chine avait pris contact avec un homologue nord-coréen.

Malgré de récents timides signes d'amélioration, les relations entre les deux voisins d'Asie de l'Est, qui n'ont pas de liens diplomatiques formels, sont tendues de longue date, en raison de l'enlèvement de Japonais dans les années 1970 et 1980 et des programmes d'armement interdits de la Corée du Nord.

Un diplomate nord-coréen en Chine a déclaré vendredi qu'un fonctionnaire de l'ambassade japonaise à Pékin avait proposé un "contact par courrier électronique" à un conseiller de l'ambassade japonaise dans la capitale chinoise, mais que la proposition avait été rejetée par la ministre des Affaires étrangères Choe Son Hui.

"La RPDC n'autorisera aucune tentative de contact de la part du Japon", a déclaré Mme Choe, en utilisant l'acronyme du nom officiel de la Corée du Nord. "Le dialogue entre la RPDC et le Japon n'est pas un sujet de préoccupation pour la RPDC", a-t-elle affirmé.

Kim Yo Jong, la puissante sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, a déclaré lundi que le Premier ministre japonais Fumio Kishida avait réclamé un sommet avec son frère, bien qu'une rencontre soit peu probable sans un changement de politique de la part de Tokyo.

Mais le lendemain, elle a affirmé que Pyongyang rejetterait tout contact de ce type, invoquant un manque de "courage" de Tokyo pour rétablir ses relations avec la Corée du Nord.

Vendredi, l'ambassadeur de Corée du Nord en Chine, Ri Ryong Nam, a déclaré dans un communiqué distinct: "Nous n'avons rien à discuter avec le Japon".

"Je répète clairement, une fois encore, que la RPDC n'a aucune raison de rencontrer le Japon à quelque niveau que ce soit", a déclaré Ri Ryong Nam.

L'an dernier, M. Kishida s'était dit prêt à rencontrer Kim Jong Un "sans aucune condition" et à aborder tous les sujets, y compris l'enlèvement d'une douzaine de citoyens japonais par des agents nord-coréens.

En dépit des commentaires de Kim Yo Jong, M. Kishida a indiqué jeudi être toujours prêt à travailler à l'organisation d'un sommet afin de garantir le retour des Japonais enlevés et aborder d'autres sujets.

"J'aimerais continuer à mener des dialogues de haut niveau (avec la Corée du Nord) sous ma supervision directe", a-t-il déclaré à des journalistes.

Toutefois, Mme Choe a critiqué M. Kishida vendredi pour avoir fait référence aux enlèvements, déclarant qu'elle ne comprenait pas pourquoi il s'obstinait à aborder ce sujet.

cdl/pbt/ref/ybl

© Agence France-Presse


Le président turc Erdogan à la Maison Blanche le 9 mai

Le président américain Joe Biden et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont des entretiens bilatéraux lors du sommet de l'OTAN à Vilnius, le 11 juillet 2023. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont des entretiens bilatéraux lors du sommet de l'OTAN à Vilnius, le 11 juillet 2023. (Photo, AFP)
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  • Cette rencontre à Washington, confirmée vendredi par une source officielle turquE, sera la première dans le bureau ovale entre les deux présidents.
  • Les relations entre Washington et Ankara se sont éclaircies dès lors qu'Ankara a levé son véto contre Stockholm et approuvé son entrée dans l'Otan

ISTANBUL : Le président turc Recep Tayyip Erdogan sera reçu pour la première fois le 9 mai par Joe Biden à la Maison Blanche, à quelques mois de la fin du mandat du président américain.

Cette rencontre à Washington, confirmée vendredi par une source officielle turque à l'AFP, sera la première dans le bureau ovale entre les deux présidents.

Le dernier tête-à-tête entre MM. Erdogan et Biden, deux alliés au sein de l'Otan, remonte à juillet 2023, en marge du sommet de l'Organisation à Vilnius: le chef de la Maison Blanche avait alors tenté de convaincre le dirigeant turc d'approuver l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique, bloquée depuis 2022.

Soner Cagaptay, expert du Washington Institute, a salué un "voyage important" rappelant à l'AFP que "le président Erdogan dirige la Turquie depuis 21 ans et Biden est jusqu'à présent le premier président américain à ne pas l'avoir invité à la Maison Blanche."

"Qu'il ait reçu cette invitation juste avant la fin du mandat de Biden témoigne d'une trajectoire ascendante dans les relations américano-turques".

Les relations entre Washington et Ankara se sont éclaircies dès lors qu'Ankara a levé son véto contre Stockholm et approuvé son entrée dans l'Otan après avoir ouvert la porte à la Finlande.

Dans la foulée, le président Biden, en janvier, puis le Congrès américain, en février, ont "approuvé" la vente de 40 avions de chasse américains F-16 à la Turquie, mettant un point final à des mois de tractations entre les deux capitales.

Le contrat porte aussi sur 79 kits de modernisation, d'un montant totale de 23 milliards de dollars.

Washington et Ankara cherchent depuis à resserrer leurs coopération dans le domaine des industries de défense, Selon une source occidentale à l'AFP.

Industries de défense

Le secteur est en pointe en Turquie avec une explosion de +25% de ses exportations l'an dernier - totalisant 5,5 milliards de dollars selon l'association des exportateurs turcs: il s'agit principalement des fameux drones Bayrakhtar mais aussi de munitions, d'armes légères, de véhicules militaires...

Le patron des renseignements turcs (MIT) Ibrahim Kalın rencontrait d'ailleurs vendredi des membres de la Chambre des représentants des États-Unis à Ankara, selon les médias officiels.

Outre la préparation de la visite présidentielle, les discussions devaient notamment porter sur la situation en Ukraine et Gaza et sur la lutte anti-terroriste après l'attaque du groupe Etat islamique à Moscou.

Un autre point de dissensions subsiste entre les deux capitales: le soutien inconditionnel de l'administration Biden à Israël depuis les massacres du 7 octobre et le début de la guerre à Gaza qui a fait plus de 32.600 morts, selon le dernier bilan du Hamas .

Ankara, qui assure 19% des livraisons d'aide humanitaire aux populations palestiniennes de Gaza, a cependant salué "une étape positive" après le vote, lundi, d'une résolution de l'ONU exigeant pour la première fois un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza, avec l'abstention notable des Etats-Unis.

Par ailleurs, la Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, ne s'est pas jointe aux sanctions occidentales contre la Russie.

Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine était d'ailleurs annoncé en Turquie le 9 février avant d'annuler sa visite in extremis.

Mais la Turquie a plusieurs fois été mise en garde par les Etat-Unis qui lui ont reproché de faciliter les exportations de produits sous sanction à travers ses banques et via le détroit du Bosphore.

"Il ne s'agit pas d'empêcher les échanges avec la Russie mais de couper tout commerce illégal", a décrypté une source occidentale.

Un observateur a ainsi cité en exemple "le bond" des exportations d'équipements électro-ménagers vers la Russie, tels des lave-vaisselle, contenant des composants électroniques utiles à la fabrication d'armements sophistiqués.

 


La Russie frappe à nouveau « massivement » le réseau énergétique ukrainien

Cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 28 mars 2024 montre des sauveteurs travaillant sur le site d'une attaque au missile à Mykolaivka, dans la région de Donetsk. (AFP).
Cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 28 mars 2024 montre des sauveteurs travaillant sur le site d'une attaque au missile à Mykolaivka, dans la région de Donetsk. (AFP).
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  • Des frappes russes ont endommagé "gravement" trois centrales thermiques ukrainiennes dans la nuit de jeudi à vendredi, blessé six personnes et provoqué des coupures de courant dans certaines régions
  • Les forces aériennes ukrainiennes ont pour leur part dit avoir détruit la grande majorité des 99 missiles et drones russes

KIEV: Des frappes russes ont endommagé "gravement" trois centrales thermiques ukrainiennes dans la nuit de jeudi à vendredi, blessé six personnes et provoqué des coupures de courant dans certaines régions, ont affirmé les autorités ukrainiennes, accusant Moscou d'attaques "barbares" contre leur réseau énergétique.

Les forces aériennes ukrainiennes ont pour leur part dit avoir détruit la grande majorité des 99 missiles et drones russes -- un chiffre particulièrement élevé -- lancés lors de cette nouvelle vague de bombardements nocturnes.

Moscou a intensifié ses frappes aériennes contre l'Ukraine au cours des dernières semaines, visant en particulier le réseau énergétique et disant agir en représailles aux attaques de Kiev dans ses régions frontalières.

Au total, dix régions à travers tout le pays ont été visées et six personnes, dont un enfant, ont été blessées, a déclaré le ministère de l'Intérieur ukrainien.

Trois centrales thermiques ukrainiennes ont subi d'importants dommages après les tirs russes, a indiqué le fournisseur d'énergie ukrainien DTEK, sans donner la localisation de ces installations.

"Les occupants ont attaqué trois centrales thermiques DTEK. Les équipements ont été gravement endommagés", a déclaré la compagnie dans un communiqué, précisant que ses ingénieurs avaient "rapidement" réagi pour faire face aux dégâts.

« Attaque massive »

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a affirmé que "la Russie (avait) continué ses attaques barbares contre le système énergétique ukrainien". Dans certaines zones, le courant a dû être coupé, a-t-il dit, sans préciser l'ampleur de ces coupures.

"L'Ukraine a besoin de davantage de systèmes de défense antiaérienne pour mettre en sécurité ses infrastructures essentielles et protéger sa population", a plaidé M. Chmygal.

Le ministre de l'Energie Guerman Galouchtchenko a auparavant déclaré qu'une "attaque massive" avait particulièrement visé des sites de production d'énergie dans les régions de Dnipropetrovsk (centre-sud), Poltava (centre), et Tcherkassy (centre).

Le gouverneur de celle de Dnipropetrovk, Sergiy Lyssak, a lui signalé que "plusieurs installations énergétiques" avaient été endommagées dans sa région.

En fin de matinée, il a annoncé qu'une civile avait été tuée et un homme blessé dans une attaque de drone dans la localité de Myrivska, près de Nikolpol, ajoutant que des tirs touchaient cette zone depuis le matin.

Dans la région de Donetsk (est), une autre femme est morte dans une attaque aérienne russe à Mykolaïvka qui a fortement endommagé une trentaine d'habitations, un marché et un bâtiment administratif, a annoncé la police ukrainienne.

Kiev réclame à ses alliés occidentaux de lui envoyer davantage d'aide, et plus vite. Mais, à Bruxelles comme à Washington, des divisions politiques ont enrayé la livraison d'armes et l'envoi de fonds ces derniers mois.

Ces dernières semaines, les responsables ukrainiens insistent notamment sur l'envoi de davantage de batteries Patriot. Ce puissant et coûteux système antiaérien a été pour la première fois fourni à l'Ukraine au printemps 2023.

« Intense activité aérienne »

Les forces aériennes ukrainiennes ont vendredi dit avoir détruit "84 cibles aériennes", dont 26 missiles et 58 drones Shahed de fabrication iranienne.

Au total, la Russie en aurait lancé 99, en majorité des drones, lors de cette "puissante" attaque aérienne, ont indiqué les forces ukrainiennes.

L'armée russe lance quasiment chaque nuit des missiles ou des drones contre le territoire de son voisin, mais leur nombre est généralement plus faible.

L'armée polonaise a fait état d'une surveillance renforcée de son espace aérien, quelques jours après qu'un missile russe tiré vers des villes de l'ouest de l'Ukraine a survolé le territoire polonais pendant 39 secondes.

"Cette nuit, on a observé une intense activité aérienne à longue portée de la part de la Fédération de Russie, liée à des frappes de missiles contre des cibles sur le territoire ukrainien", indique le commandement de l'armée polonaise dans un communiqué.

"Toutes les procédures nécessaires à la protection de l'espace aérien polonais ont été prises", et les forces polonaises "surveillent la situation de manière continue", ajoute le communiqué.