Ukraine - Russie : Sanctions massives et diplomatie de la dernière heure pour éviter « une catastrophe»

 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exigé mardi l'arrêt "immédiat" du gazoduc russo-allemand Nord Stream 2 et annoncé envisager la rupture des relations diplomatiques avec la Russie. (AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exigé mardi l'arrêt "immédiat" du gazoduc russo-allemand Nord Stream 2 et annoncé envisager la rupture des relations diplomatiques avec la Russie. (AFP).
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Publié le Mardi 22 février 2022

Ukraine - Russie : Sanctions massives et diplomatie de la dernière heure pour éviter « une catastrophe»

  • L'Ukraine a rappelé mardi pour "consultations" son chargé d'affaires à Moscou
  • L'UE va adopter des sanctions "massives et robustes" a affirmé le chancelier allemand Olaf Scholz

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exigé mardi l'arrêt "immédiat" du gazoduc russo-allemand Nord Stream 2 et annoncé envisager la rupture des relations diplomatiques avec la Russie. 


"Nous nous sommes mis d'accord sur la nécessité de l'introduction immédiate de sanctions pour un nouvel acte d'agression contre l'Ukraine", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse avec son homologue estonien. "Ces sanctions doivent inclure l'arrêt total de Nord Stream 2".

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L'Ukraine rappelle son chargé d'affaires à Moscou pour consultations

L'Ukraine a rappelé mardi pour "consultations" son chargé d'affaires à Moscou, après la décision de Vladimir Poutine de reconnaître les "républiques" séparatistes dans l'est de ce pays, a annoncé la diplomatie ukrainienne.

Le plus haut représentant diplomatique ukrainien en Russie, "le chargé d'affaires Vassyl Pokotylo a été rappelé en Ukraine pour mener des consultations", a indiqué la diplomatie ukrainienne dans un communiqué.

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L'Allemagne monte au créneau, suspend l'autorisation du gazoduc Nord Stream 2

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Le chancelier allemand Olaf Scholz. (AFP).

Le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé mardi suspendre l'autorisation du gazoduc controversé Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne, après la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de provinces ukrainiennes pro-russes.

"Sans cette certification, Nord Stream 2 ne peut pas être mis en service", a déclaré M. Scholz lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre irlandais Micheal Martin, ajoutant que le dossier allait être "réexaminé" par le gouvernement allemand.

"D'autres sanctions" contre la Russie pourraient suivre a ajouté Scholz. 

Le chancelier allemand s'est ainsi dit "confiant" dans le fait que l'Union européenne allait adopter des sanctions "massives et robustes" contre la Russie après la décision de Vladimir Poutine de reconnaître l'indépendance des régions séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine.

"Je suis confiant dans le fait (...) que nous allons réussir" à faire adopter au sein des Vingt-Sept des sanctions lourdes, a assuré Olaf Scholz lors d'une conférence de presse.

Scholz a également appelé à des efforts diplomatiques "pour éviter une catastrophe". "Il est important, en plus des premières sanctions, d'éviter une nouvelle escalade et donc une catastrophe", a assuré le dirigeant lors d'une conférence de presse. "C'est l'objectif de tous nos efforts diplomatiques", a-t-il ajouté soulignant que "80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, une guerre menace l'Europe de l'Est".

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Il a aussi annoncé envisager la rupture des relations diplomatiques avec la Russie, l'accusant de préparer la poursuite de son "agression militaire contre l'Ukraine", après la décision du président russe Vladimir Poutine de reconnaître l'indépendance des "républiques" séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine.


"J'ai reçu une requête du ministère des Affaires étrangères d'examiner la question de la rupture des relations diplomatiques entre l'Ukraine et la Russie", a indiqué M. Zelensky. "Je vais examiner cette question tout de suite, après notre conférence de presse", a-t-il ajouté.


En reconnaissant les territoires séparatistes et en annonçant un déploiement de ses troupes, "la Russie crée des (bases) légales pour la poursuite de son agression militaire contre l'Etat ukrainien", a poursuivi M. Zelensky sur fond d'une crainte d'invasion russe d'envergure. 


Dans la nuit de lundi à mardi, M. Poutine a donné pour instruction à son armée de se déployer dans les "républiques" séparatistes de Donetsk et Lougansk, quelques heures après avoir reconnu leur indépendance, au risque d'aggraver le conflit en Ukraine qui a fait plus de 14.000 morts depuis 2014.


Aucun calendrier ni l'ampleur de ce déploiement n'ont été annoncés, mais la Russie dispose de plus de 150.000 hommes aux frontières ukrainiennes, selon Washington.

            

Les députés russes approuvent l'accord de Poutine avec les séparatistes pro-russes d'Ukraine

Les députés russes ont approuvé mardi au pas de course l'accord signé par Vladimir Poutine prévoyant que la Russie défende les territoires séparatistes d'Ukraine, dont le président russe a reconnu l'indépendance la veille.

separatistes


"La reconnaissance de l'indépendance des républiques populaires de Donetsk et Lougansk et la ratification des accords d'amitié, de coopération et d'entraide doivent mettre fin au conflit, à la mort de nos concitoyens vivant là-bas", a dit dans un communiqué le président de la Douma, Viatcheslav Volodine.


Les députés ont approuvé les deux textes à l'unanimité des votants, soit 400 "oui" dans un cas et 399 dans l'autre, un député n'ayant pas appuyé sur le bouton à temps. 


Les textes doivent passer encore ce mardi devant la chambre haute, le Conseil de la fédération. 


Ces accords d'entraide avec ces deux entités séparatistes qui, avec le soutien de la Russie, combattent les forces armées ukrainiennes depuis huit ans, sont valables une décennie.


Ils organisent la coopération dans les domaines de la défense, comme du secteur économique et financier avec Moscou.


Selon les textes publiés sur un site de la Douma, la chambre basse du parlement russe, ceux-ci prévoient que les parties vont assurer leur défense, partager des bases militaires et protéger leurs frontières en commun.


Les accords créent "le fondement juridique pour la présence" dans ces territoires "des unités militaires russes nécessaires au maintien de la paix dans la région et assurer une sécurité durable des parties", selon une note explicative accompagnant ces textes. 


Ces documents "fixent les obligations des parties pour assurer une assistance mutuelle si l'une des parties est la cible d'une attaque", et "prévoient la protection en commun" des frontières.

 

Erdogan: la reconnaissance des républiques séparatistes pro-russes est « inacceptable »

La reconnaissance par Moscou des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Lougansk est "inacceptable", a estimé mardi le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont les propos ont été rapportés par l'agence officielle Anadolu.


"Nous considérons cette décision comme inacceptable. Nous appelons les parties concernées à faire preuve de bon sens et à se conformer au droit international", a déclaré le chef de l'Etat turc en marge de sa visite officielle au Sénégal.


M. Erdogan qui a offert sa médiation dans la crise entre la Russie et l'Ukraine pour éviter un conflit a proposé à plusieurs reprises d'accueillir des pourparlers entre les deux présidents.


Dans l'avion qui le conduisait à Dakar, il a fait valoir que son pays était, comme la Russie et l'Ukraine, riverain de la Mer Noire et qu'il avait à ce titre pris des "mesures de précautions", sans les détailler.


"Nous avons pris des mesures (...) nous ne pouvons ignorer les responsabilités qui sont les nôtres en tant que pays riverain de la Mer Noire. Nous allons continuer d'agir à ce titre", a-t-il insisté.


M. Erdogan s'était rendu dans la capitale ukrainienne début février pour rencontrer le président Volodomyr Zelensky et il a renouvelé plusieurs fois son invitation à son homologue russe à le rencontrer.


Il a assuré avoir reçu "une réponse positive de (Vladimir) Poutine" mais sans qu'une date n'ait été fixée.


La Turquie, membre de l'Otan, est considérée comme un allié de Kiev, auquel Ankara a vendu des drones militaires.


Mais elle entretient simultanément des relations commerciales intenses avec Moscou et en dépit des désaccords profonds, sur la Syrie notamment, elle a acquis la première phase d'un système de défense anti-missiles S-400 auprès des autorités russes, malgré l'opposition des Occidentaux.

 

Londres promet de «frapper la Russie très fort»

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé mardi la décision de Vladimir Poutine de reconnaître l'indépendance de régions prorusses en Ukraine comme "une nouvelle invasion" servant de "prétexte à une offensive d'envergure".

"En niant la légitimité de l'Ukraine en tant qu'Etat et en présentant son existence même comme une menace à la Russie, Poutine établit un prétexte pour une offensive d'envergure", a déclaré Boris Johnson au Parlement, annonçant des sanctions contre la Russie.

L'ambassadeur de Russie au Royaume-Uni Andreï Kéline a été convoqué mardi au ministère britannique des Affaires étrangères après la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de régions séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine, a annoncé Downing Street.

Le Royaume-Uni, centre financier essentiel aux milieux d'affaires russes, a promis de "frapper la Russie très fort" mardi avec "une première série" de sanctions économiques, après la reconnaissance de l'indépendance de régions séparatistes en Ukraine, qui seront suivies d'autres "en cas d'invasion".

Les sanctions que Boris Johnson entend présenter au Parlement britannique « s'attaqueront aussi aux "intérêts économiques russes qui soutiennent la machine de guerre russe », a-t-il déclaré.

"Elles vont frapper la Russie très fort et nous ferons bien plus en cas d'invasion", a-t-il ajouté sur les télévisions britanniques, jugeant Vladimir Poutine "déterminé" à une intervention militaire "à grande échelle".

"Il ne s'agit que d'une première série de sanctions économiques britanniques contre la Russie car je crains qu'il faille s'attendre à davantage d'attitude irrationnelle de la part de la Russie", a-t-il déclaré.

Dans la foulée de ces déclarations, le Royaume-Uni a annoncé mardi des sanctions visant trois oligarques réputés proches du Kremlin et cinq banques russes en réaction à la reconnaissance par Moscou de régions séparatistes de l'est de l'Ukraine.

Les milliardaires visés sont Guennadi Timtchenko, Boris Rotenberg et son neveau Igor Rotenberg, a précisé le Premier ministre Boris Johnson au Parlement, avertissant tenir "d'autres sanctions prêtes à être introduites avec les États-Unis et l'Union européenne si l'escalade se poursuit.

"Je ne peux pas dire ce qui va se passer dans les prochains jours, mais nous devons nous attendre à une longue crise", a affirmé le Premier ministre britannique devant le Parlement, après avoir annoncé des sanctions contres des banques et oligarques russes. 

 

 


Les Etats-Unis ordonnent l'arrêt des travaux sur un immense parc éolien, presqu'achevé

Le président américain Donald Trump s'exprime dans le bureau ovale le 22 août 2025 à Washington, DC. Trump a annoncé que le tirage au sort de la Coupe du Monde de la FIFA 2026 aura lieu au Kennedy Center. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime dans le bureau ovale le 22 août 2025 à Washington, DC. Trump a annoncé que le tirage au sort de la Coupe du Monde de la FIFA 2026 aura lieu au Kennedy Center. (AFP)
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  • L'administration Trump a suspendu le projet Revolution Wind, l'un des plus grands parcs éoliens offshore aux États-Unis
  • Le projet, construit à 80% par le groupe danois Orsted, pourrait alimenter 350.000 foyers

WASHINGTON: Le gouvernement américain a ordonné vendredi l'arrêt des travaux sur un immense projet de parc éolien en mer au large de la côte nord-est, pourtant achevé à 80%.

Il s'agit du dernier d'une série de coups d'arrêt imposés à des projets d'énergie éolienne par l'administration de Donald Trump, qui a déclaré jeudi que "le vent, ça ne marche pas".

Le projet Revolution Wind, dont la construction a démarré l'an dernier après avoir reçu toutes les autorisations nécessaires, doit alimenter plus de 350.000 foyers de l'Etat de Rhode Island, selon son constructeur, l'entreprise danoise d'énergie renouvelable Orsted.

Matthew Giacona, directeur du Bureau of Ocean Energy Management (BOEM) a publié une lettre vendredi ordonnant l'"arrêt de toute activité en cours" du projet pour permettre un examen.

"En particulier, BOEM cherche à répondre à des inquiétudes concernant la protection d'intérêts de sécurité nationale aux Etats-Unis", selon cette lettre qui n'a pas donné d'autre précision.

"Vous ne pouvez pas reprendre les activités tant que BOEM" n'aura pas terminé son examen, a-t-il ajouté.

Orsted a indiqué dans un communiqué que l'entreprise "évaluait toutes les options pour régler la question rapidement" dont le recours à "de possibles procédures légales".

La ferme éolienne est achevée à 80%, avec 45 des 65 turbines prévues déjà installées, selon l'entreprise qui précise espérer terminer le projet à la fin de l'année prochaine.

Peu après son retour à la Maison Blanche pour un second mandat en janvier, Donald Trump a signé une série de décrets mettant un coup d'arrêt à l'éolien. Parmi les mesures annoncées, il a imposé un gel des permis d'exploitation et des prêts fédéraux pour tout projet d'éolien en mer ou sur terre.

"Nous n'allons pas faire le coup de l'éolien", a déclaré M. Trump en janvier, assurant que les turbines sont "laides", "bousillent le paysage" et "tuent les baleines".

Orsted, leader du développement d'énergie éolienne offshore, a annoncé lundi devoir lever 60 milliards de couronnes (9,4 milliards de dollars) via une émission de titres, pour faire face aux conséquences des décisions américaines gelant les projets de parcs éoliens.

Empire Wind, un autre gigantesque projet éolien offshore au large des côtes de New York, construit par le Norvégien Equinor, a été temporairement arrêté par l'administration Trump à la mi-avril.


Meta va dépenser plus de 10 milliards de dollars chez Google en services de cloud

Un logo de la société américaine Meta est affiché lors du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 mai 2024. (AFP)
Un logo de la société américaine Meta est affiché lors du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 mai 2024. (AFP)
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  • Meta a conclu un accord de 6 ans avec Google Cloud pour utiliser ses infrastructures, dans le but de rattraper son retard en intelligence artificielle face à OpenAI et Google
  • Mark Zuckerberg ambitionne de bâtir l’équipe IA « la plus talentueuse » de l'industrie, avec une puissance de calcul inégalée pour concevoir une intelligence artificielle surpassant celle des humains

San Francisco: Meta (Facebook, Instagram) a signé un contrat avec Google Cloud de plus de 10 milliards de dollars pour utiliser ses serveurs et d'autres services d'informatique à distance, d'après une source proche du dossier.

L'information a initialement été révélée par The Information, média spécialisé dans le secteur des technologies.

Le contrat, qui s'étend sur six ans, est l'un des plus gros jamais obtenu par la branche de cloud de Google depuis sa création il y a 17 ans.

Mi-juillet, le patron de Meta Mark Zuckerberg a fait part de sa volonté d'investir des "centaines de milliards de dollars" dans des infrastructures d'intelligence artificielle, en vue de parvenir à son objectif affiché: construire une IA plus intelligente que les humains.

Les géants des technologies dépensent des sommes colossales pour améliorer leurs modèles d'IA générative, qui nécessitent d'énormes puissance de calcul, et donc des puces informatiques de pointe et beaucoup d'énergie.

Meta compte donc faire construire des réseaux informatiques de plusieurs gigawatts, mais ne peut pas se permettre de prendre plus de retard qu'il n'en a déjà sur les leaders du secteur, notamment OpenAI (ChatGPT) et Google.

Le groupe californien a aussi débauché des employés d'OpenAI, Google et Anthropic à coup de primes conséquentes.

Mark Zuckerberg veut constituer "l'équipe la plus élitiste et la plus dense en talents de toute l'industrie", qui disposerait "d'un niveau de puissance de calcul sans équivalent dans le secteur", selon ses propos.

Meta n'a pas réagi à une sollicitation de l'AFP jeudi.

Google Cloud, numéro trois de l'informatique à distance derrière AWS (Amazon) et Microsoft, a vu ses ventes bondir de 32% au deuxième trimestre, pour dépasser les 13 milliards de dollars.

"Quasiment toutes les licornes (start-up valorisées à au moins un milliard de dollars, ndlr) de l'IA générative utilisent Google Cloud", s'est félicité la patron de la firme californienne Sundar Pichai, lors de la conférence aux analystes fin juillet.

OpenAI, pourtant partenaire privilégié de Microsoft dans l'IA, a aussi signé un contrat avec Google Cloud récemment.


Zelensky accuse Poutine de vouloir "se soustraire" à une rencontre pour la paix

Cette combinaison d'images créée le 18 août 2025 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) à Washington, DC, le 18 août 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Anchorage, Alaska, le 15 août 2025. (AFP)
Cette combinaison d'images créée le 18 août 2025 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) à Washington, DC, le 18 août 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Anchorage, Alaska, le 15 août 2025. (AFP)
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  • Volodymyr Zelensky reproche à la Russie de fuir les pourparlers de paix malgré les efforts diplomatiques
  • Alors que les discussions sur les garanties de sécurité se poursuivent, Kiev a testé avec succès un nouveau missile longue portée, illustrant sa volonté d'assurer sa défense indépendamment des alliés

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi son homologue russe Vladimir Poutine de chercher à "se soustraire" à une rencontre destinée à trouver une issue à la guerre provoquée par l'invasion russe, Donald Trump lui-même tempérant son enthousiasme.

"A l'heure actuelle, les signaux envoyés par la Russie sont tout simplement indécents. Ils essaient de se soustraire à la nécessité d'organiser une réunion", a accusé M. Zelensky dans son adresse quotidienne sur les réseaux sociaux jeudi soir.

A la place, les Russes "poursuivent leurs attaques massives contre l'Ukraine et leurs assauts féroces le long de la ligne de front", a-t-il dénoncé.

La Russie a lancé dans la nuit de mercredi à jeudi une attaque massive sur l'Ukraine, utilisant 574 drones et 40 missiles, selon l'armée de l'air ukrainienne, un nombre record depuis la mi-juillet.

Ces frappes ont fait deux morts, un à Kherson et un autre à Lviv, dans l'ouest du pays. Elles ont aussi largement détruit une entreprise américaine dans la ville de Moukatchevo, dans l'ouest de l'Ukraine, a précisé M. Zelensly.

"Les Russes savaient exactement où ils avaient lancé les missiles. Nous croyons qu'il s'agissait d'une frappe délibérée spécifiquement sur une propriété appartenant à des Américains", a noté le président ukrainien. L'attaque contre Moukatchevo a fait 23 blessés, selon un nouveau bilan des autorités locales.

- "Approche différente" -

Très satisfait de sa rencontre avec M. Poutine le 15 août, Donald Trump a reconnu jeudi qu'il n'en saurait davantage sur les chances de paix que "dans les deux prochaines semaines".

"Après cela, nous devrons peut-être adopter une approche différente", a-t-il estimé sans plus de détail.

Après avoir rencontré M. Poutine en Alaska puis M. Zelensky lundi à la Maison Blanche, Donald Trump avait dit préparer une rencontre entre les dirigeants russe et ukrainien. Mais la participation des belligérants semble encore loin d'être acquise.

Si Vladimir Poutine semble avoir accepté le principe de cette rencontre, qu'il refusait jusque-là, ni date ni lieu n'ont été annoncés, et Moscou a souligné mercredi qu'une telle rencontre devait être "préparée avec le plus grand soin".

Paris a dénoncé jeudi une "absence de volonté" de la Russie de mettre fin à la guerre.

Volodymyr Zelensky, de son côté, a déclaré devant un groupe de médias parmi lesquels l'AFP vouloir comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" .

Ensuite, "nous devrions avoir une réunion bilatérale dans une semaine ou deux", a souhaité le dirigeant ukrainien, dont ce serait le cas échéant la première rencontre avec son homologue russe depuis 2019.

M. Zelensky a proposé la Suisse, l'Autriche ou la Turquie pour une éventuelle rencontre. Il a en revanche écarté la Hongrie, jugée trop proche du Kremlin.

- Nouveau missile -

Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à la guerre provoquée par l'invasion russe en février 2022, mais positions de Moscou et Kiev restent diamétralement opposées, notamment sur la question des territoires ukrainiens occupés.

Trouver un accord sur les garanties de sécurité s'annonce également complexe.

Européens et Américains ont évoqué ces derniers mois différentes possibilités allant de garanties similaires au fameux "article 5" de l'Otan au déploiement d'un contingent militaire en Ukraine.

Epine dorsale de l'Otan, à laquelle ni Moscou ni Washington ne veulent voir l'Ukraine adhérer, l'article 5 stipule que toute attaque contre un pays membre est considérée comme une attaque contre tous.

Kiev considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l'envahir à l'avenir, d'où l'importance de ces garanties.

Moscou, qui qualifie l'expansion de l'Otan à ses frontières comme l'une des "causes profondes" ayant mené au conflit, rejette de son côté catégoriquement la plupart des scénarios envisagés.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a averti jeudi que tout déploiement d'un contingent militaire européen en Ukraine serait "inacceptable".

Parallèlement, l'Ukraine cherche à augmenter sa production d'armement, une façon de réduire sa dépendance à l'aide des alliés.

Volodymyr Zelensky a ainsi affirmé jeudi que son pays avait testé avec succès un nouveau missile d'une portée de 3.000 kilomètres appelé Flamingo.