Avec la crise russo-ukrainienne, la diplomatie gazière «en ruine» de l'Allemagne

Sur cette photo d'archive prise le 26 mars 2019, des travailleurs sont vus à côté d'un tuyau sur le chantier de construction du gazoduc Nord Stream 2 à Lubmin, dans le nord-est de l'Allemagne. (Photo, AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 26 mars 2019, des travailleurs sont vus à côté d'un tuyau sur le chantier de construction du gazoduc Nord Stream 2 à Lubmin, dans le nord-est de l'Allemagne. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 24 février 2022

Avec la crise russo-ukrainienne, la diplomatie gazière «en ruine» de l'Allemagne

  • Désormais l'Allemagne s’inquiète: comment se passer du gaz russe, et corriger plus de vingt ans de diplomatie énergétique tournée vers la Russie ?
  • La situation actuelle est la conséquence des politiques des gouvernements allemands successifs, qui ont soigné leur relation avec Moscou ces vingt dernières années

BERLIN : Gueule de bois à Berlin : la crise entre Moscou et Kiev impose à l’Allemagne une cure accélérée pour réduire sa dépendance au gaz russe, et signe l’échec d’une diplomatie bienveillante envers Poutine depuis plus de vingt ans.

"Échec complet", assène la chaîne de télévision publique ARD, tandis que le quotidien Süddeutsche Zeitung, parle de "champs de ruine diplomatique". 

En cause: la politique de Berlin face à Moscou depuis le début du millénaire, alors que 55% du gaz importé en Allemagne vient de Russie.

Celle-ci a en effet volé en éclat mardi avec l'annonce de la suspension par Berlin de l’autorisation du gazoduc germano-russe Nord Stream II suite à la reconnaissance de l'indépendance des Républiques séparatistes prorusses en Ukraine par Moscou.

Moscou promet déjà des lendemain énergétiques difficiles à l'Allemagne. "Bienvenue dans un monde nouveau, où les européens vont devoir payer 2.000 euros pour 1 000 m3 de gaz", a averti mardi l’ancien président Dmitri Medvedev.

Forte dépendance

Désormais l'Allemagne s’inquiète: comment se passer du gaz russe, et corriger plus de vingt ans de diplomatie énergétique tournée vers la Russie ?

Le gaz représente plus d’un quart de sa consommation d’énergie et 50% du chauffage de ses logements.

Le pays "peut" se passer de gaz russe à terme, a néanmoins assuré mercredi le ministre de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, à la radio publique allemande.

Mais y renoncer totalement se traduirait en premier lieu par "un gros manque" à combler sur le marché de l'énergie, avec pour première conséquence de "faire monter le prix" du gaz, a-t-il toutefois admis.

Or, ces prix sont déjà très élevés. Selon l’office allemand des statistiques, ils ont grimpé de 32,2% en janvier sur un an.

Une situation explosive qui suscite le mécontentement croissant des consommateurs allemands et fragilise la première économie de la zone euro.

"La hausse du prix du gaz menace d’étouffer l’économie (…) la situation est si grave que même des entreprises moyennes envisagent une délocalisation", selon le lobby industriel BDI.

Pour faire face, le pays parie à court terme, sur une baisse de la demande, grâce à des températures plus douces, alors que l’hiver touche à sa fin.

A moyen terme, le pays veut changer progressivement de fournisseurs, en développant la construction de terminaux méthanier pour imposer du gaz liquide via la mer, depuis le Qatar, les États Unis ou encore le Canada.

Diplomatie sur la sellette

La situation actuelle est la conséquence des politiques des gouvernements allemands successifs, qui ont soigné leur relation avec Moscou ces vingt dernières années.

Berlin voulait à la fois assurer son approvisionnement en gaz et pensait par ce biais promouvoir in fine la démocratisation de la Russie, une politique baptisée en Allemagne par le slogan: "Le changement par le commerce".

Cette stratégie, initiée par le social-démocrate Gerhard Schröder - aujourd'hui étroitement lié au complexe gazier russe -  a été poursuivie par la conservatrice Angela Merkel. 

Avec le gazoduc Nord Stream II, activement soutenu par l'ancienne chancelière, la dépendance gazière de l'Allemagne à l'égard de Moscou aurait dû grimper à 70%, selon les experts.

La politique russe de Berlin a été "l'erreur fatale" de Mme Merkel, s'emporte ainsi le quotidien le plus lu d'Allemagne, Bild.

"Il aurait mieux fallu ne pas construire Nord Stream II", a abondé Robert Habeck, qualifiant "d’erreur" la diplomatie gazière de l’ancien gouvernement.

La nouvelle ministre des Affaires étrangères, l'écologiste Annalena Baerbock, a déjà infléchi le cap de la diplomatie allemande. Celle-ci doit être davantage basée "sur la défense des valeurs" démocratiques et moins sur les intérêts économiques.

Et la priorité est à la "protection du climat". Berlin compte désormais sur sa transition énergétique pour sortir de sa dépendance aux importations d'énergies fossiles.

Mais un obstacle demeure, car, à court terme, cette transition devrait paradoxalement pousser le pays à consommer plus de gaz, du fait de la sortie du nucléaire, qui sera achevée en fin d'année, et de celle du charbon, prévue en 2030.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.