Cinq éléments clés à savoir sur l'Ukraine

Le Président russe avec le chef d'état-major général des forces armées russes devant une carte de l'Ukraine. (AFP).
Le Président russe avec le chef d'état-major général des forces armées russes devant une carte de l'Ukraine. (AFP).
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Publié le Jeudi 24 février 2022

Cinq éléments clés à savoir sur l'Ukraine

  • L'Ukraine, où la Russie a lancé une «intervention militaire» a connu depuis la chute de l'URSS des révolutions, une annexion de territoires et une guerre
  • Pour Kiev il s'agit d'inverser la russification à marche forcée de l'Ukraine à l'époque soviétique

PARIS: L'Ukraine, où la Russie a lancé jeudi une "intervention militaire" pour défendre les séparatistes prorusses de l'est, a connu depuis la chute de l'URSS des révolutions, une annexion de territoires et une guerre. Mais c'est aussi le pays de la soupe à la betterave et de Tchernobyl.

Voici cinq choses à savoir sur cette nation d'environ 40 millions d'habitants aux portes de l'Union européenne.

Racines communes

Les peuples russe et ukrainien sont liés par un millénaire d'histoire, des racines remontant à la Russie kiévienne - un Etat slave médiéval avec Kiev pour capitale s'étendant sur une partie de l'Ukraine et de la Russie européenne telles qu'elles existent aujourd'hui - à l'URSS en passant par l'Empire russe.

Si la plus grande partie du territoire actuel de l'Ukraine a été intégrée à la Russie tsariste, certaines régions occidentales ont connu diverses dominations.

Après la révolution bolchévique, l'Ukraine est devenue une république soviétique, mais, à partir de son indépendance en 1991, les tensions avec la Russie se sont accentuées, culminant en 2014 avec une révolution pro-occidentale.

Dans la foulée, Moscou a annexé la péninsule de Crimée (sud), et soutient depuis des rebelles séparatistes dans l'est, conflit qui a coûté la vie à plus de 14.000 personnes.

Cette année, après avoir massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières ukrainiennes, le président russe Vladimir Poutine a reconnu le 21 février l'indépendance des "républiques" séparatistes et y a ordonné un déploiement de troupes. 

Jeudi, il a annoncé une "opération militaire" en Ukraine, annonce suivie de plusieurs explosions.

La plupart des Ukrainiens comprennent deux langues - l'ukrainien et le russe - bien qu'aujourd'hui, une politique d'"ukrainisation" exige que les médias publient en ukrainien et que langue et littérature russes disparaissent des programmes scolaires. 

Pour Kiev il s'agit d'inverser la russification à marche forcée de l'Ukraine à l'époque soviétique.

Crash économique

Avec la crise de 2014, l'économie ukrainienne s'est effondrée, le PIB chutant de presque 7%. En 2015, il a dégringolé d'environ 10%, tandis que l'inflation dépassait les 40%.

L'économie a montré des signes de convalescence les années suivantes, mais l'Ukraine reste l'un des pays les plus pauvres d'Europe avec un salaire mensuel moyen de 550 euros.

Elle est dépendante des taxes générées par le transit du gaz russe vers l'Europe et s'inquiète d'être laissée sur le carreau par les nouveaux projets de gazoducs la contournant.

Face à la nouvelle exacerbation des tensions en ce début d'année, les prévisions de croissance du PIB et la devise (la hryvnia) trinquent de nouveau. S'y ajoutent une fuite des capitaux et une accélération de l'inflation.

Corruption endémique

La corruption en Ukraine est endémique : dans son rapport 2021, Transparency International la classe 122e sur 180. C'est mieux qu'en 2014 (142e) et mieux que la Russie (136e en 2021), mais elle est loin derrière ses voisins européens.

Le président Volodymyr Zelensky, un ex-comédien de 44 ans novice en politique élu en 2019, a promis une tolérance zéro à l'égard de la corruption. 

Mais son combat dans ce domaine s'est largement enlisé, suscitant les critiques des pays occidentaux et des bailleurs de fonds internationaux.

Tchernobyl

Le pire accident nucléaire de l'Histoire a eu lieu le 26 avril 1986 en Ukraine, alors une des quinze républiques soviétiques, quand un réacteur de la centrale de Tchernobyl a explosé, contaminant jusqu'aux trois quarts de l'Europe, surtout en URSS.

Près de 350.000 personnes ont dû être évacuées d'un périmètre de 30 kilomètres autour de la centrale, toujours zone interdite. Le bilan humain reste controversé.

Ces dernières années, le site de Tchernobyl est devenu une destination importante pour les touristes.

Borchtch

Pour beaucoup, le borchtch - une soupe à base de betterave et de chou, souvent accompagnée de crème fraîche - est un symbole de la cuisine russe. Il est pourtant communément admis que ce plat est d'origine ukrainienne.

D'autres plats voient leur origine contestée entre l'Ukraine et la Russie : c'est le cas du poulet à la Kiev, une tranche de poulet roulée farcie au beurre avant d'être frite.


Gaza: le Hamas «ne voulait pas d'accord», veut «mourir», dit Trump

Donald Trump a déclaré vendredi que le Hamas "ne voulait pas d'accord" après l'échec des négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, et voulait "mourir", disant s'attendre à ce qu'Israël "finisse le travail". (AFP)
Donald Trump a déclaré vendredi que le Hamas "ne voulait pas d'accord" après l'échec des négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, et voulait "mourir", disant s'attendre à ce qu'Israël "finisse le travail". (AFP)
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  • "Le Hamas ne voulait pas vraiment conclure un accord. Je pense qu'ils veulent mourir. Et c'est très, très grave", a déclaré le président américain à la presse à la Maison Blanche peu avant son départ pour l'Ecosse
  • Le président américain Donald Trump a minimisé vendredi les déclarations de son homologue français Emmanuel Macron sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, disant qu'elles n'avaient guère "de poids" et "ne changeront rien"

WASHINGTON: Donald Trump a déclaré vendredi que le Hamas "ne voulait pas d'accord" après l'échec des négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, et voulait "mourir", disant s'attendre à ce qu'Israël "finisse le travail".

"Le Hamas ne voulait pas vraiment conclure un accord. Je pense qu'ils veulent mourir. Et c'est très, très grave", a déclaré le président américain à la presse à la Maison Blanche peu avant son départ pour l'Ecosse.

"On en est arrivé à un point où il va falloir finir le travail", a-t-il dit, soulignant que le mouvement islamiste palestinien ne souhaitait pas conclure un accord car "ils savent ce qui se passe après qu'on a récupéré les derniers otages".

"Je vous l'ai dit (...), il sera très difficile pour le Hamas de conclure un accord, car il perdra son bouclier, sa couverture", a poursuivi le président américain, disant s'attendre à ce qu'ils soient "traqués".

 


Berlin «n'envisage pas de reconnaître un Etat palestinien à court terme»

Berlin insiste sur la nécessité "d'une perspective politique viable pour Gaza afin qu'un cessez-le-feu temporaire puisse déboucher sur une paix durable". (AFP)
Berlin insiste sur la nécessité "d'une perspective politique viable pour Gaza afin qu'un cessez-le-feu temporaire puisse déboucher sur une paix durable". (AFP)
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  • Dans son communiqué, le gouvernement allemand appelle à un cessez-le-feu à Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas
  • Berlin insiste sur la nécessité "d'une perspective politique viable pour Gaza afin qu'un cessez-le-feu temporaire puisse déboucher sur une paix durable"

BERLIN: Le gouvernement allemand "n'envisage pas de reconnaître un Etat palestinien à court terme", a-il indiqué vendredi, un jour après l'annonce du président français Emmanuel Macron de le faire en septembre à l'ONU.

Berlin "continue de considérer la reconnaissance d'un État palestinien comme l'une des dernières étapes vers la solution à deux États", a précisé dans un communiqué le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius, rappelant que la sécurité d'Israël "revêt une importance primordiale" pour l'Allemagne.

En raison du passé nazi, l’Allemagne est, avec les Etats-Unis, l’un des plus fervents soutiens d’Israël, et a même fait de la sécurité de ce pays "une raison d'Etat" depuis 2008.

Dans son communiqué, le gouvernement allemand appelle à un cessez-le-feu à Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas.

Il exhorte aussi Israël à "améliorer immédiatement (...) la situation humanitaire catastrophique à Gaza".

Berlin insiste sur la nécessité "d'une perspective politique viable pour Gaza afin qu'un cessez-le-feu temporaire puisse déboucher sur une paix durable".

Et enfin, le gouvernement allemand prévient Israël qu'"il ne doit y avoir aucune nouvelle mesure en vue d'une annexion de la Cisjordanie".

Soulignant être en contact permanent avec le gouvernement israélien et les partenaires internationaux, il se dit prêt à "augmenter la pression si aucun progrès (sur les points précités, ndlr) n'est fait".

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé jeudi "un entretien d'urgence" sur Gaza vendredi avec ses homologues français et allemand pour voir comment "arrêter les massacres et fournir à la population la nourriture dont elle a désespérément besoin".

Le gouvernement allemand n’a pas signé l’appel de 28 pays, dont le Royaume-Uni et la France, à mettre fin "immédiatement" à la guerre dans la bande de Gaza assiégée par Israël, ce qui a suscité de nombreuses critiques dans le pays, notamment de la part des sociaux-démocrates qui participent à la coalition du chancelier conservateur Friedrich Merz.

Cette déclaration commune d’abord signée à 25 lundi, a été étoffée de trois nouveaux pays signataires et de la Commission européenne mardi.


Ukraine : des négociations russo-ukrainiennes sont attendues à Istanbul

Cette combinaison d'images d'archives créées le 13 février 2023 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président russe Vladimir Poutine (Photo de Brendan SMIALOWSKI et Mikhail METZEL / diverses sources / AFP)
Cette combinaison d'images d'archives créées le 13 février 2023 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président russe Vladimir Poutine (Photo de Brendan SMIALOWSKI et Mikhail METZEL / diverses sources / AFP)
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  • Des négociations de paix entre Russes et Ukrainiens, qui ne devraient pas aboutir rapidement, sont attendues mercredi soir en Turquie,
  • Kiev et ses alliés occidentaux accusent le Kremlin de bloquer les négociations en maintenant des exigences maximalistes.

ISTANBUL, TURQUIE : Des négociations de paix entre Russes et Ukrainiens, qui ne devraient pas aboutir rapidement, sont attendues mercredi soir en Turquie, dans l'espoir de trouver une issue diplomatique au conflit qui oppose les deux pays depuis plus de trois ans.

L'avion transportant la délégation russe devant participer aux pourparlers a décollé de Moscou à destination d'Istanbul, ont indiqué les agences de presse russes Ria Novosti et TASS, citant des sources anonymes.

L'équipe de négociateurs ukrainiens est également « en route », a indiqué un haut responsable ukrainien à l'AFP.

Une source anonyme au sein de la délégation russe, citée par TASS, a affirmé que les pourparlers devraient se dérouler mercredi soir, « dès l'arrivée » des négociateurs russes.

Cette troisième session d'échanges directs à Istanbul doit intervenir, une nouvelle fois, sous la pression du président américain Donald Trump, qui a donné à Moscou, mi-juillet, 50 jours pour parvenir à un accord avec Kiev, sous peine de sanctions sévères. 

Kiev et ses alliés occidentaux accusent le Kremlin de bloquer les négociations en maintenant des exigences maximalistes, tandis que l'armée russe, plus nombreuse et mieux équipée, poursuit ses bombardements et ses attaques sur le front, où elle progresse toujours.

Mercredi, le ministère russe de la Défense a revendiqué la conquête d'un nouveau village, Varatchyné, dans la région de Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine.

Dans ce contexte, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a jugé que le délai de 50 jours fixé par M. Trump était « très long » alors que des « civils innocents meurent tous les jours ». 

- Des positions « diamétralement opposées » -

La perspective d'avancées diplomatiques semble toujours très limitée, les positions des deux camps étant actuellement irréconciliables.

Les précédents pourparlers d'Istanbul, en mai et en juin, n'avaient débouché que sur des accords d'échange de prisonniers et de corps de soldats tués. Mardi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué s'attendre à discuter avec Moscou de nouveaux échanges et du rapatriement d'enfants ukrainiens emmenés en Russie.

Mardi, le Kremlin a de nouveau douché les espoirs d'une résolution rapide du conflit déclenché en février 2022 par l'invasion russe de l'Ukraine, qui a depuis fait, a minima, des dizaines de milliers de morts dans les deux camps.

« Il n'y a bien sûr aucune raison d'espérer des avancées miraculeuses, mais nous avons l'intention de défendre nos intérêts », a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé la composition de la délégation ukrainienne, qui sera menée, comme les fois précédentes, par l'ex-ministre de la Défense Roustem Oumerov, réputé pour ses talents de diplomate.

La composition de l'équipe russe n'a pas été dévoilée. Elle était menée les fois précédentes par un responsable de second plan, au grand dam de Kiev : l'ex-ministre de la Culture et historien nationaliste Vladimir Medinski.

Lundi, Dmitri Peskov avait souligné que les positions des deux camps restaient « diamétralement opposées ». 

- Nouvelles frappes nocturnes -

Sur le terrain, les frappes et les combats se poursuivent.

Dans la nuit de mardi à mercredi, l'armée de l'air ukrainienne a annoncé que 71 drones russes avaient visé le pays, blessant deux enfants dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, où une femme a également été tuée par une frappe d'artillerie russe, d'après les autorités locales.

De son côté, l'armée russe a affirmé avoir neutralisé 33 drones ukrainiens lancés contre son territoire pendant la nuit.

La Russie réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées de l'est et du sud du pays, en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales ainsi qu'à toute adhésion à l'OTAN.

Des conditions inacceptables pour l'Ukraine, qui exige le retrait des troupes russes de son territoire et des garanties de sécurité occidentales, notamment la poursuite des livraisons d'armes et le déploiement d'un contingent européen, ce que Moscou refuse.

Kiev insiste également, avec ses alliés européens, sur la nécessité d'un cessez-le-feu de 30 jours, ce que refuse Moscou dont les forces ont l'avantage sur le terrain.

Depuis son retour au pouvoir, le président américain Donald Trump s'est rapproché de Moscou pour tenter de mettre fin à la guerre. En vain.

Ces dernières semaines, il a exprimé sa frustration à l'égard de Moscou. Il a également affirmé que des équipements militaires, payés par des pays européens membres de l'OTAN, seraient envoyés à l'Ukraine.