Corps calciné et immeuble éventré: dans l'est de l'Ukraine, la guerre a commencé

Photo prise le 24 février 2022 montrant un corps allongé sur le sol après des bombardements sur la ville de Chuguiv, dans l'est de l'Ukraine. (Photo, AFP)
Photo prise le 24 février 2022 montrant un corps allongé sur le sol après des bombardements sur la ville de Chuguiv, dans l'est de l'Ukraine. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 24 février 2022

Corps calciné et immeuble éventré: dans l'est de l'Ukraine, la guerre a commencé

  • La police ne pouvait pas encore fournir de bilan mais au petit matin, les dégâts sont considérables
  • Une épaisse fumée noire est visible de loin et quatre immeubles sont complètement éventrés

TCHOUHOUÏV, Ukraine : "Pays de merde, put...", crie une femme, devant le corps d'un homme tué dans un bombardement sur un quartier résidentiel de Tchouhouïv, dans l'est de l'Ukraine, épicentre de l'offensive déclenchée pendant la nuit par la Russie.

Près du mort, son fils en pleurs, la trentaine, reste prostré. "Je lui avais dit de partir", répète t-il indéfiniment, à côté des restes tordus d'une Lada antédiluvienne.

Le cratère du missile, large de 4-5 mètres, est situé entre deux immeubles de cinq étages totalement détruits, tandis que les pompiers tentent d'éteindre les derniers incendies.

Plusieurs autres immeubles plus éloignés de l'impact sont aussi gravement touchés, les fenêtres brisées, leurs montants pendent dans le vide.

Dans cette ville située à 30 km de Kharkiv, la deuxième métropole d'Ukraine, les bombardements russes ont résonné une partie de la nuit.

La police ne pouvait pas encore fournir de bilan mais au petit matin, les dégâts sont considérables. Une épaisse fumée noire est visible de loin et quatre immeubles sont complètement éventrés.

Sergueï, 67 ans, tente de boucher ses fenêtres avec une table dont les pieds dépassent dans le vide, au rez-de-chaussée de son appartement.

L'homme s'en est sorti avec quelques contusions. "Je vais rester là, ma fille est à Kiev et c'est pareil là-bas", assure-t-il, alors que des explosions ont été aussi entendues jeudi matin dans les principales villes du pays.

Selon lui, le missile visait l'aérodrome militaire à proximité. "Il faisait partie des cibles que Poutine avait cité, je ne suis même pas étonné", poursuit-il.

«Défendre ma patrie»

L'armée russe a affirmé jeudi avoir détruit les systèmes de défense anti-aérienne et mis "hors service" les bases aériennes à travers le pays, sans donner plus de détails.

Mais la menace n'est pas venue seulement du ciel.

La très redoutée invasion terrestre a également commencé jeudi matin, selon les gardes-frontières ukrainiens, notamment par l'est et la région séparatiste de Lougansk.

Chez les Ukrainiens de la région, préparés par huit ans de conflit armé avec les rebelles séparatistes prorusses, dans ce scénario catastrophe, chacun affirme savoir ce qu'il a à faire.

"S'ils continuent de nous bombarder, je vais trouver des armes et défendre ma patrie, peu importe si j'ai 62 ans", menace Vladimir Levachov, habitant de Tchouhouïv.

"Et pourtant je suis Russe. Mais si vous regardez l'histoire, si vous lisez des livres, il y a 300, 400 ans c'était déjà la même chose. Les Russes sont des écorcheurs!", enrage-t-il.

Sur les principales routes de l'est, l'armée ukrainienne était partout. Entre Kramatorsk et Kharkiv, une colonne de véhicules siglé du drapeau bleu-jaune est à l'arrêt.

A 300 km de là, Marioupol, principal port de l'est du pays, de puissantes explosions ont secoué la ville, pourtant relativement épargnée ces dernières semaines.

Dans le secteur, les premières évacuations commencent, notamment des petites villes de Zoloty et Gorsky. "Nous emmènerons les gens à la gare la plus proche", dit Alexeï Babtchenko, porte-parole de la défense civile.

Mais plus loin, dans la ville de Novotochkovka, ces évacuations sont désormais impossibles. Quelques heures après le début de l'offensive, les tirs d'artillerie russes sont déjà trop nourris et les communications compliquées.

"L'offensive est en cours sur toute la ligne de démarcation dans les régions de Lougansk et de Donetsk", a déclaré M. Babtchenko. "Les combats se déroulent partout".

"Nous ne pouvons pas encore recevoir d'informations sur les victimes, car il n'y a pas de communication dans cette zone".


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.