La Russie de Poutine envahit l'Ukraine, nouvelles sanctions occidentales

Une combinaison d'images créée le 24 février 2022 montre la base aérienne de Mikolaiv en Ukraine photographiée par satellite le 21 février 2022 (G) et le 24 février 2022. Le président russe Vladimir Poutine a lancé une invasion à grande échelle de l'Ukraine le 24 février (AFP)
Une combinaison d'images créée le 24 février 2022 montre la base aérienne de Mikolaiv en Ukraine photographiée par satellite le 21 février 2022 (G) et le 24 février 2022. Le président russe Vladimir Poutine a lancé une invasion à grande échelle de l'Ukraine le 24 février (AFP)
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Publié le Vendredi 25 février 2022

La Russie de Poutine envahit l'Ukraine, nouvelles sanctions occidentales

  • Le numéro deux de l'ambassade russe à Washington a par ailleurs été expulsé et 24 personnes et entités bélarusses ont été punies pour leur implication dans l'invasion de l'Ukraine
  • Environ 100 000 personnes ont fui leur foyer en Ukraine et des milliers ont quitté leur pays, a déploré le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR)

KIEV: L'Ukraine, où des combats meurtriers opposent forces russes et ukrainiennes jusqu'aux portes de Kiev, a décrété jeudi soir la mobilisation militaire générale pour tenter de freiner l'offensive massive déclenchée par Vladimir Poutine, à laquelle Etats-Unis et Union européenne ont répliqué par de nouvelles sanctions.


Un décret du président ukrainien Volodymyr Zelensky ordonne jeudi soir la mobilisation générale de ceux soumis "à la conscription militaire et des réservistes", sous 90 jours dans toutes les régions du pays. 


Le président Zelensky a regretté vendredi que Kiev se retrouve "laissée seule" face à l'armée russe : "Qui est prêt à combattre avec nous ? Je ne vois personne. Qui est prêt à donner à l'Ukraine la garantie d'une adhésion à l'Otan ? Tout le monde a peur", a-t-il dénoncé, dans une adresse vidéo publiée sur le compte de la présidence ukrainienne.


Pour éviter une extension de ce conflit à d'"autres pays européens", contre laquelle a mis en garde le chancelier allemand Olaf Scholz, les forces militaires des Etats de l'Otan ont été placées en état d'alerte et certaines unités vont faire mouvement pour renforcer le flanc Est. Un sommet de l'Alliance atlantique se déroulera en visioconférence vendredi.


Les Etats-Unis défendront "le moindre pouce de territoire de l'Otan", a assuré dans une allocution le président Joe Biden. Mais ils n'enverront pas de troupes en Ukraine, a-t-il aussitôt précisé.


Le Pentagone dépêchera toutefois quelque 7 000 soldats de plus en Allemagne.

Sanctions des Etats-Unis et de l'UE 

La première journée de l'offensive, qualifiée de "succès" par le ministère russe de la Défense, a fait en quelques heures des dizaines de morts, provoquant un tollé dans la communauté internationale, surtout côté occidental.

Joe Biden, pour lequel le maître du Kremlin va devenir "un paria sur la scène internationale", a ainsi mentionné dans son intervention des des restrictions dans les exportations de produits technologiques vers la Russie. 

Le numéro deux de l'ambassade russe à Washington a par ailleurs été expulsé et 24 personnes et entités bélarusses ont été punies pour leur implication dans l'invasion de l'Ukraine.

Les Etats-Unis et l’Albanie ont demandé un vote du Conseil de sécurité de l’ONU vendredi sur un projet de résolution condamnant fermement l’invasion de l’Ukraine par la Russie et réclamant à ce pays le retrait immédiat de ses troupes.

Les dirigeants des 27 pays de l'UE ont parallèlement pris des sanctions "massives" contre la Russie dans les secteurs de l'énergie, de la finance et des transports.

Ces sanctions ne vont pas aussi loin qu'attendu par certains observateurs, n'excluant notamment pas dans l'immédiat la Russie du réseau bancaire Swift, qui permet de recevoir ou d'émettre des paiements dans le monde entier.

Moscou a de son côté promis une réplique "sévère" à ces mesures. 

«Supériorité aérienne totale»

L'attaque russe a commencé à l'aube, après la reconnaissance lundi par Vladimir Poutine de l'indépendance de territoires séparatistes ukrainiens du Donbass.


"J'ai pris la décision d'une opération militaire spéciale" ayant pour but "une démilitarisation et une dénazification de l'Ukraine", a martelé le président russe à la télévision, mais "nous n'avons pas dans nos plans une occupation des territoires ukrainiens".


Pour justifier cette intervention, il a notamment réitéré ses accusations, infondées, d'un "génocide" orchestré par Kiev dans les  "républiques" rebelles prorusses, cité un appel à l'aide des séparatistes et dénoncé la politique "agressive" de l'Otan. 


La Russie n'avait "aucun autre moyen" de se défendre, a-t-il affirmé dans la soirée.


Très tôt jeudi, juste après le discours de M. Poutine, des explosions ont retenti à Kiev, à Kramatorsk, ville de l'est qui sert de quartier général à l'armée ukrainienne, à Kharkiv (nord-est), deuxième ville d'Ukraine, à Odessa, sur la mer Noire, et à Marioupol, le principal port de l'est.


La centrale de Tchernobyl, théâtre du pire accident nucléaire de l'histoire en 1986, est tombée plus tard aux mains des soldats russes.


La Russie a une "supériorité aérienne totale", a souligné un responsable du renseignement occidental, selon lequel la Russie veut masser une "force écrasante" autour de Kiev, où un couvre-feu a été imposé.

Lourd bilan humain 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté proclamé la loi martiale et ordonné la rupture des relations diplomatiques avec Moscou.

Dans la soirée, il a annoncé qu'au moins 137 Ukrainiens avaient perdu la vie et que 316 avaient été blessés depuis le début de l'invasion russe, sans autre détail.


Dans la région d'Odessa, le bilan officiel était de 18 habitants d'un village tués dans des frappes et en début de soirée, les autorités de la région de Kherson (sud) ont par ailleurs fait état de 13 civils et neuf militaires tués.


En outre, un avion militaire ukrainien s'est écrasé avec 14 personnes à son bord non loin de Kiev. 


Côté russe, un appareil de transport militaire a subi un sort identique dans l'ouest de la Russie, près de la frontière avec l'Ukraine.


Les deux camps faisaient des déclarations invérifiables, mais l'armée russe gagnait du terrain. 


Dans la région de Kherson, elle est présente dans plusieurs zones et contrôle notamment Genichesky, ville à 300 km à l'ouest de la frontière russe. 

100 000 personnes ont fui 

Dès les premières heures de la journée, des habitants de Kiev pris de court se sont pressés dans le métro pour s'y abriter ou tenter de quitter la ville, cependant que des voitures remplies de familles fuyant la capitale créaient de vastes bouchons.

Certains étaient malgré tout décidés à rester, comme Olena Chevchenko, une employée d'une ONG. "Nous espérons un soutien international", a-t-elle déclaré à l'AFP.  

"Je ne pensais pas que cela arriverait de mon vivant", a confié Olena Kourilo, 52 ans, une éducatrice à Tchougouïv, près de Kharkiv, le visage barré de pansements en raison de blessures causées par une frappe qui a fait au moins un mort, a constaté l'AFP.

Sur les grandes routes de l'est de l'Ukraine, l'armée ukrainienne était partout. 

Un responsable de la défense civile a souligné que les opérations d'évacuation de civils étaient entravées par des tirs d'artillerie nourris et des communications défaillantes. 

Environ 100 000 personnes ont fui leur foyer en Ukraine et des milliers ont quitté leur pays, a déploré le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

L'UE s'est quant à elle dite "pleinement préparée" à les accueillir.

Près de 1 400 manifestants arrêtés, selon une ONG 

A Moscou, des Russes exprimaient leur préoccupation, d'autres leur soutien à Vladimir Poutine.

"Ca ne me réjouit pas, je suis complètement inquiet", lâchait Nikita, un manager de 34 ans, disant ne pas savoir "qui a raison ou qui a tort".

Des rassemblements contre la guerre ont eu lieu dans le centre de la capitale, sur la place Pouchkine et la grande rue Tverskaïa, ainsi qu'à Saint-Pétersbourg. Des dizaines de personnes ont été arrêtées, près de 1.400 sur l'ensemble du territoire russe, selon une ONG.

Les autorités avaient prévenu qu'elles réprimeraient toute manifestation non autorisée. 

"Je suis choquée. Mes proches vivent en Ukraine. Que leur dire au téléphone ? +Tenez bon+ ?", a lancé une manifestante moscovite, Anastassia Nestoulia. 

Panique sur les marchés 

Vladimir Poutine a averti les Occidentaux "qui tenteraient d'interférer" : "Ils doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et entraînera des conséquences que vous n'avez encore jamais connues".

La Chine, qui entretient des relations étroites avec Moscou, a pour sa part dit suivre "de près" la situation" et appelé à "la retenue de toutes les parties".

Et le Premier ministre indien Narendra Modi, qui s'est entretenu jeudi au téléphone avec le président russe, a appelé à un "arrêt immédiat de la violence",

L'offensive russe intervient huit ans après que Moscou a annexé la Crimée et parrainé la prise de contrôle de régions du Donbass par des séparatistes prorusses, déclenchant un conflit régional qui a fait plus de 14.000 morts.

Elle a semé la tempête sur les marchés mondiaux, avec chute des Bourses et flambée des cours des matières premières. 

Le pétrole a notamment franchi les 100 dollars le baril, une première depuis 2014.

La Bourse de Moscou a plongé de plus de 35% et le rouble a touché un plus bas historique face au dollar, avant l'intervention de la banque centrale de Russie.

La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a prévenu que le conflit faisait peser "un important risque économique pour la région et le monde", au moment où l'économie mondiale tente de se relever de la pandémie de Covid-19.


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.