Harris-Pence: un affrontement, en toute courtoisie, lors d'un vrai débat de fond

Le vice-président américain Mike Pence et Kamala Harris, la démocrate qui brigue son poste, se sont affrontés mercredi sur la gestion de la Covid-19 dès l'ouverture de leur débat sur le plateau du débat télévisé à Salt Lake City, dans l'Utah (Photo, AFP)
Le vice-président américain Mike Pence et Kamala Harris, la démocrate qui brigue son poste, se sont affrontés mercredi sur la gestion de la Covid-19 dès l'ouverture de leur débat sur le plateau du débat télévisé à Salt Lake City, dans l'Utah (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 08 octobre 2020

Harris-Pence: un affrontement, en toute courtoisie, lors d'un vrai débat de fond

  • Mike Pence et Kamala Harris briguent en effet le poste de vice-président, appelé à remplacer le président des États-Unis en cas de décès ou d'incapacité
  • Mike Pence est en effet depuis février aux commandes de la cellule de crise de la Maison-Blanche chargée de lutter contre le coronavirus

SALT LAKE CITY : Un ton nettement plus civil, beaucoup moins d'interruptions et même des compliments: le « débat des vice-présidents » opposant Mike Pence et Kamala Harris a offert mercredi une image contrastant radicalement avec la foire d'empoigne entre Donald Trump et Joe Biden la semaine précédente.

Certes, le vice-président républicain et la sénatrice démocrate se sont parfois coupé la parole dans leurs échanges, mais ils se sont aussi remerciés mutuellement et globalement écoutés.

« Je souhaite vous féliciter, comme je l'ai fait par téléphone, pour votre nomination historique », a lancé M. Pence à la sénatrice de Californie, issue de l'immigration.

« Je respecte le fait que Joe Biden a consacré quarante-sept ans de sa vie au service de l'État. Je respecte aussi votre carrière dans la fonction publique », a ajouté le vice-président.

« Merci », lui a répondu Mme Harris.

Quel contraste, pour ce débat tenu à Salt Lake City, avec celui organisé le 29 septembre dans la ville de Cleveland, durant lequel MM. Trump et Biden ont débattu dans une cacophonie de laquelle avaient même émergé quelques noms d'oiseau!

Ce débat a pris une importance encore plus particulière depuis que Donald Trump a été hospitalisé pendant trois jours autour du week-end après avoir contracté la Covid-19.

Dès les premières minutes du débat, l’échange était vif : « Les Américains ont été témoins de ce qui est le plus gros échec de toute administration présidentielle dans l'histoire de notre pays », a lancé d'emblée la sénatrice démocrate de 55 ans, qui serait la première femme à devenir vice-présidente des États-Unis en cas de victoire de Joe Biden le 3 novembre.

« Le président Donald Trump a fait ce qu'aucun autre président américain n'a jamais fait », a répondu Mike Pence, 61 ans, en mettant en avant notamment la décision de fermer les frontières avec la Chine.

Il a accusé Kamala Harris de « saper la confiance » des Américains dans un vaccin actuellement en préparation  alors que les démocrates accusent la Maison-Blanche de vouloir court-circuiter les procédures pour qu'un vaccin soit prêt avant le scrutin.

Huit jours après le premier face-à-face entre le président républicain, 74 ans, et son adversaire démocrate, 77 ans, qui avait viré au pugilat verbal, le duel entre les colistiers a donné lieu à des échanges sur le fond, plus posés, bien que fermes. Sans faire émerger un vainqueur apparent.

L'unique débat entre colistiers a pris une importance encore plus particulière depuis que Donald Trump a été hospitalisé pendant trois jours ce week-end après avoir contracté la Covid-19. Et depuis que Joe Biden, se posant en rassembleur d'une Amérique divisée, a encore creusé son avance dans les sondages.

Le vice-président est en effet appelé à remplacer le président des États-Unis en cas de décès ou d'incapacité.

La pandémie s'est invitée jusque sur le plateau du débat télévisé à Salt Lake City, dans l'Utah. Des parois en plexiglas avaient été installées pour séparer l'actuel vice-président et la sénatrice, assis derrière des bureaux éloignés de quatre mètres.

Lors du débat abrasif du 29 septembre entre Donald Trump et Joe Biden, les proches du président avaient enlevé leur masque, malgré les consignes.

Moins de trois jours plus tard, l'ex-magnat de l'immobilier annonçait son diagnostic. Joe Biden, qui affiche un respect scrupuleux des gestes barrières, a lui été testé quatre fois négatif depuis.

Mercredi, la modératrice Susan Page, du journal USA Today, a rappelé au strict port du masque pour les spectateurs, par ailleurs très peu nombreux.

« Ami-ami avec les dictateurs »

Ex-procureure habituée des réquisitoires acérés, Kamala Harris a reproché à son adversaire le bilan de plus de 210 000 morts qui fait des États-Unis le pays le plus endeuillé au monde par la pandémie.

Mike Pence est en effet depuis février aux commandes de la cellule de crise de la Maison-Blanche chargée de lutter contre le coronavirus. Il a rejeté une fois de plus la responsabilité sur la Chine, promettant de lui faire « rendre des comptes ».

Le vice-président sortant a tenté plus globalement de défendre le bilan de quatre ans de mandat aux côtés du tempétueux milliardaire.

Kamala Harris a ainsi opposé ce qu'elle considère être les succès économiques de Joe Biden en tant que vice-président de Barack Obama de 2009 à 2017 à la politique du duo Trump-Pence dont le mandat s'achève sur « une récession comparée à la Grande Dépression ». Et elle a accusé le milliardaire républicain de mener une politique favorable aux plus riches. « Dès le premier jour, Joe Biden va augmenter vos impôts », a répliqué Mike Pence.

Refusant de « recevoir des leçons » de son contradicteur, la sénatrice a aussi défendu l'Obamacare, la loi d'assurance maladie dont l'administration républicaine veut se débarrasser.

Fervent chrétien proche du courant ultra-conservateur, Mike Pence a mis en avant ses positions « pro-vie » en reprochant à ses adversaires de soutenir « l'avortement tardif » remboursé « par le contribuable ».

Ces grands sujets de société sont sous les projecteurs depuis que Donald Trump a nommé en septembre une juge à la Cour suprême qui conforterait la majorité conservatrice au sein de cette juridiction clé.

Les démocrates appellent le Sénat à ne pas se prononcer sur cette nomination avant l'élection.

Mike Pence a demandé avec insistance à Kamala Harris si son camp tenterait d'augmenter le nombre de juges au sein de la haute cour en cas de victoire, mais la candidate a refusé de répondre.

La sénatrice démocrate a de son côté attaqué avec virulence la politique étrangère du gouvernement, un sujet qui n'avait pas été abordé lors du premier débat entre les candidats septuagénaires.

« Ce que nous avons vu avec Donald Trump, c'est qu'il a trahi nos amis et fait ami-ami avec les dictateurs à travers la planète », a-t-elle martelé.

Confiné à la Maison-Blanche, le président a commenté le débat d'un tweet: « Mike Pence s'en sort très bien! Elle, c'est une machine à gaffes. »

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.


L'Australie en deuil après un attentat antisémite qui a fait 15 morts sur une plage de Sydney

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  • Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang
  • "Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique

SYDNEY: L'Australie est en deuil lundi au lendemain d'un attentat antisémite perpétré par un père et son fils qui ont ouvert le feu sur un millier de personnes rassemblées sur une plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, faisant 15 morts, dont une enfant, et 42 blessés.

Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang, une vingtaine d'heures après une tuerie de dix minutes qui a provoqué une onde de choc dans cet immense pays d'Océanie et à l'international.

"Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique.

L'Australie, qui n'avait pas été frappée par une telle tuerie depuis 1996, a mis tous ses drapeaux en berne, a ordonné M. Albanese, qui a proposé aussi une législation encore plus stricte sur les armes à feu.

Dès dimanche, il avait dénoncé "une attaque ciblée contre les juifs australiens, au premier jour de Hanouka", la fête juive des "lumières" qui se tient durant neuf jours en décembre. Et il avait jugé que l'attentat visait "tous les Australiens".

Le chef de la police locale, Mal Lanyon, a précisé que ses enquêteurs avaient "découvert un engin explosif artisanal dans une voiture liée au criminel décédé", l'un des deux tireurs, le père, abattu par la police.

Et son fils, grièvement blessé, a fait l'objet d'une enquête du renseignement australien en 2019 pour des liens avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a révélé la chaîne publique australienne ABC.

"Dix minutes" 

L'attentat a meurtri dimanche vers 18H45 (07H45 GMT) l'immense plage de Bondi, la plus connue d'Australie et à l'étranger, envahie par des milliers de promeneurs, nageurs et surfeurs en ce début d'été austral.

"Nous avons entendu les coups de feu (...) Dix minutes de détonations incessantes", a déclaré à l'AFP Camilo Diaz, étudiant chilien de 25 ans.

Timothy Brant-Coles, touriste britannique, a confié à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques".

"C'est allé très vite", a confié aussi à l'AFP un Français de 23 ans, Alban Baton, qui s'est réfugié dans la chambre froide d'une épicerie.

Les assaillants étaient Sajid Akram, 50 ans, entré grâce à un visa en Australie en 1998 et qui avait un permis pour le port de six armes, et son fils Naveed Akram, 24 ans, né dans le pays, selon la police de la Nouvelle-Galles-du-Sud, Etat dont Sydney est la capitale.

Le père a été abattu par des policiers, le fils est hospitalisé dans un état critique, selon la police et la presse.

Sur la colline verdoyante surplombant la plage, un journaliste de l'AFP a vu lundi encore une poussette, des sacs et des serviettes laissés par les gens qui ont couru se mettre à l'abri. Depuis la nuit de dimanche à lundi, ce quartier d'habitude très animé a été bouclé.

"Héros" 

Le Premier ministre Albanese, tout comme le président américain Donald Trump, ont salué des "héros" qui sont intervenus dimanche.

Une vidéo virale sur les réseaux sociaux montre un homme sur un parking se précipiter par derrière sur un assaillant, l'agripper et lui arracher son arme, avant de le mettre en joue et de le faire fuir.

Nombre de dirigeants mondiaux ont condamné avec force un attentat qui a tué 15 personnes âgées de dix ans pour une fillette, à 87 ans, un Français de 27 ans, Dan Elkayam, un rabbin de 41 ans né à Londres, Eli Schlanger, et Alex Kleytman, un survivant de la Shoah né en UKraine.

On compte au moins 42 blessés.

Donald Trump a fustigé un attentat "purement antisémite".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que "l"Europe se tenait aux côtés de l'Australie et des communautés juives partout dans le monde".

En Israël, le président Isaac Herzog a parlé d'une "attaque très cruelle contre des juifs" perpétrée par "d'ignobles terroristes".

Son Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dénonce la résurgence de l'antisémitisme dans le monde depuis le massacre du 7 octobre 2023 et la guerre dans la bande de Gaza, a fustigé un "cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n'agissent pas".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont fait part de leur solidarité.

Le Conseil national des imams australien a appelé "tous les Australiens, y compris la communauté musulmane australienne, à se serrer les coudes dans l'unité, la compassion et la solidarité".

Une série d'attaques antisémites a semé la peur chez les juifs d'Australie depuis plus de deux ans et Canberra a accusé Téhéran d'être à l'origine de deux de ces actes et a expulsé il y a quatre mois l'ambassadeur iranien.

 

 


Tirs sur la plage de Bondi à Sydney, deux suspects arrêtés

La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
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  • "Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle
  • "Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance

SYDNEY: La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant".

Un témoin, un touriste britannique, a raconté à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir" sur cette plage, la plus célèbre d'Australie, prise d'assaut durant le week-end par des foules de touristes, nageurs et surfeurs.

"Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle.

"Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud.

La police de l'Etat a annoncé sur les réseaux sociaux que deux suspects avaient été interpellés, sans plus de détails.

Selon le journal Sydney Morning Herald, un tireur présumé a été atteint par balles par la police et un autre a été arrêté.

"Les scènes à Bondi sont choquantes et bouleversantes", a écrit le Premier ministre australien Anthony Albanese dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. "Mes pensées vont à toutes les personnes affectées", a-t-il ajouté.

La police avait initialement annoncé un "incident en cours" sur la plage et ordonné au public d'éviter le secteur et de "se mettre à l'abri".