Présidentielle: Macron cherche une fenêtre pour se déclarer, Le Pen et Zemmour qualifiés

Le quasi candidat doit comme les autres prétendants fournir au Conseil constitutionnel avant vendredi 18H00, en plus des plus des 500 parrainages d'élus validés, une déclaration de patrimoine et une lettre indiquant son consentement à être candidat. (AFP)
Le quasi candidat doit comme les autres prétendants fournir au Conseil constitutionnel avant vendredi 18H00, en plus des plus des 500 parrainages d'élus validés, une déclaration de patrimoine et une lettre indiquant son consentement à être candidat. (AFP)
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Publié le Mercredi 02 mars 2022

Présidentielle: Macron cherche une fenêtre pour se déclarer, Le Pen et Zemmour qualifiés

  • Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a pour sa part regretté, sous les huées des députés, la décision de l'Union européenne de fournir des armes à Kiev
  • Jamais sous la Vème République une crise internationale n'a autant impacté une campagne présidentielle au risque d'éclipser les autres sujets de préoccupation des Français comme le pouvoir d'achat, la santé ou la sécurité

PARIS: En pleine offensive russe en Ukraine, Emmanuel Macron cherche toujours une fenêtre d'opportunité pour officialiser, avant la date butoir de vendredi, sa candidature à la présidentielle. Une course à l'Elysée à laquelle viennent de se qualifier les deux candidats d'extrême droite Marine le Pen et Eric Zemmour.


La guerre en Ukraine était une fois de plus mardi sur toutes les lèvres. Lors d'un débat dédié au sujet à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Jean Castex a dénoncé un "acte de guerre" russe, une "agression cynique et préméditée". Il est ensuite intervenu au Sénat où les parlementaires se sont levés pour rendre hommage "à la résistance" du président ukrainien Volodymyr Zelensky.


Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a pour sa part regretté, sous les huées des députés, la décision de l'Union européenne de fournir des armes à Kiev.


Réponse immédiate du chef des Républicains à l'Assemblée, Damien Abad: il a accusé Eric Zemmour, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon "d'avoir entretenu une fascination malsaine pour le modèle de Poutine".


Pour sa part, la candidate socialiste Anne Hidalgo s'est dite "scandalisée" mardi soir sur LCI par les propos de M. Mélenchon en estimant que "les masques sont tombés". 


Quant à Marine Le Pen, attaquée sur les réseaux sociaux avec notamment le mot clef "MarinePoutine", elle a qualifié d'"inacceptable" l'invasion russe.

Marine Le Pen «convaincue» que Marion Maréchal va rejoindre Eric Zemmour

Marine Le Pen a dit mardi être "convaincue" que sa nièce Marion Maréchal allait rejoindre la campagne de son rival d'extrême droite Eric Zemmour.


Interrogée sur BFMTV sur un possible ralliement de sa nièce à Eric Zemmour, la candidate du Rassemblement national a répondu: "vous pouvez enlever +possible+". "C'est une question de jours ?", relance la journaliste. "Oui", a dit la candidate.


"J'en suis convaincue", a-t-elle ajouté. "Ca m'attriste personnellement et ça me plonge dans un abîme de perplexité politiquement" parce que "je suis la seule à pouvoir gagner face à Emmanuel Macron", a affirmé Mme Le Pen.


"C'est un choix qui est un choix personnel qui doit être fait par elle. S'il s'agissait de faire pression sur elle pour des raisons affectives, j'aurais trahi le respect que j'ai pour le libre arbitre", a-t-elle souligné.

Jamais sous la Vème République une crise internationale n'a autant impacté une campagne présidentielle au risque d'éclipser les autres sujets de préoccupation des Français comme le pouvoir d'achat, la santé ou la sécurité.


La Russie intensifiant son offensive, l'évolution de la crise ukrainienne rythme au quotidien la campagne. Mais pour Emmanuel Macron, qui a convoqué mercredi matin un conseil de défense, le troisième depuis le début de l'invasion, le temps est compté.


Le quasi candidat doit comme les autres prétendants fournir au Conseil constitutionnel avant vendredi 18H00, en plus des plus des 500 parrainages d'élus validés, une déclaration de patrimoine et une lettre indiquant son consentement à être candidat. 


"Personne ne sait quand et comment Emmanuel Macron se déclarera. Et en attendant son annonce, ses adversaires sont quasiment contraints de "boxer dans le vide", craignant que la situation internationale n'escamote les nécessaires débats nationaux de la présidentielle.

A Mérignac, Fabien Roussel évoque sa «révolution féministe»

Le candidat communiste à l'élection présidentielle Fabien Roussel a esquissé mardi à Mérignac, près de Bordeaux, les contours d'une "révolution féministe" et d'une meilleure protection des femmes, "premières à subir les conséquence directes du capitalisme et du patriarcat".

"Nous voulons un ministère des Droits des femmes de plein exercice avec un milliard (d'euros) dédié aux violences conjugales, à l'égalité salariale ou les luttes contre toutes les précarités", a-t-il martelé, évoquant une somme déjà mise en avant par d'autres candidats de gauche, Christiane Taubira et Anne Hidalgo.

"Avec nous, les crimes sexistes et sexuels relèveront d'une cour d'assises et non d'un tribunal correctionnel", a-t-il dit, souhaitant que "toutes les victimes de violences conjugales accèdent rapidement et gratuitement à des soins en psycho-traumatologie".

Son plan "passe par une augmentation des moyens de la police" et de la justice "déshabillée par 20 ans de politique d'austérité". 

«Anesthésié»
"Il faut qu'on soit attentif" à quarante jours du premier tour car, "s'il n'y a pas de débat, s'il n'y a pas de bilan, de projet, imaginons le président de la République réélu, alors ce sera dans une forme d'omission de débat démocratique, avec un risque" sur la "légitimité au cours du mandat", a averti le président LR du Sénat Gérard Larcher sur Europe 1.


Pour M. Larcher, la candidate LR Valérie Pécresse "est la seule qui peut challenger Emmanuel Macron" car, selon lui, Eric Zemmour et Marine Le Pen, "candidats pro-Poutine, ne peuvent aujourd'hui espérer être au second tour". Dans plusieurs récents sondages, la candidate de droite a pourtant sensiblement baissé, passant parfois derrière ses rivaux d'extrême droite, voire de Jean-Luc Mélenchon.


A gauche aussi, on s'inquiète d'une campagne gelée par la crise ukrainienne. Il ne faut pas que le débat soit "anesthésié" car c'est le moment "de dire: un autre monde est possible", a insisté sur RFI Alexis Corbière, porte-parole de M. Mélenchon, seul candidat de gauche à dépasser les 10% dans les intentions de vote.


Le chef de l'Etat pourrait officialiser sa candidature à l'occasion d'une intervention dans un journal télévisé, comme François Mitterrand en 1988 à 33 jours du premier tour ou Nicolas Sarkozy en 2012 à 67 jours du scrutin. 


Face à ces inquiétudes, l'exécutif se veut rassurant, soulignant mettre "tout en œuvre pour que la campagne se déroule le plus normalement possible".

​​Ukraine: Poutine n'est «pas celui» de 2017, selon Le Pen

Marine Le Pen a estimé mardi que Vladimir Poutine, qui a engagé une offensive militaire en Ukraine, n'était "pas celui" qui l'avait reçue en 2017, mais elle a mis en garde contre les sanctions engagées contre la Russie qui pourraient "affaiblir" la France.

Elle a assuré qu'"actuellement, non", elle ne referait pas ce voyage à Moscou. 


En Ukraine, le président russe a "franchi la ligne rouge, c'est inacceptable et sans aucune ambiguité", il a "attaqué l'Ukraine, il a violé sa souveraineté" et "ses frontières", a-t-elle dénoncé.

Pour autant, elle a dit qu'elle ne "croyait pas" que les sanctions économiques soient la seule arme possible pour arrêter M. Poutine, et exprimé sa "crainte" que ces sanctions "aient comme conséquence de sanctionner le peuple français" et "d'affaiblir" le pays, alors que les sanctions de 2014 après l’annexion de la Crimée par Moscou, "n’ont pas fonctionné".


Le Pen a jugé "irresponsables" les propos du ministre de l'Economie Bruno Le Maire mardi sur FranceInfo qui avait promis de mener une "guerre économique" à la Russie.


Alors que le mot clé "MarinePoutine" circule sur les réseaux sociaux et qu'une photo d'elle aux côtés du président russe figure sur des tracts de sa campagne, Marine Le Pen a assuré que "non" elle ne regrettait pas cette photo, "car nous n'allons pas faire disparaître la Russie". 

Onze qualifiés 
Une course à l'Elysée qui compte désormais 11 compétiteurs. Marine Le Pen et Éric Zemmour, qui étaient à la peine dans la récolte de leurs parrainages, ont obtenu les 500 paraphes d'élus nécessaires pour se présenter. Éric Zemmour comptait mardi 620 parrainages, Nicolas Dupont-Aignan 532, et Marine Le Pen 503.


Ils rejoignent huit autres prétendants. 


La candidate LR caracole en tête avec 2 457 paraphes, suivie par le président Macron avec 1 785 parrainages, puis Anne Hidalgo (1 318), Jean-Luc Mélenchon (808), Yannick Jadot (669), Fabien Roussel (613), le député Jean Lassalle (602) et la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud (568).


Quant à Christiane Taubira, l'aventure présidentielle semble désormais toucher à sa fin, elle qui ne compte que 181 signatures dans son escarcelle. Son équipe a annoncé mardi soir que Mme Taubira ferait une déclaration mercredi à 12H00 à la presse, sans question. 


Dermatose: Lecornu demande «une accélération de la stratégie vaccinale», va recevoir les syndicats

Sébastien Lecornu a demandé mardi une "accélération de la stratégie vaccinale" contre la dermatose nodulaire contagieuse qui touche les élevages, et recevra "dans la semaine" les syndicats agricoles dont certains contestent la gestion par le gouvernement de cette épizootie, a annoncé son entourage à l'issue d'une réunion sur le sujet. (AFP)
Sébastien Lecornu a demandé mardi une "accélération de la stratégie vaccinale" contre la dermatose nodulaire contagieuse qui touche les élevages, et recevra "dans la semaine" les syndicats agricoles dont certains contestent la gestion par le gouvernement de cette épizootie, a annoncé son entourage à l'issue d'une réunion sur le sujet. (AFP)
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  • Le Premier ministre tiendra une deuxième réunion à ce sujet à 17H30 avec les mêmes ministres et des préfets en visioconférence
  • Il a demandé à son gouvernement "une clarification et une accélération de la stratégie vaccinale qui doit davantage tenir compte de la réalité de chaque département" pour "protéger nos éleveurs et l'élevage français"

PARIS: Sébastien Lecornu a demandé mardi une "accélération de la stratégie vaccinale" contre la dermatose nodulaire contagieuse qui touche les élevages, et recevra "dans la semaine" les syndicats agricoles dont certains contestent la gestion par le gouvernement de cette épizootie, a annoncé son entourage à l'issue d'une réunion sur le sujet.

Le Premier ministre tiendra une deuxième réunion à ce sujet à 17H30 avec les mêmes ministres et des préfets en visioconférence. Il a demandé à son gouvernement "une clarification et une accélération de la stratégie vaccinale qui doit davantage tenir compte de la réalité de chaque département" pour "protéger nos éleveurs et l'élevage français", appelant à "garantir" une "disponibilité des doses" de vaccins "plus forte".

Il a également demandé un "état des lieux des contrôles sur les transports interdits d'animaux", "un plan d’accompagnement pour les petits élevages" ainsi qu'"un plan de repeuplement adapté à l’Occitanie".


Ultime vote sur le budget de la Sécurité sociale à l'Assemblée

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
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  • L’Assemblée devrait adopter définitivement le budget de la Sécurité sociale 2026, fruit de compromis, malgré une majorité introuvable et sans 49.3
  • Le budget de l’État reste très incertain : déficit visé à 5% du PIB, fortes divergences sur les recettes, CMP à haut risque

PARIS: Sauf surprise, l'Assemblée nationale devrait définitivement adopter mardi le budget de la Sécurité sociale pour 2026, un succès arraché à force de concessions par Sébastien Lecornu, qui risque toutefois de ne pas réussir le même pari pour le budget de l'Etat, à l'issue bien plus incertaine.

Alors qu'approche la date butoir du 31 décembre, l'heure est aux dernières tractations pour les parlementaires, au terme de longues semaines de débats. Tous les yeux sont désormais braqués sur le projet de loi de finances (PLF), avec des négociations décisives jusqu'au week-end.

Il y a une semaine pourtant, beaucoup doutaient d'une possible adoption du premier des deux textes budgétaires, la loi de financement de la Sécurité sociale, qui doit notamment acter la suspension de la réforme des retraites.

Pour le PS, qui a érigé cette mesure en condition de sa non-censure, l'étape doit marquer le succès de sa stratégie de négociation avec l'exécutif, à rebours du reste de la gauche. Et pour le Premier ministre, elle couronnerait au moins temporairement sa méthode du compromis.

Après un dernier passage express au Sénat vendredi, le texte revient mardi dans l'hémicycle, où les députés devront renouveler le scrutin serré de la semaine dernière (247 voix contre 234), à haut risque en l'absence de majorité et de 49.3.

Les socialistes, quoique dans l'opposition, avaient consenti à massivement voter pour. Hésitant jusqu'au dernier moment à voter contre, les Ecologistes s'étaient en majorité abstenus. Et malgré les consignes d'abstention de leur parti, 18 députés LR et 9 Horizons l'avaient soutenu.

Au gouvernement, une issue semblable est attendue mardi, même s'il "faut veiller à ce qu'il n'y ait pas de démobilisation" dans l'hémicycle, concède un ministre.

Les syndicats FO et CGT ont appelé à des rassemblements devant l'Assemblée, critiquant notamment la limitation de la durée des arrêts maladie, ou une taxe sur les mutuelles dont ils craignent la répercussion sur les cotisations.

Le texte prévoit par ailleurs la création d'un nouveau congé de naissance, ou d'un "réseau France santé" voulu par M. Lecornu pour l'accès aux soins.

Le gouvernement a vu sa copie profondément remaniée par les députés, qui ont supprimé le gel des pensions de retraite et minima sociaux, et contraint l'exécutif à renoncer à doubler les franchises médicales.

Le déficit anticipé pour la Sécurité sociale est de 19,4 milliards d'euros en 2026 (contre 23 milliards en 2025). Mais au prix de transferts de 4,5 milliards d'euros des caisses de l'Etat vers celles de la Sécu.

- Négociations députés-sénateurs -

Des transferts qui contribuent à compliquer l'équation pour le budget de l'Etat, où ils doivent être compensés.

La copie du budget de l'Etat adoptée lundi au Sénat, qui a peiné à trouver des économies significatives dans les dépenses, porterait le déficit à 5,3% du PIB. Or le gouvernement a placé l'objectif à 5%.

Une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs doit tenter de trouver un accord vendredi et possiblement samedi, une opération périlleuse au vu des divergences entre les deux chambres.

L'Assemblée avait massivement rejeté le texte en première lecture.

Les négociations avant et pendant la CMP porteront notamment sur la question des recettes, alors que les socialistes réclament des mesures de justice fiscale, quand la droite se montre intransigeante dans son refus de nouveaux prélèvements.

"Il ne pourra pas y avoir d'accord sur un budget qui augmenterait considérablement les impôts et ne réduirait pas significativement la dette", insiste le chef des Républicains Bruno Retailleau.

Même si l'ancien socle commun, majoritaire au sein de la CMP, trouve un accord, il faudra encore qu'il puisse être adopté la semaine prochaine à l'Assemblée.

Et ce alors que les socialistes promettent cette fois de s'abstenir au mieux, et les Écologistes de voter contre.

Autres possibilités: utiliser le 49.3 en s'assurant d'une non-censure dans la foulée -- comme le plaident l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne ou l'ex-président François Hollande -- ou se résoudre à une loi spéciale, avec une reprise des négociations en janvier.

Une dernière option loin de remporter l'enthousiasme général.

"Il faut que ça s'arrête cette séquence budgétaire", estime un cadre socialiste. "On connaît toutes les données du problème. Si le compromis est possible, alors il faut qu'il ait lieu maintenant."


Le musée du Louvre resté fermé lundi en raison d'une grève

Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron.  Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture. (AFP)
Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron. Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture. (AFP)
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  • Les personnels du musée le plus visité au monde, réunis en assemblée générale, avaient voté "à l'unanimité" une grève reconductible pour dénoncer les conditions de travail et d'accueil du public
  • Plusieurs dizaines d'agents ont ensuite déployé devant la pyramide une banderole indiquant "Le Louvre en lutte pour des conditions de travail décentes, hausse des salaires, + d'effectifs contre la vétusté du palais et le projet LNR"

PARIS: Le musée du Louvre à Paris est resté fermé lundi en raison d'une "grève reconductible" de ses agents, une nouvelle épreuve pour une institution dans la tourmente depuis le spectaculaire cambriolage du 19 octobre et la mise à nu de ses dysfonctionnements.

A 9H00 (8H00 GMT), les portes du musée sont restées closes devant une file de visiteurs, puis la direction a annoncé la fermeture pour "toute la journée".

"Je suis vraiment déçu, le Louvre était la raison principale de notre venue à Paris, parce que nous voulions voir Mona Lisa", le célèbre tableau de La Joconde de Léonard de Vinci, a déclaré à l'AFP Minsoo Kim, 37, Coréen, en lune de miel.

"C'est normal qu'ils fassent grève s'ils ont besoin de meilleures conditions de travail. Bien sûr, en tant que touriste, ce n'est pas génial d'être ici et que le musée soit fermé, mais nous avons réussi à reporter notre visite, donc ça n'est pas un problème", a estimé de son côté Patricia, une touriste brésilienne qui n'a pas souhaité donner son nom.

Un peu plus tôt, les personnels du musée le plus visité au monde, réunis en assemblée générale, avaient voté "à l'unanimité" une grève reconductible pour dénoncer les conditions de travail et d'accueil du public.

Plusieurs dizaines d'agents ont ensuite déployé devant la pyramide une banderole indiquant "Le Louvre en lutte pour des conditions de travail décentes, hausse des salaires, + d'effectifs contre la vétusté du palais et le projet LNR".

Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron.

Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture.

"Nous avons eu quelques avancées en matière de rémunération, mais cela reste insuffisant et nous attendons une proposition écrite du ministère - certainement mardi - pour nous prononcer", a déclaré à l'AFP Alexis Fritche, du syndicat CFDT-Culture, à l'issue de deux heures de réunion.

Selon lui, "pas d'avancée" non plus sur les emplois: "On nous annonce 28 postes pour la surveillance, mais ils proviennent de redéploiements".

A l'issue de l'AG, le délégué du syndicat CGT Christian Galani avait rappelé que la filière accueil et surveillance avait "perdu 200 équivalents temps plein en l'espace de 15 ans, alors que la fréquentation a augmenté de moitié".

Une prochaine AG est prévue mercredi à 9H00 locales, le mardi étant le jour de fermeture hebdomadaire du Louvre.

Conflit social et réorganisation 

"On est en colère", "nous ne sommes pas d'accord avec la manière dont Le Louvre a été géré", a dit devant la presse Elise Muller, agente de surveillance du syndicat Sud Culture.

Valérie Baud, représentante CFDT, s'était félicitée d'un mouvement "interprofessionnel", regroupant métiers de la "conservation, agents d'accueil et de surveillance, professions support, juristes, graphistes".

En parallèle de ce conflit social, le musée doit faire face à une réorganisation à marche forcée et continuer de répondre aux interrogations sur les failles qui ont permis à un commando de s'emparer de huit joyaux de la Couronne, toujours introuvables.

Fragilisée, la présidente du Louvre, Laurence des Cars, devra travailler en tandem avec Philippe Jost, le haut fonctionnaire chargé du chantier de reconstruction de Notre-Dame, à qui la ministre française de la Culture Rachida Dati a confié vendredi la mission de "réorganiser en profondeur le musée".

Audition de la présidente mercredi 

"Des mesures indispensables sont à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité", a déclaré Mme Dati.

"Toute réflexion sur l'avenir du Louvre ne saurait se limiter à une approche technico-organisationnelle", avait réagi la CFDT.

Le ministère de la Culture a précisé que la mission de M. Jost serait menée en janvier et février et que ses recommandations étaient attendues "fin février".

Des sénateurs vont par ailleurs poursuivre leur quête de réponses sur les dysfonctionnements du musée.

Mardi, ils doivent entendre pour la première fois l'ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez, destinataire pendant son double mandat (2013-2021) de deux audits alarmants peu suivis d'effets.

Mercredi, ce sera Mme des Cars, à la tête du musée depuis fin 2021, pour comprendre notamment comment ces deux audits n'ont été découverts par l'actuelle direction qu'après le casse du 19 octobre.